Les salariés doivent pouvoir contrôler l’utilisation des aides versées aux entreprises !

le 10 février 2010

 

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Lundi  8 février  a eu lieu au Parlement européen  un débat sur la  réorganisation d’Opel,  filiale de General Motors, avec  supression de 8300 emplois en Europe.

Voici mon intervention :

Monsieur le Commissaire,

J’ai écouté vos explications et je dois vous dire que je suis effaré. Vous n’avez fait que défendre le plan de régression sociale et de destruction d’emplois de General Motors. Si vous étiez un peu pour l’intérêt général, vous auriez parlé un peu plus des salariés et des ouvriers.

 

Vos explications alambiquées cachent une autre forme de réalité: General Motors ne ferme pas Opel Belgique parce qu’elle est en difficulté, elle a réalisé 3,4 millions de profit. Et elle supprime 2 600 emplois auxquels il faut ajouter tous les emplois indirects de la filière automobile. Et qu’on ne nous dise pas que c’est pour des raisons géographiques parce que General Motors supprime 10 000 emplois au total après avoir capté des aides nationales. 

En vérité, on ferme ici pour aller exploiter des travailleurs sud-coréens, c’est cela la vérité, Monsieur le Commissaire, et il faudrait nous la dire. J’ajoute que cela se fait contre l’idée même d’une solidarité européenne puisqu’un État – l’État allemand – promet des aides supplémentaires à Opel et laisse fermer l’usine d’Anvers.

Autrement dit, il n’y a pas de solidarité entre nous. Et vous, vous actez la fermeture en disant par avance qu’on va mettre quelques pansements sur la douleur des ouvriers licenciés sous forme de petites aides sociales pendant que le géant General Motors continuera d’engranger ses profits ! 

C’est tout simplement révoltant. Cette gestion, elle est antisociale, elle se fait contre les territoires de l’Union européenne, elle génère aujourd’hui des gâchis énormes, comme on le voit actuellement chez Toyota, où il faut réviser des centaines de milliers de voitures, elle est dangereuse même pour la sécurité des automobilistes. Il faut maintenant changer radicalement. Il faut qu’enfin la Commission serve à quelque chose, qu’elle soit au service des peuples européens. 

Voilà les raisons pour lesquelles je demande à la nouvelle Commission: 

  • D’élaborer une directive européenne obligeant à consulter les comités d’entreprise et de groupe et de leur donner des pouvoirs de contrôle sur l’utilisation des aides d’État et de l’Union européenne qui devraient être assorties d’une clause de garantie de l’emploi, de formation et de salaire.
  • D’impulser une stratégie européenne de coopération entre groupes automobiles pour la recherche de nouveaux véhicules propres.
  • À cet effet, la Banque centrale européenne doit refinancer auprès des banques nationales un crédit d’autant plus avantageux qu’il servirait au travail, à l’emploi la formation, à l’investissement dans la recherche et au développement d’une nouvelle génération de véhicules écologiques.
  • Enfin, nous proposons d’élaborer une règle européenne imposant aux groupes d’intégrer dans leur bilan leurs sociétés financières et toutes leurs holdings, de telle sorte que les autorités et les syndicats disposent d’une vue d’ensemble de l’économie des groupes et non pas d’un traitement usine par usine, qui ne vise en fait qu’à désarmer les travailleurs et à les mettre devant le fait accompli. 

Il est temps d’enfin écouter les travailleurs européens de l’automobile comme le demandent tous leurs syndicats.

 

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