“PERMIS UNIQUE” : LA DIRECTIVE DE L’INEGALITE RENFORCEE

le 14 décembre 2010

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Comme je vous l’avais annoncé il y a quelques jours, (note du 8 décembre) un débat a eu lieu  sur un projet de directive dite « permis unique de résidence et de travail » au Parlement européen, ce lundi soir 13 décembre. Il a confirmé les divergences entre les groupes de droite et l’ensemble des forces du Parlement européen.

Voici le texte de mon intervention :

Madame la Présidente, Madame la commissaire Malmström, chers collègues,

« Comme l’a fait remarquer notre collègue M. Alessandro Cercas, il y a un désaccord entre nos commissions emploi et affaires sociales et libertés civiles, celles-ci ayant recherché un compromis avec le texte du Conseil. Dans ces conditions, notre Parlement doit refuser de statuer, de voter cette directive dite “permis unique de résidence et de travail” et se laisser le temps de l’approfondissement de la discussion en lien avec les syndicats.

Ce texte n’a au fond qu’un objectif : mettre les travailleuses et travailleurs de l’Union européenne en concurrence avec celles et ceux issus des pays extérieurs à l’Europe et même les travailleurs immigrés entre eux, selon leur statut. Si le projet de directive reste en l’état, il existera plusieurs statuts, plusieurs catégories de travailleurs : celui des résidents, celui des saisonniers, celui des travailleurs transférés dans différents pays tout en étant employés au sein d’une même entreprise. En plus des travailleurs pauvres et précaires que nous connaissons, seraient créées des catégories de travailleurs de 4ème ou de 5ème zone, offrant aux entreprises une main d’œuvre malléable, précarisée, encore plus exploitable.

Accepter cela reviendrait à violer les principes de la charte des droits fondamentaux. Contrairement à ce que vous avez dit, Madame la rapportrice, avec de telles différences de statuts c’est une pression permanente vers le bas qui s’exercerait sur les conditions de vie, de travail et d’emploi de tous les salariés de l’Union européenne.

L’égalité ne peut se résumer à la simple mention évoquée dans le texte de « conditions de travail ».

L’égalité doit concerner les salaires, le temps de travail, la sécurité au travail, la sécurité de l’emploi, la santé, les congés, la protection sociale, l’accès aux services publics, la formation. Sans ce minimum commun ce sera la jungle de la concurrence, la stigmatisation, l’exclusion, l’exploitation sans limite.

L’égalité doit concerner toutes les travailleuses et tous les travailleurs quelle que soit leur origine.

N’acceptons pas d’ajouter de nouvelles concurrences entre travailleurs, qui s’ajouteraient encore aux sinistres méfaits de la directive Bolkestein.

L’égalité entre travailleurs de l’Union européenne doit faire l’objet d’une seule directive positive, réaffirmant ce principe.

A défaut, au nom de l’Europe des travailleurs, de l’Europe sociale, d’une Europe humaniste, tous ensemble, par-delà nos opinions dans ce Parlement, rejetons cette directive de l’inégalité renforcée ».

 

 

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0 commentaires


TACH 14 décembre 2010 à 13 h 27 min

Pleinement d’accord avec cette intervention. Heureusement que notre parti est vigilant et actif
Mais comment allez vous faire pour emmener une majorité à rejeter ce texte ?

Courage et amitiés.

Canelle 14 décembre 2010 à 13 h 39 min

Merci Monsieur Le Hyaric,, je me sens totalement en accord avec vos paroles.

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