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le 13 juin 2013

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Cela apparait inconcevable dans la France de 2013 ! Et pourtant ! On peut mourir à seulement dix-neuf ans en sortant d’un magasin en plein cœur de Paris. Incroyable et effroyable ! On aurait grand tort de considérer le meurtre de Clément Méric comme un accident ou un simple fait divers à oublier. Non, il n’y a là rien de fortuit. Clément Méric a subi la sauvage violence d’un groupuscule néo-nazis parce qu’il était militant anti-fasciste. Avant ce coup de poing mortel, il y eut ces dernières semaines, des intimidations et des tabassages à l’encontre d’homosexuels ou d’immigrés, la vandalisation de locaux de partis de gauche, l’appel au « sang » d’une certaine bien nommée Frigide Barjot qui a eu « médias ouverts » durant des semaines, les pressions physiques contre des femmes-ministres ou contre notre consœur Caroline Fourest, le développement symétrique de l’antisémitisme et de l’islamophobie. La libération de la violence verbale déchaînée ces derniers temps n’a pu que laisser libre cours à la sombre galaxie de groupuscules nationalistes, xénophobes, inspirés du fascisme et du nazisme.

Ces forces de la haine et leur médiatisation accréditaient la thèse d’un parti de la famille Le Pen promu au rang de « force politique comme une autre », menaçant la droite et le parti socialiste dans une élection législative partielle à Beauvais. Or, la porosité et les liens entre le parti des « Le Pen » et ces groupuscules sont avérés. On les a vus ensemble à Hénin Beaumont contre Jean-Luc Mélenchon et dans différentes manifestations. Ensemble pour promouvoir dans leur local parisien la candidature de R. Ménard à l’élection municipale de Béziers. Ensemble encore, aux vues de tous, dans plusieurs manifestations initiées par la droite contre le gouvernement. Après que la loi permettant le mariage pour tous fut votée, ils proclamaient et continuaient de se comporter comme si la loi de la « morale » était au dessus de la loi débattue et élaborée par les représentants élus du peuple. Dieu est toujours pour eux avant César. Dans le droit fil des théories Sarkozyste, M. Copé et une bande de ses affidés y ont participé activement jusqu’à diviser leur propre parti. C’est ce même M.Copé qui comme pour minimiser ce meurtre renvoie dos à dos l’extrême droite avec laquelle il partage les cortèges et l’extrême gauche. De quoi parle-t-il exactement ?

A notre connaissance, l’extrême gauche n’a commis aucun crime ! Mais à bien écouter, on s’aperçoit qu’une campagne insidieuse à droite, dans une partie de la presse, mais aussi dans des sphères gouvernementales s’évertue à inculquer l’idée selon laquelle le Front de Gauche serait … l’extrême gauche. Sur quelle théorie fumeuse est basée cette assertion ? Sur le seul fait que Jean-Luc Mélenchon parle fort et dénonce les responsables de l’actuelle crise sociale ? Que Pierre Laurent estime que son parti ne pouvait participer ni au gouvernement ni même à la majorité présidentielle ? Qu’André Chassaigne ne pouvait voter que très peu de textes gouvernementaux ? Bref, le Front de Gauche serait ainsi qualifié parce qu’il refuse la pensée unique qui débouche sur la politique unique au service des puissances d’argent. Or, le Front de gauche, au sein d’une gauche qui a toujours été diverse dans notre pays, revendique d’en porter la dimension de transformation sociale et écologique. Il se veut le cœur battant d’une gauche authentique qui ne se résigne pas et est prête à proposer, à mobiliser, à rassembler, à prendre ses responsabilités pour d’autres choix économiques, sociaux, démocratique, écologiques. Tout le contraire d’un extrémisme qui ne se complairait que dans la contestation, c’est à dire dans une démarche perçue comme inutile par nos concitoyens qui, plus que tout, attendent de la politique et des partis qu’ils contribuent à améliorer leur sort. Bref, d’un extrémisme, soupape de sécurité d’une bipolarisation à l’œuvre dans la plupart des pays sans qu’elle ait nulle part fait la preuve-bien au contraire- de sa capacité à résoudre les difficultés qui assaillent les populations, les états et la planète. Le parti de la famille Le Pen apporte sa pierre à l’édifice en jouant le rôle de repoussoir  pour bloquer  toute perspective politique progressiste. Vouloir en faire le pivot de la vie politique en continuant de le banaliser, de le promouvoir pour, au bout du compte, avoir la garantie de conserver  le pouvoir pour appliquer, sous différentes configurations, la même politique anti-sociale, s’avère être un terrible venin qui infecte toute notre République. D’autant plus redoutable et dangereux que la combinaison de la crise sociale, de celle tout aussi grave de la politique, avec la multitude des « affaires  politico-financière », les reniements permanents de la parole donnée, encouragent le développement d’idées nihilistes, rétrogrades et porteuses de violences. Sur ce fond, se développent dans toute l’Union Européenne des extrêmes droite qui accèdent à des parlements nationaux et à certains gouvernements pour appliquer des politiques favorisant la finance contre le travail ainsi que des restrictions des libertés. Tant que les choix européens constitueront une gangue contre les peuples au seul service de l’argent, il en sera ainsi. Tant que nos concitoyens auront le sentiment qu’il n’est jamais tenu compte de leur voix, que les alternances politiques ne changent rien à leurs vies,  il en sera ainsi. Or il est faux de prétendre qu’il n’y a pas d’autres choix possible que ceux qui multiplient les cadeaux aux grandes entreprises sans contrepartie pour la création d’emploi, ou qu’il faille une nouvelle fois détricoter nos systèmes de retraite et de protection sociale.

Dans toutes les sensibilités qui font la gauche et l’écologie politique, des femmes, des hommes cherchent des voies nouvelles qui permettent de sortir du marasme actuel et d’ouvrir un autre avenir que celui qui se dessine. Toutes et tous ont permis de chasser Nicolas Sarkozy et beaucoup sont disponibles pour surmonter leur légitime déception et parfois même leur colère afin de contribuer à rendre possible un changement de cap. C’est pour eux qu’une trentaine d’organisations sociales, associatives, politiques, représentatives de toutes les composantes du progressisme à la Française, initie dimanche prochain, dans la ville de Montreuil, des assises citoyennes. Les participants y réfléchiront sur les nécessaires changements démocratiques, les moyens de s’émanciper des marchés financiers, d’autres choix pour les retraites, pour le travail et l’emploi, de nouveaux droits pour les salariés. Ils ne négligeront pas la grande question de la démultiplication de telles initiatives dans le pays mais aussi à l’échelle du continent pour ancrer l’exigence d’une réorientation de la construction européenne au plus près des attentes et des espoirs de celles et ceux qui y vivent. Dimanche dans cette assemblée de Montreuil  vivront tout à la fois l’offensive, l’appel au rassemblement et à la construction d’un projet commun porté par une nouvelle  majorité à gauche. Bref, c’est d’espoir et de rassemblement dont il sera question.

Humanité Dimanche


1 commentaire


Colvert Spartakoïd 13 juin 2013 à 20 h 56 min

Bravo Patrick et le Pc d’essayer d’ouvrir les yeux des français.
L’Extrême droite ,telle une meute de loups profite de ce meurtre pour envahir comme des termites et “pourrir” de nombreux sites (comme AgoraVox )qui permettaient à des citoyens vraiment républicains de s’exprimer librement face aux médias asservies.

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