Quelle réforme de la PAC ?

le 12 octobre 2011

La Commission européenne doit présenter cette semaine son projet de « réforme de la Politique agricole commune ». Notre journal a été le seul à avoir publié intégralement sa première communication et à avoir organisé depuis des mois un débat à ce sujet.

Dans cette édition, nous présentons, pour les soumettre au débat, des idées de changement de la Politique agricole européenne pour la rendre plus juste, plus efficace pour la rémunération du travail, pour la valorisation des territoires, l’emploi et pour une agriculture productive de qualité, respectueuse des équilibres écologiques.

Comparée à la première communication, il semble qu’il n’y aura pas beaucoup de changement. Elle revient sur une meilleure répartition des aides publiques et leur plafonnement, sur leur utilisation en faveur d’un « verdissement », sous-entendu une incitation à la diversification et rotation des cultures, la valorisation de pâturages permanents et à la mise en place de ce qui est baptisé : « réserves écologiques », comme des jachères ou des bandes enherbées.

L’agriculture biologique bénéficierait automatiquement de ces aides. Les agriculteurs situés dans des zones difficiles seraient eux aussi aidés. On ne sait pas encore dans quelle proportion. On reviendrait à un mécanisme d’intervention publique et une clause dite de « perturbation  des marchés » pourrait être déclenchée dans le cas de crise grave de certains secteurs. Le système des paiements directs serait lui aussi modifié.

Ainsi, les tentatives de rectification ébauchées devront être analysées avec précision pour examiner si elles améliorent le sort des petits et moyens paysans et si elles permettent la revitalisation de l’agriculture et des territoires ruraux.

Il est certain que la réorientation des aides publiques est indispensable.

Ce sont le quart des exploitations les plus grandes qui touchent l’essentiel des aides. Les plafonner et les répartir autrement est donc indispensable.

Il reste qu’une nouvelle Politique agricole commune devrait enfin poser la question de l’objectif d’un revenu minimum par exploitation et surtout par unité de main d’œuvre à atteindre sur tout le territoire de l’Union européenne.

Cela revient à poser l’enjeu de la rémunération du travail par des prix convenables et garantis. De même, l’organisation de la concurrence internationale entre agriculteurs, inscrite dans les traités européens, vise à pressurer les prix à la production au seul service des profits de l’agro-business.

Une réorientation des politiques appelle donc de revenir à un mécanisme renouvelé de la préférence communautaire, combattant le libre échangisme intégral et la mise en concurrence internationale et favorisant la coopération.

Le débat et l’action doivent donc se poursuivre et s’élargir. Ils concernent tous nos concitoyens. Notre journal La Terre va continuer à animer ce débat fondamental pour toute la société. L’agriculture a une mission d’intérêt général.


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Canelle 13 octobre 2011 à 11 h 54 min

L’écologie, ça urge, surtout avec le dernier décret sur l’épandage du lisier.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/10/12/algues-vertes-un-decret-sur-l-epandage-du-lisier-souleve-la-colere-des-ecologistes_1586245_3244.html

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