Sauver les enfants de Gaza et empêcher la déflagration régionale

le 22 novembre 2012

Comme il y a quatre ans à la même époque, la barbare inhumanité tombe du ciel sur Gaza. Gaza, bout de Palestine coupé  de la Palestine, coincé entre Israël et l’Égypte. Gaza, depuis tant d’années, enfermée, violentée, meurtrie, étouffée sous un blocus d’un autre âge, victime d’un gouvernement autoproclamé, opposé à l’autorité palestinienne, exerçant sur ce territoire un régime de fer et servant de repoussoir aux justes demandes du peuple palestinien. Gaza qui grouille de la beauté de tous ses petits enfants. Ceux-là mêmes, innocents, qui meurent encore et encore sous la grenaille du déluge de fer et de feu qui se cache derrière ce froid nom de « pilier de défense ».

Comme il y a quatre ans, un autre code dit « plomb durci » faisait 1500 morts, pour la plupart des innocents, et détruisant maisons, faubourgs, routes, usines et champs. Le rapport du juge Goldstone, mandaté par les Nations-Unies, avait qualifié cette agression militaire de « crime contre l’humanité ». On attend toujours que les autorités internationales en tirent les conséquences qui s’imposent. Faute de l’avoir fait, la direction ultra-droitière israélienne se croit protégée. Elle l’est de fait.

Il y a quatre ans, l’offensive guerrière avait été déclenchée comme celle-ci, à la veille d’élections législatives. Ainsi le nombre de femmes, d’enfants et de civils innocents, assassinés est l’enjeu du remplissage des urnes à Tel-Aviv. Abject !  Une nouvelle fois, les faucons israéliens prennent prétexte de tirs de missiles du Hamas ou du Jihad islamiste sur le territoire israélien. Soyons clairs et nets. Nous ne justifions jamais ces tirs contre des populations civiles israéliennes de Sdérot, Tel-Aviv ou Jérusalem. Mais, pourquoi avoir assassiné un des chefs militaires du Hamas qui précisément tentait de dissuader des groupes intégristes islamistes de poursuivre ces tirs de roquette ? Autre question. Comment se fait-il que, pour un tel territoire sous blocus, – et je peux témoigner que les contrôles par la police et l’armée israélienne sont plus que stricts –  de nouvelles armes, de nouveaux missiles très sophistiqués et très performants sont aux mains du Hamas et d’autres groupes ultra ?

Au lieu de faire cesser cette offensive guerrière, le Conseil de sécurité des Nations-Unies n’a pris aucune décision. Ce qui signifie qu’il a décidé de « laisser faire » le gouvernement israélien, permettant ainsi aux avions et bateaux de guerre et aux chars israéliens de se déployer pour écraser la population de Gaza.

Par un curieux hasard, cette agression est déclenchée quelques jours avant que l’Assemblée générale des Nations-Unies ne se prononce sur la reconnaissance de l’État palestinien au moins comme membre associé. La tentative de la direction israélienne de faire assimiler « Palestinien » à « terroriste » puis à conclure comme elle l’a fait il y a quatre ans et lors de l’échange de prisonniers avec le seul « Hamas », vise bien à affaiblir l’OLP de Yasser Arafat et l’Autorité palestinienne, afin de poursuivre son grand dessein de supprimer jusqu’à l’existence du peuple palestinien.

Ainsi ce que nous connaissons avec le vol des terres et de l’eau, la colonisation, l’apartheid se poursuivrait. C’est inadmissible au regard du droit international. Fort de celui-ci, la France et l’Union européenne devraient agir énergiquement pour mettre le gouvernement israélien à la raison en prenant appui sur  les partisans de la paix en Israël, en Palestine et ailleurs.

Au lieu de cela, les institutions européennes s’apprêtent à rehausser les relations économiques avec Israël dans le cadre d’un nouvel accord autorisant l’importation de produits israéliens, sans contrôle des lieux de production. Tout le contraire de ce qu’il conviendrait de faire alors que la situation a beaucoup empiré ces derniers temps dans la région. D’une part, le Qatar a choisi le Hamas, en allant lui porter un gros chèque à Gaza, il y a quelques semaines. D’autre part, il est indispensable de tenir compte de la nouvelle situation qui se crée dans la région avec la Syrie, à feu et à sang sous l’action du boucher qui occupe toujours les palais de Damas, l’Egypte fragilisée et travaillée par l’extrémisme, le Liban déstabilisé, l’Irak et l’Afghanistan exsangues où l’intégrisme ne recule pas, les tensions au Pakistan, et surtout les terribles menaces que génèrent les rapports entre la direction israélienne et celle de l’Iran.

Le pire peut se produire avec potentiellement une déflagration catastrophique, à l’échelle de la planète. Raison de plus pour ne pas détourner les yeux. Tous les démocrates, tous les humanistes, doivent agir pour la paix, le désarmement, l’existence de l’État palestinien aux côtés de celui d’Israël, dans les frontières de 1967. Le Président de la République doit respecter son engagement de campagne disant : « Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien ». Le faire à l’occasion du débat de l’Organisation des Nations-Unies qui en traitera le 29 novembre prochain, constituerait un acte politique de première importance. L’Union européenne doit faire entendre la voix de la justice, du droit à la paix. C’est urgent, alors que l’actuelle crise globale et mondiale impose de rechercher les voies nouvelles de l’émancipation humaine, basées sur la démocratie, la justice et la paix.

Ne laissons pas les forces de la régression et de la guerre prendre le dessus. Sans attendre, protégeons les enfants de Gaza et empêchons la catastrophe.

22/11/2012

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0 commentaires


ALBERT Patrick 23 novembre 2012 à 8 h 01 min

A ma connaissance il n’y a pas de gouvernement autoproclamé à Gaza. Il a été elu que cela nous plaise ou non.

giorgio 23 novembre 2012 à 21 h 14 min

La Palestine doit être membre effectif de l’ONU, et c’est dans l’esprit de cette organisation qu’elle oblige à l’accepter comme tel. Au contraire Israël a démontré plusieurs fois n’avoir aucune discipline et ni respect pour cette organisation.

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