On peut sortir de l’actuelle impasse

le 1 juin 2016

on est pas du bétail

Par Patrick Le Hyaric

Le pays n’en veut vraiment pas ! Plus des trois quarts des françaises et des français – et chaque enquête d’opinion le confirme – rejettent le projet de loi de précarisation du travail. Ils sont presque autant à affirmer leur soutien au mouvement social en cours.

Ceux qui nous gouvernent doivent se rendre à cette évidence. Les promoteurs de la destruction du code du travail peuvent toujours gloser à longueur d’antennes et de colonnes sur la « radicalisation », sur les « grèves minoritaires », réduire les journées d’actions syndicales à des successions de « barouds d’honneur », la réalité est têtue.

Les Français ne veulent pas rayer d’un trait de 49-3 un siècle de construction sociale au service des salariés. Le principe de réalité doit redevenir une vertu. Et, l’accentuation encore plus libérale de la loi, après son concassage par la droite sénatoriale, ne rendra pas pour autant plus présentable celle du gouvernement.

Le prétendu moindre mal n’est en réalité qu’un artifice de communication pour faire accepter des reculs sociaux et démocratiques. La loi, la convention collective sont là pour protéger le faible du fort. Dans la culture sociale de notre pays, cette donnée est indélébile. C’est pour cela qu’au bout de trois mois, le mouvement social en cours est toujours approuvé majoritairement par l’opinion. Il est vrai qu’il est conduit dans l’unité par sept organisations : la CGT, FO, la FSU, SUD et trois organisations de jeunesse. La CFE-CGC, pour sa part, conteste toujours nombre d’aspects du projet.

A juste titre le débat se cristallise autour de l’article 2 du projet de loi qui donne la primauté à l’accord d’entreprise sur l’accord de branche. Autrement dit, chaque entreprise aurait son code du travail, dicté sous la pression de ses dirigeants, doté de l’arme absolue que constitue la menace de la perte d’emploi. La consultation des salariés se ferait donc le pistolet sur la tempe. Curieuse conception du dialogue social de proximité ! La porte serait ainsi ouverte à la création, au sein d’une même branche professionnelle, de disparités de situations ouvrant la voie à une concurrence déloyale niveleuse par le bas, profitable au grand capital et à la concentration, mais, destructrice pour le tissu économique du pays. Au dumping social international viendrait s’ajouter un dumping de branche. Bonjour les dégâts ! Il s’agit d’inscrire de manière encore plus radicale chaque secteur d’activité, chaque entreprise dans la guerre économique mondiale qui pousse sans cesse à raboter, à déchiqueter les droits des travailleurs partout sur la planète.

Le mouvement social a déjà démontré son utilité et son efficacité en imposant des avancées pour les jeunes. Les chauffeurs-routiers ont obtenu que leur système d’heures supplémentaires reste inchangé. Sous la pression populaire des contradictions apparaissent entre le premier ministre et certains ministres. Le Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale a suggéré une réécriture de ce fameux article 2. La droite, l’extrême-droite crient au chaos ! Au sommet de l’Etat, afficher son autorité coûte que coûte, jusqu’à l’autoritarisme, devient la seule préoccupation, dictée par la proximité des prochains scrutins. Cette irresponsabilité rend la vie quotidienne de nos concitoyens de plus en plus difficile. Ils en attribuent la cause au gouvernement qui ferait bien de les entendre au plus vite. Il faut cesser ces politiques antisociales qui  nourrissent les droites et les extrêmes droites et ouvrent la voie  au pire.  Nous ne réclamons pas le statut quo. Nous portons, l’exigence de réformes de progrès, qui, tout à la fois, améliorent le sort de chacun et sortent le pays de l’ornière et du déclin. Les syndicats font des propositions en ce sens. Il y a une solution pour sortir de l’actuelle impasse. Que le président de la République mette en débat la proposition qu’il faisait quand il n’était que candidat, empruntée à la CGT, d’inventer une sécurité sociale professionnelle, en lien avec un nouveau statut du travailleur salarié. Qu’il accepte d’en nourrir l’actuelle coquille vide du contrat personnel d’activité. Il s’agirait de  mettre en place des droits nouveaux pour la garantie de l’emploi et de la rémunération, la formation professionnelle tout au long de la vie, la progression dans les carrières, la reconnaissance des qualifications au fur et à mesure de ses activités, la protection sociale améliorée… Ces droits acquis par chacune et chacun seraient transférables tout au long de son parcours et respectés par  les employeurs.

