Prix du lait : une nouvelle arnaque !

le 6 avril 2010

Face aux résultats des élections régionales et à la pression populaire, même des députés de L’UMP se sont sentis obligés de demander au gouvernement un peu plus de justice. Pour cela ils avaient considéré qu’il était possible de faire un geste sur le bouclier fiscal, symbole de l’injustice de cette république tant il constitue un énorme cadeau aux plus fortunés. De retour des Etats-Unis, le président de la république leur a demandé de se taire. Il manifeste ainsi, de la manière la plus autoritaire, la façon dont il compte continuer à diriger le pays : au seul service de la classe des privilégiés de la fortune. Cette morgue du pouvoir est proprement insupportable et scandaleuse. Les principes de notre république sont sans cesse bafoués, et sans vergogne. Deux faits supplémentaires l’ont encore montré ces derniers jours. On n’a pu qu’être révolté la semaine dernière quand, le même jour, on apprenait d’un côté qu’un ministre avait loué un avion privé pour 116000 euros et, de l’autre, que la direction de l’entreprise Continental  propose un reclassement en Tunisie pour 137 euros aux salariés qu’elle a jetés à la rue. Quel symbole ! Quelle insulte faite au monde du travail ! 

Cette même semaine, le ministre de l’Agriculture a été contraint de réunir les industries laitières et la fédération des producteurs de lait parce que le prix du lait à la production continue de baisser. L’accord au rabais signé au mois de juin  dernier n’est même pas respecté. Ceci en dit long sur les projets de «contractualisation » prônés par le gouvernement et la Commission de Bruxelles. Le prétexte invoqué par les industriels laitiers est un niveau de prix du lait plus bas en Allemagne. Ainsi la «  liberté de concurrence »  pousse sans cesse à l’abaissement des prix à la production et à l’élimination des petits et moyens paysans. 

L’accord conclu au ministère de l’Agriculture est très mauvais. Il entérine la possibilité d’abaisser les prix en France pour les aligner sur les prix allemands puisqu’il veut instaurer un indice qui «  prendra en compte l’écart de prix entre le lait Français et Allemand». Un autre  indice devrait «  mieux tenir compte des prix mondiaux». Ainsi le pouvoir et les industries laitières, dont les profits augmentent pendant que les paysans sont acculés à la misère, ont décidé d’exploiter encore plus les agriculteurs. Face à de telles décisions, les agriculteurs comme les consommateurs doivent se mobiliser, dans l’unité la plus large. On ne peut laisser ainsi supprimer une profession, une grande filière française de production indispensable pour la souveraineté alimentaire, l’emploi, la vie des territoires, la gastronomie avec la diversité des fromages, des beurres et autres aliments issus du lait. 

La bataille doit porter sur le maintien des quotas de production par pays et la mise en place de prix minimums intra-européens. La création d’un office européen du lait pourrait être un outil pour avancer en ce sens. Mais il y a urgence à se faire  entendre avec encore plus de force dans l’unité. Il y a urgence  à changer les logiques européennes au service  de la loi de l’argent. Mettons enfin l’Europe et la politique agricole commune au service de  l’intérêt général.

 

 


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