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Les initiatives unitaires auxquelles nous sommes conviés samedi à l’appel de dizaines d’organisations syndicales, associatives et partis de gauche, sous l’égide d’ATTAC et de la fondation Copernic, sont d’une grande portée. Ainsi revit l’unité et avec elle un début d’espoir. Nous en sommes partie prenante de manière déterminée. La décision du comité confédéral de la CGT de s’y inscrire est un événement clef. Elle lui confère un rôle nouveau auprès des salariés notamment pour joindre les travailleurs du privé dont ceux des plus petites entreprises qui peinent à faire grève et à s’adjoindre aux mouvements actuels. Elle aide ainsi à (re)lier les urgences sociales à l’intérêt général.
Cette journée renforcera à coup sûr les mouvements en cours, celui des fonctionnaires qui dans l’unité syndicale défendent les fondements de la République sociale, celui des cheminots qui devient emblématique du combat de classe entre concurrence et coopération, marchandisation et biens communs, offrandes des atouts du pays au privé ou appropriation sociale et démocratique. Le débat doit avoir lieu ! En effet, le pilotage actuel de la SNCF mise sous pression de sa dette détenue par un secteur bancaire si vorace qu’il pompe chaque année autant que les investissements qu’elle peut réaliser, la met sous la coupe de la terrible loi de l’argent-roi. Pour qu’ils soient le bien de tous, il faut sortir nos secteurs publics de la logique qui les place sous domination du privé, notamment des marchés financiers. Que la ministre ait dû déclarer qu’elle est désormais prête à rendre les actions de la Sncf « incessibles » est un premier recul. Mais la vigilance s’impose pour qu’il ne soit pas contourné par la création de nouvelles filiales privées. De même, la phraséologie autour de « la reprise de la dette » ne doit pas camoufler l’augmentation des prix du transport public et l’augmentation d’impôts indirects.
Samedi sera donc la journée de la prise de parole pour toutes celles et ceux qui en sont privés, alors que le pouvoir central veut se substituer à tout, au Parlement, aux collectivités territoriales, aux corps intermédiaires, voire aux instances internationales lorsqu’il s’agit de bombarder un pays tiers, mais qui ne veut en aucun cas « se substituer aux entreprises » comme l’indique le Premier ministre. « La décision de réinvestir une part importante de ses bénéfices est une décision qui appartient à l’entreprise et à ses actionnaires » s’écrie-t-il pour bien signifier que la présidence de M. Macron n’est jupitérienne qu’avec les plus faibles, les créateurs de richesses ou les retraités, et d’une impotence volontaire avec les plus fortunés et les détenteurs de capitaux. Il est le chef de leur parti, le parti de la poignée de sociétés cotées en bourse qui ont fait tomber 67,4 % des bénéfices réalisés depuis 2009 directement dans la poche de leurs actionnaires. C’est pour bien les sécuriser que la modeste taxe sur l’exil fiscal va être supprimée tandis qu’est instaurée la « flat taxe », ce prélèvement unique forfaitaire de 30% pour tous les détenteurs de capitaux mobiliers, laissés ainsi plus libres encore de décider des placements financiers.
Le macronisme détruit les conquis sociaux et démocratiques pour transformer la France en paradis actionnarial dans lequel le bonheur de quelques-uns est conditionné au malheur de tous les autres. Contre les cheminots, les membres du gouvernement répètent que la SNCF n’appartient pas à ses salariés mais à la nation. Dans ce cas, qu’ils aillent jusqu’au bout de leur raisonnement et soumettent donc leur prétendu « pacte ferroviaire » à la consultation publique par voie de référendum. Les salariés de Air-France comme la « vot’action » à la SNCF démontrent la forte aspiration des salariés et plus généralement des citoyens à prendre la parole et à donner leur avis. Je l’ai encore vérifié il y a quelques jours au Havre où une dizaine de militants syndicaux et associatifs, d’EDF, SNCF, du port, de l’enseignement, de la santé et des EHPAD ont produit une expertise de leurs activités et secteurs à faire pâlir n’importe quel énarque, tout en démontrant à quel point leurs actions et revendications se superposaient à l’intérêt général humain.
Ce dernier appelle à construire une opposition large et unitaire, un front populaire nouveau qui soit en capacité de fédérer la communauté d’intérêts du monde du travail et de la création. La recherche patiente de l’unité, aspiration ô combien populaire, commence à porter ses fruits. Cette journée du 26 mai s’annonce cruciale pour l’avenir du mouvement social. Elle peut être le début de quelque chose de neuf, un départ nouveau pour l’opposition progressiste à la politique de destruction sociale, un moment décisif pour soutenir les secteurs en lutte à la SNCF ou ailleurs. Chacune et chacun doit dans les heures à venir convaincre autour de soi de l’importance de ces manifestations. Ce peut être l’amorce de la construction d’une unité populaire consciente de sa force.
3 commentaires
TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, ça va swinguer
Oui unité la plus large possible dans le respect de l’identité de chacun. Contre cette politique dont l’axe majeur est la sécurisation du capital. Tout s’y ramène, ramenant les autres facteurs au rang de variable de cette constante: un retour sur investissement à deux chiffres, quel que soit le prix à payer par les populations ou l’environnement.
Le PCF devrait éditer une grande affiche représentant la planète bleue avec ecrit dessus ” le capitalisme a fait son temps ,le communisme est a l’ordre du jour .” avec PCF ecrit en vert , en gros ( pas petit) ou bien ” Sortir du capitalisme avant la catastrophe “