Voilà une grande réforme, une évolution révolutionnaire, qui permettrait de répondre aux exigences de ce que d’aucuns appellent la quatrième révolution industrielle. Celle qui couple le numérique à la machine. Elle pourrait permettre que le progrès social se conjugue avec le progrès économique. Mais elle contreviendrait aux objectifs du capital financier et à la rémunération des actionnaires, en diminuant drastiquement la variable d’ajustement que constituent le travail précaire et le chômage.

Notre pays est comme bloqué à la croisée des chemins. « Il n’y a pas d’autres politiques possibles » ne cessent de dire et redire tout un monde politico-médiatique coupé des réalités et du monde de celles et ceux qui se lèvent tôt pour travailler ou chercher un emploi. C’est contre cette prétendue vérité toute faite qu’avec un grand sens des responsabilités et au prix de lourds sacrifices, des salariés, des chômeurs et des jeunes se dressent. Il faudra bien les entendre. Le plus vite sera le mieux, pour tout le monde.


9 commentaires


alain harrison 1 juin 2016 à 22 h 27 min

Bonjour.

IL faut préparer une 6e république avec des changements réels, pas des demis changements que vous avancez dans votre texte M. le Hyaric, désolé.

Les rénovations au sujet de l’emploi demeurent
dans le cadre du système économique capitaliste.
Une tentative de réformer de l’intérieur un système qui a démontré sa capacité à tout récupérer et tout remettre en place, comme si rien ne s’était passé.
de même avec l’UE.

Pour reconstruire l’Europe coopérative, il faut sortir de l’UE.
Pour la nouvelle économie, il faut sortir du cadre du cadre économique financier.

La France doit reprendre sa souveraineté en main. Les erreurs du passé ne sont-elles pas assez claires, pour ne pas y retomber. Ce que vous ne démontrez pas dans vos demis réformes.

La Fête de l’Humanité a le potentiel de faire le bilan et de faire ressortir les solutions, de même que leur ordre de priorité.

Colombe 4 juin 2016 à 8 h 39 min

Il faut réformer l’Europe oui de l’intérieur , mais pour cela il faut créer un rapport de force puissant.
Comment faire une Europe coopérative si on sort de l’Europe ?
Sortir de l’euro et de l’Europe va accentuer la concurrence entre chaque pays.

alain harrison 1 juin 2016 à 22 h 40 min

Le mouvement de contestation peut prendre une ampleur telle, qui peut déboucher sur des élections prématurées.

N’ oubliez pas que plusieurs pays seraient prêts à sortir de l’UE, ils n’attendent qu’un signal fort.
Le peuple Grec n’y manquerait pas.

IL faut juste annoncer que aussi tôt, qu’un pays quitte l’UE, des ententes sont prises entre les pays libérés.

Il faut annoncer des ententes…….sur des bases coopératives et complémentaires avec abolition des dettes des pays libérés.

Puis un fond commun pour libérer chaque pays au fur et à mesure….
Disons, on peut commencer par le moins endetté, et systématiquement passer au suivant, avec des aides de soutiens pour les plus endettés.

Bien concevoir la stratégie de libération des dettes.

Cette dernière partie, une suggestion.

On peut commencer par le plus endetté.
Une autre stratégie.

Planchons là-dessus.

Le réel suffit, les idéologies….attention.

Colombe 6 juin 2016 à 5 h 43 min

Sortir de l’euro ne suffit pas ,ce qu’il faut c’est sortir l’euro des marchés financiers et utiliser l’argent pour l’intéret général,pour des coopérations mutuellement avantageuses.

alain harrison 3 juin 2016 à 7 h 21 min

Bonjour.

Comme les croyants, qui ont vue les implications de l’Évolution Naturelle, ont souffert des implications, de voir tomber leur château de carte, leur réponse a été de se renfrogner dans leur croyance, pour la plupart. Il en est de même, pour toute identification, à une mode, à une femme, à un bijoux, à une classe sociale, à une idée…, c’est un processus normal, cela est intrinsèque à notre condition d’humain. Mais il faut en évaluer les conséquences. Je ne dis pas qu’il ne faut pas se situer, surtout en politique, mais il faut distinguer l’OUTIL DE NOTRE VÉRITABLE IDENTITÉ. Ne sommes nous pas des humains, mais, certains préfèrent des intérêts autres, dans la démesure.
La gauche ne se rénove pas, et les communistes ne font pas un réel retour critique. Je reste sur mes positions quand à cette critique. Ici, au Québec et au Canada, c’est le même baratin: oui, oui on va faire notre auto critique…du bla bla.

Lisez cet article, vous serez en mesure de juger de son intérêt.
Ne sous-estimez pas les analyses des autres, elles peuvent apporter une saine réflexion, elle peut être une aide inattendue à se renouveler et rectifier ce qui doit l’être.
Voir comme une chenille ou voir comme un papillon !

