Mettre le changement à l’ordre du jour

le 10 septembre 2010

Il faut sans doute rechercher loin dans le temps pour retrouver une rentrée de septembre si marquée par la mobilisation sociale et populaire. La journée de samedi pour la défense des valeurs de la République a été marquante. Le mouvement des enseignants, dés la rentrée scolaire, vient de loin et porte l’intérêt général. La puissance de la journée unitaire de ce mardi pour défendre le droit à la retraite à 60 ans, démontre avec éclat, non seulement le rejet d’une régression sociale mais aussi la demande d’un vivre mieux et autrement. Au-delà de ces mouvements nationaux et d’autres encore, le pays est dans une sorte d’ébullition parfois silencieuse dans de larges fractions de la société.
Une question se pose de plus en plus avec force : celle de ne pas continuer à avoir M. Sarkozy président de la République encore … 7 ans ! C’est ce qui se passerait s’il était réélu en 2012. Celles et ceux qui avaient placé quelques espoirs en lui le quittent. Et depuis les élections régionales la droite est enferrée dans une crise qui s’amplifie et qui n’a sans doute pas d’équivalent depuis… l’année 1934.
Cette dernière n’est pas étrangère à l’incapacité dans laquelle se trouve le pouvoir de répondre à  la crise de la mondialisation capitaliste et de l’idéologie ultralibérale autrement que par une fuite en avant. Les conséquences en sont terribles pour les familles populaires et des pans entiers de la société française. Les attaques permanentes contre les droits économiques et sociaux ; les mensonges, la mise à disposition si ouvertement, si brutalement, si autoritairement  de l’Etat au service exclusif des puissances d’argent, au détriment de l’intérêt général ; la mise en œuvre des désirs du Medef, la reprise des thèses du Front National, discréditent encore plus le pouvoir de la droite sarkozyste.
Il apparaît de plus en plus comme une coterie menant une guerre sociale contre les catégories populaires, le monde du travail et de la création. La volonté de défaire la retraite à 60 ans pour satisfaire les appétits des marchés financiers et préparer la retraite par capitalisation, par un coup de force en est le dernier symptôme. S’il gagnait sur les retraites il s’attaquerait à l’assurance maladie.
Ceci accélère une crise politique et morale et mine désormais le crédit du chef de l’Etat. Il a cru se refaire une santé en menant campagne prétendument contre l’insécurité en désignant à la vindicte publique une communauté, en assimilant délinquance, immigration et banlieues populaires, au mépris des valeurs républicaines.
Mais pas un mot n’a été dit de la part des responsables gouvernementaux sur la nécessité d’une grande politique publique d’éducation, de formation, d’apprentissage, de sécurité professionnelle, de maintien des services publics dans les quartiers. La casse du système des retraites aboutirait à user encore plus les travailleurs âgés qui n’en peuvent plus, alors que leurs enfants et petits enfants seraient privés d’emplois. Entre les urgences sociales et l’enjeu du vivre ensemble dans la sécurité, le lien est ténu.
En l’espace de deux jours, toute l’injustice, toute la cruauté du capitalisme a encore éclatée. On apprenait que le chômage continue d’augmenter, plus de 250 000 emplois industriels ont été détruits. Mais la presse économique, proche de la finance, s’exclamait du fait que les profits des quarante entreprises cotées en Bourse ont doublé leurs profits au premier trimestre pour dépasser les 40 milliards d’euros.
Non seulement la crise n’est pas pour tout le monde, mais le capital continue de sacrifier sur l’autel de la concurrence, de la compétitivité, du libre-échangisme mondialisé, les salariés et le potentiel industriel et scientifique de la France.
Face à de telles urgences sociales, démocratiques, politiques, la réplique et la réflexion pour un nouveau projet progressiste pour la France, l’Europe et le monde est d’une impérieuse nécessité. Car il faut être très lucide. L’affaiblissement politique du sarkozysme ne dit pas d’emblée quel doit être la nature du changement à opérer. Mais plus, ce rejet n’est pas la conséquence d’une remontée des idées d’une gauche proposant une voie nouvelle pour un changement à gauche. Les sondages reflètent un désir de changement, une volonté majoritaire de battre le Président actuel. Mais cela ne dit rien, absolument rien sur les contours d’une autre politique susceptible de protéger les salariés, les privés d’emplois, d’améliorer substantiellement leur vie et de s’inscrire dans un nouveau projet économique, social, écologique et culturel, avec la volonté d’affronter les forces de l’argent, les choix de l’Europe ultralibérale et la mondialisation capitaliste. En clair, c’est à un nouveau projet, porteur d’un après capitalisme qu’il faut travailler.
Changer vraiment demande de la volonté et du courage. Celui de refuser que la seule compétitivité, la seule concurrence soient le moteur de la société et que par conséquent l’économie et la finance ne soient pas hors contrôle des instances politiques et des peuples. Il convient d’affirmer que ce qui doit primer doit être le bien être humain et la protection de la planète dans le cadre d’un autre développement humain durable. Le primat doit revenir aux droits humains et non plus à la liberté absolue du capital.
Face aux défis actuels du monde, la résolution d’une crise totale, économique et écologique, sociale et politique, culturelle et morale, commande que la gauche travaille dur, réfléchisse, confronte des analyses et des expertises, les mette à la disposition des citoyens, décide avec eux d’un projet innovant, d’un processus de mise en œuvre pour que les êtres humains et la nature deviennent les priorités.
Rien à voir avec les mots creux répétés en boucle, les images du spectacle politicien télévisuel qui cache l’assourdissant silence sur le fond des idées et des projets. Un travail profond est à faire.
C’est le sens du pacte citoyen pour un projet de changement qui sera lancé par le Front de gauche au cours de la Fête de l’Humanité cette fin de semaine. Ce doit être le début d’un processus conduit par toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans la gauche sociale, associative, intellectuelle, politique, écologiste.


0 commentaires


Patrick Albert 12 septembre 2010 à 1 h 01 min

Si on ne veut pas encore avoir 7 ans de Sarkozy, il faut infliger une défaite à ce gouvernement sur la question des retraites. La bataille doit être menée sur le terrain de la lutte des classes. Ce n’est ni au parlement, ni en 2012 mais la grève que nous pourront gagner. Aprsè la journée du 7, certains dirigeants syndicaux nous ont expliqué que le gouvernement avait bougé . Est-ce-à dire que ce projet serait amendable ? Aujourd’hui une exigence monte, ce projet doit être purement et simplement retiré. Ces dirigeants syndicaux feraient mieux d’écouter leur base sauf s’ils pensent que la bataille est perdue ou qu’ils ne veulent pas la mener. Mais il se pourrait que la base se passent d’eux.

pfffffffffffffffffffffffffff 12 septembre 2010 à 18 h 49 min

Le gouvernement a gagné, les syndicats sont des vendus, le peuple doit se préparer à de longues années de soumission. Une seule solution : la Révolution ! La médiocrité des oppositions souvent de pure forme, la lâcheté populaire contribuent à réduire à néant toute réelle contestation. Il n`est plus temps de se plaindre, mais d`agir!!! Chaque jour, chaque semaine, chaque mois qui passent nous rapproche de plus en plus vers l`inévitable dictature ultra libérale entrée dans sa phase ultime

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