Rapport Euromed “Perspectives pour la jeunesse” adopté !

le 28 mars 2012

Dans le cadre de l’Assemblée Parlementaire Euro- Méditerranéenne*, j’avais fait adopter il y a un an un rapport demandant à l’Union européenne de revoir sa politique migratoire et de faire primer les droits fondamentaux dans ses relations avec ses voisins du Sud. Après la réussite de ce premier rapport, c’est sur les perspectives de la jeunesse méditerranéenne que l’on m’a demandé de travailler, en collaboration avec M. Abdelkarim Korichi, du Conseil de la Nation d’Algérie.

C’est le résultat de ce travail que j’ai présenté le weekend dernier à Rabat au Maroc, durant la réunion annuelle de l’Assemblée parlementaire Euromed – Union pour la méditerranée. Notre rapport a été adopté à l’unanimité. En plus d’appeler l’Union européenne à porter un autre regard vers le Sud et de prendre en compte et soutenir la nouvelle donne issue du “Printemps arabe”, ce rapport demande la création d’un vrai espace de circulation et d’enseignement pour les jeunes.

Je remercie les associations de jeunes que j’avais consultées, ainsi que les jeunes de la ville d’Aubervilliers, qui m’ont apporté leur éclairage sur ces questions, empreint d’une grande lucidité. Ce rapport pourra servir de point d’appui aux jeunes des deux rives de ma Méditerranée, pour faire progresser leurs droits : travail, enseignement supérieur, libre circulation dans l’espace méditerranéen, vote…

Voici mon intervention de présentation de notre rapport durant la réunion plénière de l’Assemblée ce dimanche 25 mars à Rabat :

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Messieurs les présidents,
Messieurs les ambassadeurs,
Cher(e)s collègues,

Je crois que la conjonction de la crise globale que nous connaissons et le développement des mouvements populaires dans le monde arabe, comme dans les pays européens, appelle, comme l’a souligné le Président M. Schultz à revaloriser le rôle de notre assemblée parlementaire, certes comme lieu de dialogue et d’échanges, mais aussi un lieu de co-élaboration, de coproduction de projets communs au service des peuples et des jeunesses de deux rives de la Méditerranée.

Et je partage l’avis de M. le ministre, M. Amrani, quand il souhaite que sur plusieurs grands enjeux nous soyons plus actifs. Nous pourrions notamment travailler plus, ensemble, pour construire des partenariats de co-développement durable et solidaire pour faire reculer la pauvreté, le chômage, la mal vie, l’insécurité alimentaire, la précarité de vie, faire progresser l’accès à l’éducation, à la culture ainsi que la démocratie.

En ce sens, les révoltes et mouvements sociaux, citoyens qui se développent ici au Sud, comme ceux de nos pays européens, de l’action syndicale au mouvement des « indignés », ne doivent pas être considérés comme une menace mais au contraire comme un formidable atout, un vivier d’énergies pour de nouveaux possibles, pour de nouveaux progrès de civilisation.

Ils appellent aussi l’Union européenne à être plus ouverte et généreuse en créant un espace commun de circulation facilité, notamment pour les jeunes, et non pas la construction de nouveaux murs comme le proposent certains ; le refus et l’action contre toutes les discriminations, combiné avec des projets communs visant la sécurité du travail et de la formation contre la précarité et le chômage.

En ce sens, l’Union européenne devrait prendre l’initiative, en concertation avec les pays du Sud de la Méditerranée, d’une sorte de « plan Marshall » d’aide au co-développement, associant les banques centrales européennes, la banque d’investissement et une banque pour la reconstruction, en lien avec le secteur bancaire des pays du Sud pour impulser une relance des économies et de nouveaux progrès humains.

D’autre part, je serais d’avis d’inventer une initiative politique, à haute valeur symbolique, créatrice d’un ensemble de droits fondamentaux pour les peuples de la Méditerranée, peut-être par une charte ou une convention euro-Méditerranée des droits fondamentaux humains.

Dans le même ordre d’idée, soulignons avec force une nouvelle fois, qu’il n’y aura pas d’harmonie, de justice dans cette région tant qu’on ne reconnaîtra pas le droit au peuple palestinien d’avoir un État, avec Jérusalem Est comme capitale, ainsi que le préconise le droit international.

Enfin, je veux mettre l’accent sur un enjeu qui n’a pas été discuté mais qui est important, la nécessité de donner un signal fort contre le recours aux armes et pour la défense de la paix dans la région.

Messieurs les présidents, Messieurs les ambassadeurs, Cher(e)s collègues,

Nous avons de grands chantiers devant nous, pour le bien commun des peuples des deux rives de la Méditerranée. Travaillons-y ensemble, en y associant les citoyennes et les citoyens.

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* l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne est composée de parlementaires nationaux de l’Union Européenne, du bassin méditerranéen et de députés au Parlement européen.


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