Régine Deforges : Une femme libre nous quitte

le 4 avril 2014

Régine900

Par Patrick Le Hyaric
Directeur de l’Humanité

 

La femme de cœur, la belle écrivaine à la chevelure flamboyante, distinguable partout, Régine Deforges nous a laissé ce jeudi soir. Nous en sommes tristes. Elle laisse une œuvre immense, dont la grande saga de « La bicyclette bleue » s’étalant depuis l’année 1983.

 

Elle a, de nombreuses années, enrichi quatre colonnes de l’Humanité avec ses audacieuses chroniques, intitulées « Pêle-mêle » qui ont été éditées dans un livre. Vice-présidente des « Amis de l’Humanité », elle apportait la douceur de ses éclairages lors des assemblées générales et dans diverses activités.

 

Passionnée de littérature dès son plus jeune âge, elle conjugua sa passion pour le livre sur tous les modes et à tous les temps en exerçant les métiers de libraire, relieur, éditeur, scénariste, réalisateur et écrivain !  En 1968, elle fut la première femme à la tête de sa propre maison d’édition, « l’Or du temps ». Hélas le premier ouvrage qu’elle a publié lui a valu un procès « pour outrage aux bonnes mœurs » : il s’agissait de « Irène » de Louis Aragon !

 

Editrice courageuse et déterminée, elle poursuivra son combat pour la liberté d’expression avec de nombreux autres textes érotiques, malgré une réputation sulfureuse, des interdictions et des amendes à répétition qui finiront par l’obliger à déposer le bilan.

 

Ecrivaine prolixe et éclectique elle était l’auteure d’une quarantaine de livres allant de romans pour la jeunesse, à des œuvres de fictions, en passant par des anthologies et des essais. On lui doit d’avoir contribué à faire évoluer les esprits, à lever certains tabous et surtout à faire reculer la censure.

 

Ironie du sort, la dernière fois que Régine Deforges est apparue en public, c’était en  février dernier, au Père Lachaise lors des obsèques de François Cavanna avec qui elle partageait un insatiable appétit de liberté et une royale indifférence au « scandale » !

 

Régine Deforges aura vécu toute sa vie en femme libre, de corps et d’esprit.

 

Mes pensées vont à son fils, l’éditeur Franck Spengler, à son mari le dessinateur Pierre Wiazemski et à leur fille, ainsi qu’à toutes et tous ses proches.


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