L’insurrection démocratique

le 15 mars 2012

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« L’étendue du possible est en quelque sorte sous nos yeux ». Ces paroles d’espérance de Victor Hugo résonnent auprès de la multitude de celles et ceux qui commencent à subvertir les scénarios pré-écrits par l’alliance des défenseurs de l’ordre établi. Dans toute l’Europe, se lèvent, sous différentes formes, des mobilisations citoyennes contre le talon de fer de l’austérité. La campagne électorale se mène au rythme des actions des salariés pour défendre leur entreprise, le travail, la vie économique de leur commune. Ils contraignent souvent le pouvoir et les propriétaires d’entreprises à maintenir l’activité, même s’il faudra bien sûr être très vigilant au-delà de l’actuel moment électoral. Les succès des rassemblements du Front de Gauche partout, notamment ceux avec Jean-Luc Mélenchon, sont l’autre donnée marquante d’une situation recélant de réelles potentialités. Celui-ci vient d’ailleurs de franchir le cap symbolique des 10% d’intentions de vote dans deux enquêtes, alors que F. Hollande est en situation de battre nettement M. Sarkozy au second tour.

Nombreux sont celles et ceux, parfois tentés par l’abstention, qui retrouvent confiance et espoir dans leurs capacités à influer par leur vote sur des choix politiques qui vont conditionner leur vie quotidienne et celle de leurs proches. Libérés de l’angoisse de voir l’extrême-droite figurer au second tour, constatant que Jean-Luc Mélenchon lui fait non seulement baisser les yeux mais aussi perdre des électeurs. Beaucoup, dans les quartiers populaires notamment, s’apprêtent à utiliser le vote Jean-Luc Mélenchon comme une arme efficace pour se faire entendre.

Ainsi, à une quarantaine de jours du premier tour de l’élection présidentielle, se créent des conditions nouvelles pour que, sans risque quant à l’issue du scrutin, l’expression des convictions les plus transformatrices devienne l’acte le plus utile pour donner à la victoire de la gauche un contenu qui fasse baisser pavillon au monde de la finance. C’est bien là une nécessité pour faire face partout à la profondeur des crises multiformes qui assaillent nos concitoyens. Une nécessité pour en finir avec la droite extrême et l’extrême-droite qui n’ont de cesse de diviser le peuple pour mieux le dominer ; de déchirer le pacte républicain et progressiste issu du Conseil National de la Résistance et de pousser à la dévalorisation de notre pays que les élites et l’oligarchie livrent pieds et poings liés à la finance internationale et à l’OTAN. Nos concitoyens qui refusent les mensonges sarkozystes et rejettent son ultralibéralisme sont majoritairement à la recherche d’une voie permettant un changement possible malgré un système institutionnel antidémocratique poussant à la bipolarisation. C’est cela que le peuple tente de subvertir en faisant irruption dans la campagne. Il se place dans une posture de résistance. Ce mot crié à l’unisson par des foules déterminées dans les meetings de Jean-Luc Mélenchon et de Pierre Laurent.

Résister, c’est déjà se mobiliser. Et dimanche prochain, jour anniversaire de cette expérience unique qu’a été la Commune de Paris, le Front de Gauche propose qu’une multitude consciente et déterminée devienne actrice du changement en marchant dans Paris vers La Bastille. Quel symbole fort de l’exigence d’une nouvelle répartition des richesses et d’une refondation démocratique de notre République ! D’une évolution révolutionnaire fondée sur une révolution démocratique qui fait du peuple l’acteur souverain d’un processus de transformation sociale et écologique vers l’émancipation humaine.

Une formidable lutte est en effet engagée entre le sarkozysme, allié aux dirigeants européens, bafouant le vote NON du peuple sur le dernier traité européen, contestant la haute fonction publique, la magistrature, les médias, attaquant les syndicats et la volonté d’appropriation par les citoyens de leur destin. En ce sens, le Front de Gauche devient peu à peu leur outil commun.

Le 22 avril, le sarkozysme et ses affidés doivent sortir des palais. Mais il faut plus ! Il devient indispensable d’engager un processus de refondation institutionnelle débouchant sur une nouvelle République sociale, démocratique, laïque, citoyenne. Ceci implique expressément de refonder l’Europe. Une nouvelle majorité de gauche devrait se donner la force et les moyens de le faire en convoquant un référendum sur les nouveaux traités en cours de discussion. Une chance historique, sans précédent sans doute, peut s’offrir pour changer vraiment. Une majorité de gauche, avec un Front de Gauche rassembleur et unitaire dont le poids tire toute la société du bon côté et donc décidée à affronter l’oligarchie de l’argent, l’Europe du capital, est possible. En effet, l’actuelle situation où la gauche dispose d’une majorité à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans les régions, avec un président de la République de gauche, mandaté par une majorité populaire et diversifiée d’électrices et d’électeurs de gauche, aurait la force, de redonner son pouvoir souverain au peuple. Le champ des possibles peut s’élargir pour amorcer une refondation démocratique vers une VIème République, pour lancer de grandes réformes de structures afin que les salariés puissent intervenir sur la marche des entreprises et des banques, pour obtenir une nouvelle répartition des richesses au service du bien commun, pour investir dans le développement humain à partir de grands services publics ; pour réorienter l’économie vers la satisfaction des besoins des individus et la préservation de l’environnement.

Une nouvelle voie peut s’ouvrir, favorable  au progrès social et écologique, à la fraternité humaine et à la construction commune de nos cités, de nos villes et villages, de notre société et de  l’Europe.

Un bulletin de vote peut contribuer à donner force et  crédibilité à une telle insurrection démocratique, populaire et pacifique, le bulletin qui porte le nom de Jean-Luc Mélenchon.

Dimanche, rassemblés et joyeux, commençons par nous retrouver nombreux, très nombreux à La Bastille.

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Volodia Mandarine 15 mars 2012 à 10 h 54 min

SOLIDARITÉ PARTEZ EN VACANCE EN GRECE
Nous avons été nombreux à vouloir notre solidarité, je préfère le mot fraternité avec le peuple Grec. Du concert camarade !
Vous devez dans vos différents supports proposer en signe de solidarité à vos lecteurs d’aller passer leurs vacances en Grèce, personne n’oublie que le poids du secteur touristique est énorme, en emplois, en bénéfices et en beauté à partager.
Urgence de faire un papier sur ce sujet

BA 15 mars 2012 à 20 h 30 min

Jeudi 15 mars 2012 :

Invité à commenter les incidents survenus devant son QG de campagne, à Paris, entre des salariés d’ArcelorMittal venus de Florange (Moselle) et les forces de police, Nicolas Sarkozy a vivement répondu à un journaliste jeudi 15 mars, lors d’un déplacement dans la Marne.

“Couillon va”, lance le président candidat à ce journaliste, en rigolant, après lui avoir répondu : “Qu’est-ce que ce que vous voulez que j’ai à foutre de ce que vous me dites ?”

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/breve/2012/03/15/video-sarkozy-repond-vivement-a-un-journaliste_1670290_1471069.html?google_editors_picks=true

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