L’immense chantier progressiste à ouvrir

le 5 juin 2014

regression sociale ca suffit (2)

Les révélations autour des affaires de l’UMP et les épais doutes qui s’accumulent sur le financement de la campagne des élections présidentielles de M. Sarkozy, amplifient  la crise de la politique qui désormais atteint toutes les formations, leurs dirigeants et les institutions. Le paysage politique semble se transformer en un champ de ruines dans lequel se prélasse l’extrême-droite. Le Président de la République n’est plus soutenu que par une infime minorité de nos concitoyens et le parti dont il est issu rassemble moins de 14% aux élections européennes. De son côté, l’UMP ne dépassant pas 20% des voix, se voit absorbée par le parti de Mme Le Pen. Ce dernier touche les dividendes de la stratégie de M. Sarkozy qui a validé ses thèses. Il surfe sur les affaires de corruption, les promesses non tenues et une crise globale qui n’en finit pas. Et ce n’est pas un triumvirat d’anciens Premiers ministres à la tête du parti de la droite qui pourrait incarner un nouveau projet d’avenir. Pas plus d’ailleurs qu’un retour de l’ancien Président Sarkozy dont les Français ne voulaient plus en 2012. Tous n’ont en tête que la conquête de l’Elysée avec un projet encore plus favorable aux exigences de la finance et des privilégiés.

 

La crise politique et la crise d’avenir est si profonde que fleurissent désormais à haute voix des doutes sur la capacité de F. Hollande à tenir encore trois ans dans ces conditions. D’autres testent l’idée d’une dissolution de l’Assemblée nationale, sans jamais parler des politiques à mettre en œuvre pour sortir le pays de l’impasse. D’autres encore relancent cette vieille idée d’un gouvernement d’union nationale. Autrement dit, conscientes des dangers d’une mobilisation populaire à contenu progressiste, les forces du capital et leurs petits commis politiques, cherchent des issues qui feraient croire que ça change, pour que rien ne change. La thèse du gouvernement d’unité nationale vise à conforter encore plus l’idée qu’il n’y aurait aucune politique alternative possible ce qui validerait celle de l’extrême droite autour de « l’UMPS » et lui donnerait de nouvelles ailes pour atteindre les sommets.

 

Dans la situation inédite que connait le pays, les puissances d’argent considèrent sans doute qu’un bloc central consensuel, composé des partis dits de gouvernement, dans une alliance à l’allemande, aidé par un Front national à la fois chargé de rassembler les mécontents et de justifier les alliances contre-nature au sommet de l’Etat, serait la solution pour maintenir le système en l’état.

 

Qu’on ne s’y trompe pas, les conséquences dramatiques de la crise, les progrès de la résignation, des idées de fatalité, les pertes de repères et l’absence d’une alternative progressiste crédible, rendent plausible ce qui serait apparu comme inimaginable il y a encore une dizaine d’années. Il n’y a donc pas de temps à perdre pour inventer un autre avenir, avec nos concitoyens restés attachés aux valeurs et aux projets de gauche plaçant en son cœur l’humain d’abord. Avec eux, il s’agit tout à la fois, de définir la nature des changements les plus immédiats à opérer en matière économique, sociale, écologique, culturelle et démocratique. De les inscrire dans une espérance renouvelée qui ne saurait se contenter de reproduire celles qui ont prévalu au siècle précédent. La situation oblige urgemment à replacer sur le devant de la scène la transformation de notre République monarchique où le Président de la République décide de tout et fait découler les choix du Parlement, donc de sa majorité, de sa seule parole. Il est urgent de revaloriser le rôle du Parlement, d’impulser une nouvelle démocratie sociale, incluant de nouveaux droits et pouvoirs d’intervention des salariés dans l’entreprise. La crise est aussi celle d’une certaine conception des partis, arc-boutés avec le nouveau système médiatique sur la seule élection présidentielle. Les partis ont été transformés en machine électorale, voir en outils politiciens au service d’un chef, susceptible de concourir à l’élection présidentielle. Les partis étaient consubstantiels de la démocratie politique. Ils devraient être des outils au service du débat, de l’élaboration de propositions, de projets, de formation, de renouvellement des élus, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Tout le contraire de ce qui se passe aujourd’hui, où le gouvernement va supprimer les élus les plus en proximité avec les citoyens, avec la négative réforme territoriale.

 

Pour convaincre les femmes, les hommes, les jeunes que l’activité politique dominante répugne, ils doivent être associés au processus de bout en bout et contribuer à ce que le souffle de la novation l’emporte sur le poids de la nostalgie, voir du rejet. Multiplier les occasions de se rencontrer, de s’écouter, de se parler, saisir ce qui rassemble sans vouloir uniformiser, se respecter. Bref, construire du neuf, innover, rassembler, tel est sans doute le chemin à emprunter pour redonner confiance dans la capacité de transformation que recèle un mouvement populaire réellement démocratique. Le Front de gauche peut y contribuer. Il doit pour cela produire sur lui-même des efforts de réflexion et de propositions pour se hisser à la hauteur des ambitions qu’il prétend incarner. C’est indispensable pour qu’il soit mieux au service des citoyens en devenant une force politique qui donne envie de s’investir  dans la réalisation d’une œuvre humaine collective  pour un plus haut degré de civilisation et d’émancipation. La tâche est rude mais elle peut aussi devenir exaltante jusqu’à rencontrer les aspirations d’une jeunesse sans laquelle rien de vraiment nouveau n’est envisageable.

