Union européenne : remplacer le pacte d’austérité par un fonds de développement humain et social

le 20 octobre 2010

Ce mercredi 20 octobre avait lieu un débat au Parlement européen sur la préparation du Sommet du G20 et la réunion du Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement européens. Je suis intervenu en séance pour dénoncer la stratégie de renforcement de l’austérité pour les peuples et proposer la création d’un fonds de développement humain et social.

Voici le texte de mon intervention.

Mes chers collègues, monsieur le Président,

Si j’ai bien compris ce que vous avez dit M. le Président Barroso, nous partons d’une analyse totalement opposée. Vous avez dit que la crise était derrière nous. Notre groupe de la GUE pense qu’elle s’aggrave. Et c’est ce que vivent les peuples. Pour la résoudre, vous préconisez l’austérité avec le pacte de stabilité renforcé et désormais des sanctions contre les Etats.

Je crois que c’est exactement l’inverse qu’il faut faire, avec : l’amélioration de la rémunération du travail ; une nouvelle fiscalité plus juste, favorable au travail, défavorable au capital et la mise en place d’une taxe sur les transactions financières ; une amélioration des protections sociales et des services publics ; une grande politique de l’emploi.

Je crains fort que votre stratégie ne mène l’Union européenne dans le mur.

N’entendez-vous pas la force des protestations populaires dans toute l’Union européenne ? Pour la 6ème journée hier, des millions de personnes ont manifesté dans près de 300 villes en France, soutenues par 70% de la population. Ne voyez-vous pas les dangers qui nous menacent aujourd’hui ? L’idée européenne elle-même, parce qu’elle est basée sur la concurrence, sur le libre échangisme intégral, se fracasse sur le mur de l’argent, dans les guerres économiques et maintenant la guerre monétaire.

Pourquoi, M. Le Président, ne pas étudier un nouveau système : créer un fond de développement humain et social en lieu et place du pacte d’austérité ? Ce fonds, mis en place en lien avec un nouveau rôle de la Banque centrale européenne, qui, par création monétaire, pourrait aider les Etats qui en ont besoin, avec des taux d’intérêt extrêmement bas, pourrait refinancer les banques nationales sur la base de taux d’intérêt variables, selon des critères sociaux d’emploi, d’amélioration des salaires, de recul de la pauvreté, de formation et d’éducation, d’un nouveau développement de nouveaux services publics communs, y compris communautaires, et de préservation de l’environnement.

L’Union européenne pourrait prendre sans attendre l’initiative de poser la question d’un nouvel ordre économique et monétaire international en commençant par s’appuyer sur la proposition faite par la Chine d’une monnaie commune internationale pour les échanges. Comme l’ont fait la Thaïlande ou le Brésil, l’Europe pourrait installer une légère taxation des devises pour commencer à limiter les tensions monétaires.

Messieurs les présidents de la Commission et les représentants du Conseil, il est temps d’imaginer des initiatives nouvelles pour sortir de la crise. Pour cela, il est temps, grand temps, que vous écoutiez les peuples.


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Erick 21 octobre 2010 à 15 h 24 min

Patrick Alexanian, qui nous tient régulièrement au courant des actvités du Front de Gauche au Parlement Européen, vient de nous laisser cette information: La conférence des Présidents a choisi d’attribuer le prix Sakharov au dissident cubain, M. Guillermo Farinas.
Marie-Christine Vergiat, coordinatrice de la Délégation française Front de gauche, s’insurge: ”
L’ONG israélienne “Breaking the Silence” tout comme l’Ethiopienne Mme Birtukan MIDEKSA méritait largement autant d’être récompensé par ce prix.
Il est inadmissible que le choix soit fait à huis-clos par la conférence des présidents.
C’est par un vote public en séance plénière que ce prix devrait être décerné afin de lui donner toute la solennité qu’il mérite.”.
Jean-Luc Mélenchon a déjà prévenu qu’il “n’assistera pas à la mascarade de la remise du prix Sakharov “.

En tant qu’électeur communiste attaché à l’idée du FDG, je vois dans l’attribution de ce prix une des réponses aux questions que vous posez dans votre article.
Une fois de plus, le prix en question a été instrumentalisé à des fins anti-communistes primaires, ce qui n’est guère étonnant compte tenu du nom qu’il porte.
De façon générale, c’est à des fins anti-progressistes qu’il semble employé, et il ne serait pas étonnant qu’avec les lascars qui ont vidé ce prix de tout sens, des dirigeants d’Amérique Latine démocratiquement élus soient attaqués avec l’attribution de ce prix à leurs détracteurs ! Pourquoi pas, tant qu’on y est dans l’immonde bêtise, un prix pour des opposants à Chavez ou Correa !

Il me semble que l’attribution de ce prix est un bon moyen de détection de la pensée consensuelle et réactionnaire du Parlement. Si une zone politique effrait bien l’U.E., c’est bien l’A.L.B.A. !
On comprends que M. Barroso ne souhaite pas “créer un fond de développement humain et social en lieu et place du pacte d’austérité” !

Je suis en colère car l’U.E. continue à se comporter comme bon vassal des U.S.A., qui persiste en dépit de tout bon sens à lever le blocus contre Cuba.
L’ Europe ultralibérale, jusque dans sa constitution (donc autoritaire et antidémocratique ) n’a aucune leçon à donner à Cuba.

Sans doute cette Europe-là a-t-elle peur qu’un jour un socialisme authentique, démocratique, voulu par les peuples, s’installe en lieu et place de son système corrompu dévoué à sa clique d’affairistes, de banquiers, de riches spéculateurs.

Je suis d’autant plus en colère quand je lis les autres candidats au prix: il ne faut pas faire capoter les partenariats spécifiques entre U.E. et Israël assassin, et quant à l’Afrique Noire elle n’a d’importance que si on peut y exporter des guerres permettant de mettre la main sur ses richesses naturelles.

Je pense qu’en plus de la protestation le boycott de la remise du prix est nécessaire.

Etienne lefort 29 octobre 2010 à 12 h 44 min

Bonjour, je lis régulièrement vos interventions au P-E et lettres d’infos.
Au vu de l’opposition systématique des groupes “conservateurs”, comment partager l’idée avec l’ensemble des électeurs européens de la nécéssité que les groupes “progressistes” obtiennent une majorité afin de faire voter de véritables avancées sociales.
Comment faire passer l’idée qu’une autre Europe est possible?
Cordialement

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