Pour une alternative aux idéologies marxistes/gauchistes
par Bernard Mitjavile (son site)
mardi 5 avril 2016

«« Pendant longtemps, l’idéologie marxiste a dominé la réflexion dans les universités française. Dans les années d’après guerre, elle était qualifiée « d’horizon indépassable de notre culture » par le philosophe Jean-Paul Sartre. Au cours des années 1970-80, le philosophe communiste Louis Althusser était considéré comme une espèce de Gourou à la Sorbonne ou Normal Sup par les étudiants qui se pressaient à ses conférences. A cette époque, la grande question de la gauche, communistes et socialistes confondus, était de savoir jusqu’où il fallait pousser le programme des nationalisations dans le « Programme Commun de gouvernement » pour « rompre avec le capitalisme » selon la phraséologie de l’époque utilisée par Jean-Pierre Chevènement comme les penseurs du PS. Bien de l’eau a passé sous les ponts, les anciens gauchistes ont fait carrière et prônent souvent aujourd’hui le libéralisme et les socialistes n’osent plus parler de “changer la vie” avec un gouvernement de gauche même si le slogan creux « Le changement, c’est maintenant ! » a été utilisé lors de la présidentielle de 2012. Ceci dit, même si les crimes du communisme ne sont plus masqués, si la Chine s’est convertie au capitalisme et le bloc soviétique s’est effondré, les erreurs et mensonges du marxisme ont été rarement systématiquement exposés, ce qui fait qu’il garde toujours une forte emprise sur la pensée de gauche, sur le syndicalisme et les universitaires en France. Aussi un effort de clarification idéologique est nécessaire.

SOMMAIRE

INTRODUCTION
UNITE DE LA PENSEE MARXISTE
MARXISME ET SCIENCE
PARALLELE AVEC LE NAZISME – LE MARXISME AU DELA DES CONDAMNATIONS MORALES
UN PROBLEME CULTUREL
BESOIN D’UNE NOUVELLE CRITIQUE ET D’UNE CONTRE-PROPOSITION
MATERIALISME DIALECTIQUE – CONCEPTION DE L’HOMME
THEORIE MARXISTE DE L’EVOLUTION
CRITIQUE DE LA CONCEPTION MARXISTE DE L’HOMME
a) Critique scientifique
b) Critique d’un point de vue humaniste
MATERIALISME HISTORIQUE
1) BASE ET SUPERSTRUCTURE
2) CONCEPTION DE L’ETRE ET LA CONSCIENCE
AFFIRMATIONS INJUSTIFIEES
LA REFUTATION DE L’HISTOIRE
INTRODUCTION AUX LOIS DE L’HISTOIRE
LOIS DU DEVELOPPEMENT DE L’HISTOIRE
Marx proposa plusieurs lois concernant le rôle des forces productives et des rapports de production dans le développement de l’histoire :
1. Les forces productives progressent constamment.
2. Le progrès des forces productives et des rapports de production se fait indépendamment de la volonté de l’homme.
3. Le progrès des forces productives détermine le développement, des rapports de production.
4. Lorsque les forces productives atteignent un certain stade de développement, les rapports de production deviennent un obstacle au progrès des forces productives, et la révolution éclate.
Nous allons examiner de plus près ces « lois ».
1. Les forces productives progressent constamment.
Et….. »»

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pour-une-alternative-aux-179614

C’est un texte assez long, mais vous n’aurez pas à faire tout le travail.
Moi je vous conseille de vous en servir dans votre tâche de vous renouvelez et de rectifiez ce qui doit l’être.
Les prés jugés ne sont d’aucune aide.
Seul l’ouverture à explorer , à examiner , à questionner, à se donner une vue d’ensemble sont vraiment utiles.

La carte n’est pas le territoire.

C’est à vous de voir.

alain harrison 3 juin 2016 à 7 h 46 min

Bonjour.

Il est urgent que la gauche fasse vraiment un travail de rectification, surtout les communistes.

Voici le genre de commentaires ” stériles ?” qui tombe en averse, utiles ? Est-ce utile de toujours tourner en rond dans la réaction ?

Peut-être au niveau du monde des commentaires, comme exutoire verbal !

