Solidarité : tirer toutes les leçons de Xynthia

le 4 mars 2010

 

Un beau nom Xynthia pour désigner une meurtrière. Conjonction d’une forte tempête et d’une marée d’ampleur exceptionnelle, Xynthia a frappé au Portugal, en Espagne, en Belgique, en Allemagne, en France. Sur son passage, elle a semé douleurs, désolations, destructions et  mort.

  

Des milliers d’habitants de l’Ouest du pays ont eu à subir durement sa violence. Elle a donné une telle force à l’océan qu’il a enjambé des digues, fait entrer la mer par les fenêtres des maisons. Que les familles qui y ont perdu l’une ou l’un des leurs, que celles et ceux qui ont subi des dégâts, trouvent ici l’expression de notre totale solidarité et de notre compassion. Une fois de plus la solidarité humaine a été forte. Le dévouement des élus locaux, des pompiers, des salariés des services publics a été admirable.

Au moment où on parle tant, à juste titre, de la protection de la nature, il ne faut pas oublier que depuis la nuit des temps celle-ci n’a cessé de se rebeller à intervalles réguliers, jusqu’à tuer des êtres humains. On le voit ici. On l’a vu il y’a quelques semaines à Haïti. On le voit encore au Chili ou au Japon.

 

Seulement dans chacun des cas, les dégâts, les destructions de vies humaines sont plus ou moins importantes selon la qualité,  la solidité des habitations et des équipements, la puissance, la qualité de l’Etat et des services publics. Ce qui se passe dans les départements de l’Ouest de la France est douloureux. Ce le serait encore plus si on suivait les prêtres de l’orthodoxie libérale qui veulent jeter par-dessus bord, dans les eaux glacées d’un océan ultra libéral sans digue, tout à la fois l’Etat et ses services décentralisés, les collectivités territoriales, les services publics dont ceux d’EDF, de la santé, de l’équipement, de la Poste, de la protection civile, des pompiers. Ajoutons que la recherche du profit à tout prix, à courte vue, conduit trop souvent à négliger la qualité d’équipements dont font partie les digues; à ne pas respecter les zones susceptibles d’être inondées ou encore à bétonner le pourtour des côtes pour satisfaire les promoteurs immobiliers. Une fois encore on mesure à quel point l’ultralibéralisme et le temps court du capital sont incompatibles avec la sécurité de vie des personnes.

 

Nous ne pourrons nous satisfaire du survol des dégâts et d’un déplacement du Président de la République dans l’un de ces départements. Il faut absolument obtenir des actes clairs, avec les moyens financiers correspondant aux nécessaires réparations collectives et individuelles. Nous ne saurions trop y insister lorsque l’on sait que les dégâts des précédentes tempêtes, notamment dans les Landes en décembre 1999 ne sont toujours pas remboursés.

L’Etat doit apporter les moyens de la solidarité financière nationale et l’Union européenne doit activer le fond de solidarité européen. Les premières sommes annoncées sont ridicules au regard de l’ampleur des dégâts et des milliards qui ont été octroyés à certains secteurs industriels ou financiers. Les compagnies d’assurance doivent être mises au pied du mur et rembourser rapidement et sans conditions les dégâts. Le secteur bancaire doit aussi, en combinaison avec l’Etat et les institutions européennes, permettre l’accès à des prêts super bonifiés à long terme pour la réparation des maisons, des exploitations agricoles et ostréicoles, des artisans, des PME et PMI, l’aide aux communes pour reconstruire des équipements collectifs.

Au-delà, notre pays doit se doter d’un plan d’aménagement durable de son littoral. Que soient préférées les activités économiques de la pêche et de l’ostréiculture à la vente par paquets des abords de nos belles côtes! Que soit adopté un plan précis de prévention des risques et que cessent les constructions en zones inondables, sous le niveau de la mer. Que l’on expertise et renforce les digues de protection! Autant d’objectifs clairs qu’appelle la terrible catastrophe du week-end dernier.

Avec son cortège de drames, elle nous conforte dans nos combats contre les privatisations brutales des services publics, les contre-réformes des collectivités territoriales, l’affaiblissement de l’Etat social, de l’Etat au service de tous et contre le plan de super austérité envisagé pour le lendemain des élections régionales.

L’expérience ne cesse de le montrer : restreindre sans cesse les moyens devant être consacrés au développement humain, place les individus et la nature dans une insécurité absolue.

L’argent doit donc être réorienté vers le bien commun. Les logiques à l’œuvre doivent être inversées et tourner le dos à la spéculation et à la recherche du profit à courte vue qui ajoute encore des douleurs aux drames économiques et naturels.

L’authentique solidarité doit être plus forte que l’égoïste loi de l’argent. Fidèles à Jean Jaurès, nous affirmons : « L’individu humain est la mesure de tout ». 

  

***

Réparation des maisons, des exploitations agricoles et ostréicoles, réhabilitation des infrastructures publiques… : je demande à l’Union européenne de se mobiliser.

 Voici la question écrite que j’ai déposé en ce sens au Parlement Européen.   


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BoBW 4 mars 2010 à 17 h 29 min

Une remarque :Bravo à la réactivité solidaire du Secours Populaire dans les premières heurs de la catastrophe..
Nous avons donc inscrit leur banderole sur notre site Spartakoïd

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