Une fête poétique et politique

le 19 septembre 2018

L’immense foule qui a pris possession de la fête de l’Humanité sous un radieux soleil a manifesté, de manière spectaculaire, sa soif de discussions, de rencontres, de découvertes artistiques et culturelles, de politique. Une jeunesse combative, festive, curieuse, attentive aux grandes questions qui travaillent les consciences y a déferlé dans la gaieté et le plaisir.

Les allées bruissaient d’une humeur joyeuse, comme un moment de grâce suspendu au-dessus du climat délétère de cette rentrée de guerre sociale lancée par le gouvernement de M. Macron.

Les participants, en résonance avec la programmation artistique, ont animé les très nombreux débats organisés dans tous les espaces ou dans l’Agora de l’Humanité,  cette appétissante vitrine des rédactions de nos journaux qui n’a pas désempli durant tout le week-end. Il y avait comme un désir de dialogue et de compréhension qui indique une grande disponibilité des esprits à faire de la politique dans des formes très variées : de l’engagement dans une association, un syndicat à l’engagement communiste, ou de manière moins structurée mais non moins déterminée.

La fête a pris le visage étincelant de ces centaines de milliers de femmes, d’hommes, de jeunes, voyageant d’un des nombreux concerts au village du livre, découvrant des cultures et des luttes populaires lointaines dans les allées du village du monde, dégustant un repas gastronomique ou s’attablant simplement autour d’un verre pour refaire le monde.

Les participants s’y sont plongés dans un bain fraternel, chaleureux, solidaire. Chacun prenant soin de l’autre quand, le soir, une marée humaine dévale les allées. Les artistes eux-mêmes, Big Flo et Oli, Bernard Lavilliers, NTM, Julien Clerc ou encore le peintre Hervé di Rosa se sont pris au jeu du clin d’œil amical au beau public de la fête, saluant sa vitalité, son originalité, sa bienveillance, saluant ce mélange populaire, politique et  poétique.

Cette fête a mis sur le devant de la scène un peuple décidé à participer aux affaires qui le concernent pour ne pas laisser le monde des affaires décider de sa vie. Elle a été celle du prolongement du grand sursaut écologique, des luttes sociales du pays, des luttes des femmes, mettant en lumière le combat des personnels de santé comme celui des cheminots, leur donnant la parole quand elle leur est au quotidien confisquée.

Elle a affirmé sa solidarité aux réfugiés et dit un grand « merci » à ceux qui leur viennent en aide. Elle a permis de raffermir les liens internationalistes avec les organisations des peuples en lutte pour leur liberté, en Palestine, au Brésil au Maroc ou en Turquie, de manifester notre profond désir de paix. Elle a fait parler des chemins radicalement nouveaux à emprunter pour révolutionner la construction européenne, en commençant par la libérer des chaines des traités qui l’enserrent et pour progresser vers une Union des nations et des peuples souverains, associés et libres.

Elle l’a fait par sa propre force, sa propre dynamique, car ce sont celles et ceux qui y participent qui lui donnent forme, couleurs, senteurs, sonorités variées, mêlant la diversité des paroles échangées à la douceur d’un concert de musique de Divertimento ; comme une mêlée active, combative poussant pour que l’Humanité se réalise enfin.

Utile ! Elle a été ce lieu unique où, dans sa diversité, le peuple de gauche se cherche et discute des moyens de faire reculer la peste brune comme le turbo-capitalisme, afin que puissent germer des alternatives sociales, politiques, démocratiques, écologiques, construites par les travailleurs et les citoyens eux-mêmes. En proposant simplement des moments de bonheur partagés.

Prenons au vol la dynamique de cette fête pour aider à tracer la perspective de progrès dont nous avons tant besoin.


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