 

La préparation de la Fête de l’Humanité qui aura lieu les 12, 13 et 14 septembre prochain, dans les quartiers, les entreprises, les villages, est l’occasion, dés les prochains jours, de commencer à travailler à l’indispensable contre offensive idéologique et culturelle. La Fête elle-même doit être ce grand rassemblement contribuant à revitaliser les valeurs, les idées progressistes et à refonder la gauche.


4 commentaires


ROSSIGNOL LILIANE 5 juin 2014 à 10 h 00 min

entièrement d accord avec vous mais ce ne sont que des mots .. il faudrait que vos services a l huma soient plus professionnels . depuis le 2 avril 2014 j ai effectue un abonnement souscription a 100 euros pour 6 mois pour ma sœur en vue des élections européennes .mon cheque a été debite le 18 avril. a ce jour et malgré mes maintes reclamationsa mme roucoux , mes meils etc …le journal n est toujours pas livre!!! je suis une petite retraitee qui s efforce a faire vivre notre journal avec mes petits moyens .mais autant de mepris et de manque d esprit militant dans vos services adminitratifs est decourageant .
c est bien de dire qu il faut revitaliser les valeurs, les idees progressistes et refonder la gauche mais il faut commencer dans votre personnel .. desolee de vous dire ce que je pense mais LA VERITE doit etre entendue

alain harrison 10 juin 2014 à 3 h 35 min

Bonjour

Pour une vraie politique, il faut du vrai contenu. Avez-vous des politiques pour mettre un terme à l’évasion fiscale.
Est-ce que les députés de l’UE de gauche vont se rencontrer et mettre en place une stratégie avec les citoyens des différents pays d’origine pour coordonner la conscientisation, la promotion et les pressions pour les solutions fondamentales: le revenu de base couplé aux coopératives à temps partagé, le potentiel et les avantages pour tous. Ceci à court terme. À moyen terme, les gens saurons quoi voter.
La scène est en place pour démenteler les jeux de la finance, les paradis fiscaux ne sont que les coffres..il y a bien plus à venir. Mais l’argent est le nerf de la guerre…

Ce vidéo est signe que l’omerta imposé par le finance s’ébrèche, mais les dangers sont bien là pour ceux qui démontrent le stratagème.

Mais la conscientisation renversera les choses.

http://www.dailymotion.com/video/x1suigi_evasion-fiscale-comment-lutter-le-debat_news

alain harrison 10 juin 2014 à 3 h 52 min

Bonjour

««…Il doit pour cela produire sur lui-même des efforts de réflexion et de propositions pour se hisser à la hauteur des ambitions qu’il prétend incarner. C’est indispensable pour qu’il soit mieux au service des citoyens en devenant une force politique qui donne envie de s’investir dans la réalisation d’une œuvre humaine collective pour un plus haut degré de civilisation et d’émancipation.»»

Que les Peuples s’inpirent les uns les autres:

Venezuela : la profondeur de la démocratie participative cachée par les médias occidentaux
by Venezuela infos

««..au Venezuela, le président a décidé de créer un organe de liaison direct avec les communes, sous la forme d’une commission adscrite à la présidence : “Je veux établir une relation directe et permanente avec tous les conseils communaux, avec les communes, pour que nous gouvernions ensemble sur les grands thèmes de l’État, les grands thèmes du gouvernement : les politiques publiques, sociales, tout… Vous me faites parvenir les propositions et je les articule avec les politiques, et vous me faites parvenir les critiques populaires sur les erreurs que commet le gouvernement bolivarien. Que vive la critique populaire ! Apprenons à nous alimenter de la critique et de l’autocritique sans avoir peur de la vérité. Le but est de surmonter les erreurs et de continuer le processus.” a expliqué le président.»»

Par contre:

Les vautours sont lâchés sur l’Amérique latine
José FORT
Le Grand Soir

«« Le maintien renouvelé à la tête de leurs pays des gouvernements progressistes latino américains et le développement des structures d’intégration économique et politique dans la région suscitent la haine dans les sphères de pouvoirs étatsuniens…. »»

Le deal transatlantique sous le grand prédateur l’OMC et tous ses contrats…pipés
Il ne faut pas que ça passe.

alain harrison 10 juin 2014 à 4 h 07 min

Bonjour
Il y a des alertes qui doivent être reconduite.

“C’est l’heure d’anéantir Maduro, le reste tombera de son propre poids” : les visages du coup d’État
Venezuela infos
«« l’ex-députée Maria Corina Machado, héritière d’un grand groupe privé vénézuélien et dirigeante locale de l’extrême-droite, dans un des mails échangés en mai avec le politicien Diego Arria, l’avocat Gustavo Tarre et des fonctionnaires états-uniens, dont l’ambassadeur Kevin Whitaker, en poste à Bogota. “C’est l’heure de faire des efforts, de procéder aux appels nécessaires et d’obtenir le financement pour anéantir Maduro, le reste tombera de son propre poids” ajoute Machado dans sa missive. »»

Autre destinataire de ces courriels : le gouverneur de l’État de Carabobo, l’entrepreneur milliardaire Henrique Salas Römer : “Cher ami, mon accueil au Canada fut merveilleux et le soutien plus encore, là-bas au mois il n’y a pas de sénatrice brésilienne chaviste” lit-on dans ce courriel du 12 mai 2014. “J’ai franchi quelques pas que d’autres n’ont pas osé faire”.»»

Même au canada, le fascisme semble le bien venu, mais grâce à qui ?

J’ai des soupçons seulement.
Mais la persistante lèvera le voile.
L’ enquête commenceavec les députés de l’opposition au niveau fédéral.
Le NPD sera surement intéressé à lever le voile.
Le PLQ réagira au NPD, sans doute.
Discrédité le PC est un sport. J’ironise.

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