Pour sortir de la crise, payer le travail !

le 23 août 2011

« Nous sommes pillés, vous êtes rackettés » ! C’est avec cette interpellation claire que des délégations d’agriculteurs du Modef ont été jeudi dernier à la rencontre des habitants de la région parisienne pour leur proposer à prix de revient des fruits et légumes du Lot-et-Garonne. Plusieurs dizaines de tonnes ont ainsi été vendues au juste prix avec l’aide des militants du Parti communiste qui, depuis près de trois mois, font signer une pétition contre la vie chère. De telles initiatives sont l’occasion pour les travailleurs des villes et ceux des champs de mieux se connaître, de mieux comprendre les problèmes des uns et les difficultés des autres. L’occasion de mieux mesurer à quel point ils sont victimes d’un même système : pression à la baisse sur les salaires, les retraites, les minima sociaux et diminution permanente des prix agricoles à la production alors que depuis des années les prix alimentaires n’ont cessé d’augmenter. Les agriculteurs ne travaillent que pour les banques lorsqu’ils ont des crédits. Et dans les quartiers populaires, la baisse du pouvoir d’achat conduit nombre de familles à se priver, y compris sur leur alimentation. Certaines d’entre elles sont même contraintes désormais d’emprunter pour assurer des dépenses courantes, s’endettant elles aussi sans perspective d’avenir. D’ailleurs, le surendettement qui plonge de plus en plus de familles dans une vie sombre se développe malheureusement.

Contrairement à ce que disent les grands médias et les idéologues de la droite, la crise n’est pas une crise de la dette. Ce sont là des apparences rabâchées à longueur de journée dans les télévisions et les radios. Mais la vérité c’est que la crise s’est développée parce que le pouvoir, au service des marchés financiers, a de plus en plus transféré les résultats du travail salarié et paysan vers le capital. Et aujourd’hui il accentue cette pression en utilisant la crise qu’il a créé pour pressurer encore plus les travailleurs en augmentant les impôts indirects, les cotisations sociales, les cotisations retraites, tout en réduisant le niveau des retraites et des prestations sociales, en réduisant ou en démantelant des services publics.

La crise est bien le résultat de la spéculation et du non paiement du travail à sa juste valeur. Voilà pourquoi il ne faut pas se laisser abuser par l’insupportable propagande, sans cesse répandue et par la nouvelle idée du Premier ministre appelant à l’unité nationale pour faire oublier que c’est lui, sous l’impulsion du Président de la République qui a creusé, année après année, les déficits publics en multipliant les cadeaux aux plus riches.

Passons donc à l’offensive pour réclamer notre du. De bons prix agricoles, de bons salaires, de bonnes retraites, de bonnes prestations sociales, l’amélioration de la protection sociale, l’amélioration et le développement des services publics. Il n’y a pas de sortie de crise sans justice sociale, sans lutte contre les inégalités. Et les agriculteurs, venus crier leur colère et tendre la main aux consommateurs dans les cités populaires, ont besoin que la réforme de la politique agricole commune revienne à des prix planchers garantis pour une quantité donnée de production, à la remise en place de taxes écluses aux frontières extra-européennes et d’accords de coopération et de calendrier d’importation à l’intérieur de l’Europe s’opposant à la concurrence entre producteurs. Nul n’y gagne, sauf la grande distribution. Les producteurs espagnols ou italiens sont contraints de produire toujours à plus bas prix pour réexporter. Ceci revient à surexploiter les travailleurs espagnols mais aussi les travailleurs paysans français parce qu’ainsi les prix à la production baissent partout. Tant que ne sera pas mis en place ce système de prix minimum, la mise en concurrence des producteurs agricoles sans bénéfice pour le consommateur se poursuivra.

Décidément, les militants du Modef ont  raison d’appeler à faire cesser le pillage des travailleurs paysans et le racket des  consommateurs.

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0 commentaires


Canelle 23 août 2011 à 21 h 49 min

Au rythme où vont les choses, les gens vont bientôt travailler pour rien ; le boulot pour le peuple, le plaisir pour l’élite……tout cela a un air…..d’eugénisme !

Oui, c’est comme cela que je le vois, d’ailleurs l’euthanasie revient régulièrement sur le tapis en période de vacances : on doit rapporter pour les autres, certains ne rapportent rien et, à l’hôpital déjà…..un simple bracelet avec un code-barres.
L’homme n’est plus qu’une marchandise qui s’échange sur les marchés financiers !

Nous n’avons pas la même valeur que les artistes, les sportifs…..nous ne sommes que les ouvriers, employés, petites mains !

Boudet Pierre 28 août 2011 à 12 h 10 min

D’abord merci à P LY pour la pertinence de ses articles, qui vont toujours au fond des problèmes avec des propositions cohérentes pour changer ce système mortifère.

Je partage la colère de Canelle, face au mépris arrogant de ces élites financières et politiques, dont chaque décision enfonce nos pays dans une crise qui s’approfondie continuellement et dont les conséquences risquent dêtre catastrophiques, si nous ne réussissons pas à faire connaître nos propositions pour y mettre fin.

Je partage aussi sa préoccupation concernant cette campagne récurrente sur l’euthanasie, nous pouvons comprendre que certaines personnes souhaitent abréger leurs souffrances, mais cette volonté doit rester individuelle et strictement encadrée. elle ne doit pas être l’objet d’une loi ouvrant la porte à des dérives eugéniques, que certains {économistes} tenteraient de justifier par le coût des soins dispensés, la solution à ce problème réside dans une offre suffisante de soins palliatifs et le développement de services publics non lucratifs aux personnes dépendantes.

Canelle 2 septembre 2011 à 14 h 27 min

Bonjour Boudet Pierre,

Fais des recherches sur l’euthanasie en Hollande, les personnes âgées quittent le pays tant elles ont peur. Elles se réfugieraient en Allemagne et dans le midi de la France.
La dernière en date, une femme âgée triste de ne pas avoir trouvé une place dans une maison pour personne âgée a été euthanasiée !
Sa mort a même été longue à venir, soit disant que le “cocktail” n’était pas assez fort…..peut-être refusait-elle simplement la mort.
http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2010/08/pays-bas-leuthanasie-continue-de.html
http://thomasmore.wordpress.com/2009/09/26/manipulations-autour-de-leuthanasie-clandestine/
http://fboizard.blogspot.com/2011/08/leuthanasie-la-mode.html
http://www.atlantico.fr/decryptage/euthanasie-nicolas-bonnemaison-debat-165496.html

D’abord on élimine les “vieux”, les malades, puis……………la spirale est en route !

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