Voyons à quoi ça ressemble: 2 commentaires retenus sur:
http://www.humanite.fr/mouvement-social-et-2017-invites-des-debats-du-pcf-608604#comments

Quisquam
LE Jeudi, 2 Juin, 2016 – 12:23
Le drapeau qui flottait sur les camps du Goulag, et que les Français ont en horreur. C’est pour cela que le PCF, honteux, pariant que l’oubli de son histoire sera sa planche de salut, a effacé tout ce qui rappelle le drapeau de l’URSS et les symboles du communisme. Qui va-t-il recruter par le biais de ces artifices ?
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plumet
LE Jeudi, 2 Juin, 2016 – 13:05L’union des ouvriers et des paysans symbolisée par la faucille et le marteau, sur notre drapeau rouge, voilà l’image magnifique que s’est donnée la classe laborieuse, toujours ouvrant la voie des luttes contre le capital, contre l’oppression, contre l’impérialisme, contre le nazisme, contre le fascisme, pour la liberté des peuples, la démocratie, le partage, la solidarité internationale, les conquêtes sociales, l’abolissement de l’esclavage moderne imposé par les possédants de la finance, des moyens de production, et des moyens de l’information. Vive le communisme international et son drapeau rouge avec faucille et marteau symbole des luttes de conquêtes historiques et actuelles.
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On voit bien que les sbires servent à semer le conflit et la réaction.
Mais, ils perdent leur temps.

Maintenant la gauche, elle n’a pas de temps à perdre.

je reviens sur l’invitation de se servir de cet article critique, parce que la gauche doit se renouveler.
Le néo-capitalisme l’a bien compris, et ses rénovations sont en parfaites harmonies avec ses buts.

Alors la gauche…..

Cette critique, bien que dure, honnêteté et intégrité et non, pré jugé et j’ai la vérité….

Pour une alternative aux idéologies marxistes/gauchistes
par Bernard Mitjavile (son site)
mardi 5 avril 2016

Si vous savez voir, elle est une opportunité, et vous sauvez du temps. Le guide est là.

Comme me disait un ami, tout est là, il n’y a que nous qui n’y sommes pas !

Colombe 6 juin 2016 à 6 h 03 min

Ne pas confondre communisme et stalinisme .
Est ce que le sermon sur la montagne de Jésus Christ est la cause des buchers de l’inquisition qui a duré 600 ans.? Je pense que non,le sermon a été dévoyé par l’église.
De meme la pensée de Marx a été dévoyée par le stalinisme.
Marx nous dit que le communisme ce n’est pas un nouvel état qui doit etre créé ,mais le mouvement réel qu dépasse l’état de chose actuel.C’est a dire le mouvement qui dépasse les contradictions de la société actuelle qui empéchent le libre développement de chacun condition du libre développement de tous.
C’est un processus ,un mouvement.

alain harrison 3 juin 2016 à 23 h 46 min

À relire attentivement.

«« les erreurs et mensonges du marxisme ont été rarement systématiquement exposés, ce qui fait qu’il garde toujours une forte emprise sur la pensée de gauche, sur le syndicalisme et les universitaires en France. Aussi un effort de clarification idéologique est nécessaire. »»

Il faut croire que le capitalisme est né da la dernière pluie. Dieu a créé le capitalisme comme sa dernière bonne affaire ! Il a remplacé la monarchie par le capitalisme !
Mais regardons l’ ensemble de notre Histoire.

Qu’est-ce qu’on y voit ?
Des rapports de force que certains tentent de nier.

Capitalisation des richesses, et toujours par la caste supérieure.

Il faudra bien que les populations en prennent conscience.

Oui, le communisme, cette première tentative maladroite de renouveler le monde, l’état des connaissances et la mentalité guerrière dans le continuum des siècles a fait le reste. D’ailleurs le capitalisme se place au dessus de la mêlé, se donnant les airs d’être au dessus des pulsions primitives, il faut dire qu’il s’en est donné les moyens.

Mais aujourd’hui, pouvons-nous amorcer un véritable virage, mais pour cela il faut une unité dans l’Humanité, nos acquis et les valeurs humaines devraient être notre point d’appui.

Le respect est une notion que nous retrouvons partout chez les humains quelque soit la culture, le problème réside dans les aberrations d’interprétation. Une autre valeur, plus que jamais nécessaire, la patience.

C’est banal, mais elles sont vitales.

Le questionnement lucide et la vision de l’ensemble, une majorité de l’humanité y a accès.

Le temps est l’un des problèmes.

Le.Ché 6 juin 2016 à 8 h 58 min

Aujourd’hui,face à la mondialisation capitaliste, il faut dé mondialiser, ce qui veut dire que les puissants (mes multinationales) veulent imposer leur monde à eux, mettre une rente perpétuelle pour les actionnaires, c’est pour cela qu’il faut nationaliser les entreprises du CAC 40, les banques et les assurances car c’est la même mafia capitaliste. Un parti politique a mis au point un programme pour mettre cela en place c’est le PARDEM, parti de la démondialisation de Jacques Nikonoff, l’ancien dirigeant d’ATTAC, tout est prévu dans son programme, http://www.PARDEM.org.

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