La vraie raison de la hausse des taxes sur les carburants

le 30 novembre 2018

L’impôt indirect sur les automobilistes et les familles qui doivent remplir leur cuve de fuel pour l’hiver sert à combler les cadeaux sociaux et fiscaux au grand patronat. C’est le pouvoir macroniste lui-même qui en fait l’aveu dans un document gouvernemental baptisé « projet de loi de finances 2019 : rapport économique, social, et financier, perspectives économiques des finances publiques », épluché par les organismes internationaux et la Commission européenne plus soucieuse de « trajectoire budgétaire » austéritaire que de « trajectoire climat ». « [Les] baisses de prélèvement seront partiellement contrebalancées par la poursuite de la montée en puissance de la fiscalité sur le tabac et de la fiscalité écologique, ainsi que par la suppression de la niche fiscale pour certains usages du gazole non-routier » y est-t-il exposé. Voilà qui est clair.

Dans ce volumineux texte de 231 pages on trouve nichée, page 70, la justification en ces termes des hausses de taxes sur les prix des carburants : «  En ce qui concerne les prélèvements obligatoires, l’année 2019 est fortement affectée par le double coût ponctuel pour les finances publiques de la transformation du CICE en allègements de cotisations. » Cette justification sonne comme un second aveu : le CICE est un coût pour les finances publiques. Il n’a toujours pas fait la démonstration de son efficacité pour faire baisser le chômage, mais il permet, par contre, d’améliorer le taux de profit.  «  Les mesures nouvelles contribuent à réduire le taux de prélèvements obligatoires de 0,8 point de PIB essentiellement du fait de cette bascule du CICE » peut-on encore lire. C’est un troisième aveu : le pouvoir reconnait qu’il abaisse la contribution des entreprises au bien commun. Il n’a plus qu’à exposer avec une clarté cristalline que ce sont les familles populaires et les travailleurs, quand ils se chauffent ou se déplacent, qui paieront pour renflouer les coûts du CICE.

Le Président de La République aura beau se démener, il ne peut pas faire prendre des vessies pour des lanternes et les ponctions fiscales assorties d’impôts indirects – les plus injustes qui soient – pour un grand élan écologique. Démonstration est ainsi faite que ce n’est pas le climat qu’il chercher à sauver mais les rentes des plus fortunés et le capital.


1 commentaire


Moreau 1 décembre 2018 à 19 h 32 min

Je pense qu’il faut donner des nuances aux critiques communiste de l’alternance inédite en cours. Il est vrai que les actes politiques du président Macron et de son gouvernement profite jusqu’à présent plus pour une bourgeoise riche trop riche que pour toute la population. Il est très important de rappeler que la proposition de la taxe carbone en cours de réalisation est une idée approuvée dans l’Union de la Gauche des années 90 en toute démocratie participative citoyenne réelle ; et il faut bien dire que monsieur Hamon a raison de dire que s’il était le président de la république, il la réaliserait, et que c’est le retard politique qui fait croire à des personne que l’idée de la taxe carbone est une idée de droite. Cette politique est bonne mais elle est mise en œuvre tardivement en ce sens que quelques nouvelles voitures à très basse pollution et très peu ou pas du tout consommatrice de carburant et de biocarburant pourraient faire leur apparition enfin ; ce qui irait dans le sens de changer de voiture pour une voiture plus adéquate, et ces taxes alors ne feraient que peu recettes.
La classe politique a sur ce chapitre vingt ans de retard sur l’expression de la démocratie participative citoyenne.
Par contre les vrais problèmes sont la redoutable insuffisance du pouvoir d’achat pour toute une partie de la population, et la politique jusqu’à présent démagogique et calamiteuse pour l’industrie de l’automobile.
C’est tout-à-fait vrai que des catégories comme ouvriers, caissières, infirmières, paysans, privés d’emploi, petits entrepreneurs et bien d’autres ; mais aussi inventeurs et créateurs toujours en fin de mois difficiles ou/et endettés par la vie chère, par les gels et les baisses des ressources qui sont les leurs, par quelque(s) impôt(s) ; entrent dans cette débâcle dont la perspective est qu’ils ne puissent plus circuler faute de transports en commun ou faute de pouvoir avoir une voiture à très basse pollution très économique comme l’exige leur budget mensuel, ça fait très peur ; et qu’il faut éviter tout débâcle dans l’intérêt même de l’Union Européenne.
Monsieur Macron fait la preuve qu’il est un démocrate : il réalise une proposition de l’Union de la gauche pour le progrès écologique, face à l’urgence climatique, mais suite au retard politique. Le problème entier qui se pose plus encore qu’avant la réalisation de la taxe carbone qui sera appliquée dès janvier 2019 ; c’est le problème de la vie trop chère, de la politique de l’offre très dangereuse jusqu’à présent comme la voiture pour tous, l’ordinateur pour tous, la tablette pour tous, et d’autres choses correspondant à des besoins de première nécessité du vingt et unième siècle n’existent toujours pas à la fin de l’année 2018 parmi les choses produites et en vente. En plus du grave problème du pouvoir d’achat trop faible de toute une partie de la population, il y a celui de toute une diversité de marchandises résultant de la politique de l’offre : marchandises inadéquate pour toute une partie de la population, marchandises chères, très chères, trop chères. Alors la politique qui pourrait être valable de primes à la conversion, c’est ainsi qu’elles sont appelées, et du crédit intégral pour l’achat d’un nouveau véhicule non polluant ; paraît vaine, c’est la réaction du pauvre notamment.
Monsieur Hamon a raison de dire et de redire qu’il ne fallait pas réduire les transports en commun ferroviaires, je pense qu’il ne fallait pas les réduire, qu’il fallait en réaliser davantage progressivement.

Monsieur Macron fait une politique libérale qu’il veut non excessive mais qui n’est pas sociale dans le contexte de la guerre économique qu’il y a partout.

Il serait grand temps que la république universaliste de gauche se mette en marche, et qu’elle soit forte de deux gauches : une gauche socialiste universaliste et une gauche communiste universaliste, ne serait pas de trop.

Ce n’est pas monsieur Macron qui ne peut pas tout, c’est le libéralisme même non excessif, qui ne peut pas tout, il faut à tout pays de l’Union Européenne les deux politiques de la république de gauche en marche.

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