Où est le projet européen ?

le 13 janvier 2010

Les promoteurs du traité de Lisbonne n’avaient cessé d’expliquer que ce texte n’avait pour seul objectif que d’organiser les institutions. Ceci est faux. Mais passons. Prenons-les au mot. Ce traité rentre maintenant de force en application au mépris du vote des peuples. Et depuis quelques jours, un mois à peine après le début de sa mise en application : stupéfaction ! Dans les mêmes journaux où l’on nous avait rabâché les bienfaits de ce traité dit « institutionnel », on se réveille et on s’aperçoit que depuis le 1er janvier nous n’avons plus un Président, mais deux. M. Van Rompuy, désigné par le Conseil des chefs d’Etats européens et M. Zapatero, premier ministre espagnol, toujours au nom de la présidence tournante, dont on avait cru comprendre qu’elle disparaîtrait parce que, paraît-il, il fallait un président « stable » à l’Europe. Et ce n’est pas tout. Il y a encore un autre président : celui de la Commission européenne, M. Barroso et ses vingt sept commissaires. Et puis il y a maintenant un « ministre des affaires étrangères, Mme la baronne Ashton. Elle aura un service diplomatique de plus de 5000 personnes à sa disposition. Et puis il y a le Président du Parlement européen qui n’a toujours aucun pouvoir d’initiative législative.

Il paraît que M. Henry Kissinger s’était plaint de ne pas connaître le numéro de téléphone de l’Europe, sous-entendant qu’il n’y trouvait pas d’interlocuteur. On vient de lui installer un véritable standard ! Mais la véritable question est de savoir si avec tout ce beau monde l’Europe est plus démocratique ? Absolument pas ! Les peuples sont toujours aussi peu écoutés.

Va-t-elle améliorer le sort quotidien de 500 millions d’européens ? Non. C’est toujours la mise en concurrence qui aggrave le chômage, pousse à la concentration, à l’élimination de nos communes, à la fermeture des services publics, qui étrangle la petite et moyenne paysannerie, qui oblige à réduire les dépenses sociales et publiques, c’est-à-dire porte des coups à la sécurité sociale, aux retraites, pousse à la fermeture d’hôpitaux ou de tribunaux.

Cela permet-il à l’Union européenne de jouer un rôle positif contre la crise globale mondiale ? Pas du tout.

Aujourd’hui la Banque centrale qui a les mains libres laisse et fait monter la valeur de l’Euro contre nos industries, l’agriculture et les services. Bref,  l’Euro fort produit du chômage. Et malgré des discours sur la « moralisation du capitalisme », les banquiers ont, à nouveau, rempli leurs coffres-forts tandis que les travailleurs des villes et des campagnes sont de plus en plus dépouillés. De plus en plus de paysans sont dans la détresse, comme des retraités ou des salariés devenus pauvres.

Qui aurait cru, il y a encore quelques années que des agriculteurs devraient déposer des dossiers pour obtenir le RSA ? Et si rien n’est fait, nous risquons d’affronter une hécatombe de fermetures d’exploitations agricoles et une aggravation du chômage.

Non seulement il n’y a aujourd’hui aucune volonté de construire une Europe sociale et solidaire, mais les traités européens poussent à démolir  les systèmes nationaux de protection sociale.

Des pays européens eux-mêmes risquent d’être en faillite comme la Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande. Où est la solidarité européenne ? Où se trouve le nouveau projet européen indispensable ? Nulle part ! Par contre l’injustice, les inégalités sont partout. Des mobilisations unitaires sociales et politiques sont plus que jamais indispensables pour le pouvoir d’achat, l’emploi, les services publics, les communes. Les travailleurs et les retraités de toute l’Europe doivent s’unir pour le progrès et la justice sociale, l’égalité et la fraternité.


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