Un référendum sur le droit à la retraite

le 2 juin 2010

Le Président de la République répète régulièrement, quand il met en œuvre l’une de ses contre réformes conservatrices, qu’il a été élu pour cela, que les électrices et les électeurs lui ont donné ce mandat. Bien souvent, il le dit en trafiquant quelque peu la vérité et les réalités. Mais sur le droit à la retraite à 60 ans, il ment effrontément. Il n’a aucun mandat pour remettre en cause cet acquis social, proposé par les forces de gauche durant la campagne des présidentielles de 1981 et voté par elle au début de l’année 1982.

Une fois, dans un débat télévisé dans le cadre des élections législatives de 1993, M. Sarkozy avait lancé : « Je voudrais dire que j’ai voté pour la retraite à 60 ans que les choses soient claires ». C’était déjà un mensonge puisque M. Sarkozy n’a été élu député qu’en 1988. Bref, passons !!!

Le plus important est que M. Sarkozy ne s’est jamais engagé dans la campagne présidentielle à remettre en cause l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Ainsi en janvier 2007, il déclarait au journal  « Le Monde » : « Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer » (…) «que cela soit un minimum me va très bien ». En mai 2008, un an après son installation à la Présidence de la République, il contrait Mme Parisot, la présidente du Medef, qui demandait de porter l’âge de la retraite à 63,5 ans. M. Sarkozy expliquait à la radio RTL : « Elle a le droit de dire cela. Je dis que je ne le ferais pas. Pour un certain nombre de raisons et la première est que je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les français. Je n’ai donc pas de mandat pour faire cela. Et ça compte, vous savez, pour moi. Je me suis engagé à faire ce que j’avais promis. Je n’ai pas parlé de 63,5 ans, donc je ne le ferais pas ».

Le Président de la République le reconnait lui-même : il n’a pas « de mandat » pour reculer l’âge ouvrant droit à la retraite. Il doit donc expliquer clairement pourquoi il veut subitement, à la hâte, démolir cet acquis social. Mais surtout, puisqu’il n’a pas été élu pour cela, il doit permettre à toutes les forces sociales, syndicales, économiques, politiques d’exposer leurs propositions dans les grands médias, au lieu de la campagne de matraquage gouvernemental. Il faut un débat public sur les enjeux de société que pose l’âge de départ en retraite. Et le débat doit être sanctionné par une consultation populaire, c’est-à-dire un référendum.

Il se dit trop de mensonges sur cet enjeu, trop de chiffres trafiqués, trop de prévisions aléatoires pour faire peur aux gens, pour leur faire accepter l’inacceptable. On parle par exemple de prévisions pour 2050. Mais qui aurait pu prévoir la situation actuelle de la France et du monde, il y a 40 ans ? Personne ! On parle de déficit des caisses. Mais pourquoi ne parle-t-on jamais des dizaines de milliards d’exonération fiscales des grandes sociétés ou de la non contribution des revenus financiers des entreprises et des banques ?

On sait aussi  qu’il y a un lien étroit entre le niveau des salaires, le niveau de l’emploi et les retraites et la juste répartition des richesses produites. Voilà de grandes questions fondamentales cachées dans la propagande actuelle.

Il faut donc un débat citoyen où tout le monde dispose de tous les éléments et puisse se prononcer par référendum.

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0 commentaires


Cassi Jean-Luc 2 juin 2010 à 13 h 53 min

Tous ces éléments sont mis en valeur sur le site
http://www.retraites-enjeux-debats.org/
dont je suis l’un des administrateurs.

Je vous engage à consulter ce site, à signer l’appel associé et à me transmettre vos remarques et commentaires.

poidevin michèle 2 juin 2010 à 14 h 55 min

LE Président se discrédite tout seul par ses paroles serinées sur tous les médias;je les cite:”si François Mitterand n’avait pas légalisé l’âge de la retraite à60 ans,nous ne serions pas contraints de reculer son seuil .Ces propos en disent long sur la profondeur de réflexion de ce gouvernement.Mensonges ,nous n’avons pas la mémoire aussi courte qu’il y paraît.Au chef de l’Etat j’ai envie de lui chanter le tube de Dalida:”paroles,paroles..;”Gageons que Carla ne la connaît pas .
j’ai écrit une contribution à la suite du site de Najib-rencontre avec Olivier Dartigoles sur: l’allongement de la vie n’a pas pour corollaire l’allongement de la durée du travail et j’y essayais de comparer les propositions du P.S. et de notre PARTI.

PASSAT Alain 2 juin 2010 à 15 h 11 min

Bonjour,
Sarkozy est un menteur tout le monde sait cela, il semble, en tout la rumeur circule qu’il ne paierait pas d’impôt depuis 12 ans, ce serait confirmé, alors pourquoi personne de la vraie gauche ne veut évoquer cela sur un plateau de télé ?
Sarko donneur de leçons ne paie pas ses impôts et combien de ses amis…Et il faudrait que l’on se serre la ceinture d’un cran supplémentaire pour financer nos retraites, nous n’avons plus de cran et plus de ceinture. L’argent de la Sécurité sociale, donc aussi de nos caisses de retraitesn nous apppartient, c’est à nous de gérer, le patronat et la droite n’ont rien à y voir.
Nous pouvons gérer nous même l’argent de notre santé et de nos retraites.
L’argument de Sarkozy et de ses inféôdés de tout poil, (politiques, journalistes, économistes…) sur le fait que l’on vient plus vieux, ne tient pas, d’abord celà reste à prouver qu’un ouvrier d’usine, ou un maçon par exemple qui à travaillé dur (travail avec lourdes charges, à la chaîne, aux pièces, comme dans le pneumatique) vienne beaucoup plus vieux que ses aînés…et même si c’est le cas, ces années supplémentaires ne sont pas toujours vécues en bonne santé physique et morale. Le problème du financement des retraites par répartition – parce qu’il faut se battre comme des enragés pour conserver cette conquète sociale – n’est pas dû à la démographie, ce n’est pas là la solution, mais il convient surtout de tenir compte de l’augmentation de la productivité qui ne cesse de croître. Le financement
doit aussi être supporté par les revenus du capital (qui normalement ne devraient pas exister), par le plein emploi et de bons salaires et pensions de retraite etc…

Bon courage à toutes et tous et au 24 juin dans les luttes et aux manifestations.

claude LAURENT 2 juin 2010 à 16 h 15 min

Il faut exiger de toutes les forces de gauche, au cas où Sarkosy ferait passer le droit à la retraite à plus de 60 ans,
de s’engager sans ambiguité sur le rétablissement de ce droit acquis. C’est aussi leur rôle de trouver et d’annoncer les moyens de financement adéquats — et il y en a, sans avoir à craindre une potentielle évasion fiscale, contre laquelle la justice doit avoir les moyens de lutter

volodia 2 juin 2010 à 18 h 46 min

Pourquoi passer sous silence le vote d’une loi de finance sur les retraites votée au parlement sous le gouvernement Jospin, qui a déposé à la banque étatique “La caisse des dépôts et consignations”, la somme de 35 milliards ?
On apprends, par les journaux et non les syndicats que 3 milliards ont fondus en bourse du côté de Mardoff !
Syndicats et parlementaires doivent de manière urgente demander un audite sur ce fonds qui devait payer les retraites en 2020.

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