L’Union européenne ne doit pas réduire son aide aux banques… ALIMENTAIRES !

le 28 juin 2011

Lundi 20 juin, la Commission a annoncé la réduction drastique du budget de l’aide alimentaire européenne. En 2011, le Programme européen de distribution de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies a apporté de l’aide à 13 millions de personnes à travers l’Union européenne. Cette décision aura des conséquences dramatiques sur la vie de plus de quarante millions de personnes.

Après avoir déposé une question écrite à la Commission, j’ai interpelé son Président, José-Manuel Barroso, pour lui demander de rétablir les fonds nécessaires. Voici le contenu de la lettre que je lui ai adressée :

Bruxelles, le 28 juin 2011

Monsieur le Président de la Commission européenne,

A la suite de l’arrêt T-576/08 rendu en avril par la Cour de Justice Européenne, déposé à la suite d’une plainte du gouvernement allemand, la Commission européenne a annoncé, ce lundi 20 janvier, une réduction sévère du budget de l’aide alimentaire européenne. Celui-ci passerait de 496 millions d’euros à 113 millions d’Euros pour l’année 2012, soit une diminution de 73% par rapport à 2011.

Cette plainte initiée par le gouvernement allemand, soutenu par 6 autres Etats européens, avait la particularité d’être déposée par des pays ne participant pas à ce programme. Elle est basée sur le fait que cette aide ne pouvait être incluse dans le budget de la Politique agricole commune (PAC), puisqu’elle était avant tout sociale et ne rentrait donc pas dans les missions de la PAC.

La Cour de Justice Européenne a validé ces arguments en estimant que le programme alimentaire européen aux plus démunis (PEAD) devait être financé par des surplus européens, mis à l’intervention publique. Au-delà de l’insupportable, cet argumentaire juridique pourrait être contesté. D’abord, malheureusement, les modifications de la PAC ces dernières années, ont réduit au strict minimum les budgets destinés à la gestion des excédents agricoles européens.

Mais, plus fondamentalement, je ne peux comprendre qu’on puisse priver 13 millions de personnes de ces aides, alors que subsistent toujours des dispositions de restitutions aux exportations, versées aux grands industriels de l’industrie agroalimentaire dans le but d’exporter des surplus ponctuels de céréales, de produits laitiers, de viande. Cette décision est antihumaine. Elle remet en cause les financements des 240 banques alimentaires européennes venant en aide aux citoyens européens les plus démunis.

Alors qu’il ne représente que 1% du budget de la Politique agricole commune ce programme s’adressait pourtant à 18 millions de personnes dépendantes de cette aide, dans 19 pays européens. En France d’après plusieurs associations caritatives cette aide bénéficie à 2 millions de personnes.

Je proteste énergiquement contre cette décision qui donne, une nouvelle fois, des institutions européennes, l’image de structures de plus en plus éloignées des peuples, insensibles à leurs difficultés, à la pauvreté et à la misère, alors qu’elles n’ont pas hésité à venir au secours des secteurs bancaires. Que valent ces aides, représentant 0,004% du produit intérieur brut européen, comparées aux milliards d’euros circulant sur les marchés financiers à des fins spéculatives ?

La Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen a déposé pour la session plénière du mois de juillet une question à la Commission pour obtenir un débat sur ce programme établi depuis 1987 et la remise en place de celui-ci. Je souhaite d’ici là que la Commission revienne sur sa décision.

J’ai l’honneur de vous demander, Monsieur le Président de la Commission européenne quelles actions la Commission compte-t-elle entreprendre pour rétablir ces fonds pour les 13 millions de personnes souffrant de pauvreté alimentaire et pour les 43 millions d’européens en risque de pauvreté alimentaire.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes salutations les meilleures.

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Le Secours populaire français a lancé une campagne de mobilisation sur ce sujet, cliquez ici pour y participer

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0 commentaires


Canelle 28 juin 2011 à 17 h 36 min

Il me semble que le public participe déjà beaucoup au soutien des plus démunis et notamment à l’aide alimentaire, par le biais des Resto du Coeur, du Secours Populaire, de La Mie de Pain, etc…ainsi qu’au campagne de la Banque alimentaire.

Mr José-Manuel Barroso désire encore plus, certainement ; il aime voir la misère du moment où il n’est pas touché….

Dussaut 28 juin 2011 à 20 h 43 min

Il est temps de s’opposer farouchement à la volonté des gouvernements de vouloir laisser crever de faim un maximum de personnes, déjà dans de grandes difficultés d’existences et de survie. Comment vouloir une Europe saine et véritablement Unie en laissant la faim mondiale s’installer ?
Comment les Députés Européens peuvent laisser faire cette ignominie.
C’est un CRIME CONTRE L’HUMANITE.
Surtout, ne les laissez pas faire, je vous en conjure.

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