Les incendiaires de la Maison blanche poussent à l’escalade guerrière

le 14 juin 2019

Danger ! Le feu couve en mer d’Oman, point nodal du commerce pétrolier mondial et débouché stratégique pour l’Iran qui y fait transiter ses colossales ressources énergétiques. Les tensions se multiplient ces dernières semaines entre les Etats-Unis et l’Iran sur fond de rivalités géostratégiques et de guerre pour la main mise sur les ressources énergétiques. Le moindre incident est brandi en menace de guerre qui romprait les équilibres précaires du Moyen Orient.

Depuis le retrait américain de l’accord sur le nucléaire, arraché de haute lutte après une intense activité diplomatique en 2015 sous la présidence de M. Obama, l’Iran est méthodiquement poussé à l’asphyxie par un régime de sanctions qui repose sur la seule suprématie du dollar et l’extraterritorialité scandaleuse et arbitraire du droit américain.

Nation incontournable dans la région, l’Iran est ainsi déstabilisé et entretenu dans une grave crise économique dans l’objectif avoué des deux faucons de la Maison Blanche, MM Bolton et Pompeo, respectivement conseiller à la sécurité nationale et secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, de faire chuter le régime en place pour en installer un nouveau qui, comme lors du coups d’état fomenté contre M. Mossadegh en 1953 et l’instauration de la dictature du Shah, devancerait tous les desideratas de la puissance impérialiste nord- américaine, notamment en matière énergétique. Objectif aussi fou que dangereux tant s’imbriquent en Iran de multiples et décisifs enjeux géopolitiques !

Cette stratégie de la tension est alimentée par les deux inconditionnels soutiens de M. Trump au Moyen Orient, la monarchie obscurantiste d’Arabie Saoudite embourbée dans la très sale guerre du Yémen contre la population de confession chiite soutenue par l’Iran, et Israël engagé dans une fuite en avant vers l’extrême droite et le bellicisme absolu. Cette stratégie du chaos vise au contrôle des ressources énergiques par la puissance nord américaine et ses alliés, condition d’une vassalisation de l’ensemble des pays de la région. Elle risque de susciter en Iran, dans les marges les plus fanatisées de la République islamiste, une réponse agressive qui serait immédiatement prétexte à une ouverture des hostilités. C’est au fond le but de toute stratégie de la tension.

Trump qui va dans les jours qui viennent lancer la campagne pour sa réélection, montre des muscles sur différents points du globe, envenimant les relations commerciales avec la Chine, menant une entreprise similaire de déstabilisation au Venezuela, menaçant Cuba, renouant in fine avec la théorie de « l’axe du mal » chère en M. Bush tout en faisant monter les enchères militaires. Or, partout, ce va-t-en-guerre échoue à imposer ses vues. Mais son acharnement à exister par la menace et l’invective rend les événements imprévisibles et peut déboucher sur le pire. Formons le souhait que les forces démocratiques qui se lèvent à gauche aux Etats-Unis puissent permettre de freiner l’actuelle course à l’abime, et que l’indispensable dialogue international puisse prévaloir avec les Nations Unies pour que s’impose une logique de désarmement et de paix.


3 commentaires


André CLOUTIER 14 juin 2019 à 19 h 46 min

Sur la photo qui accompagne votre article « Les incendiaires de la Maison blanche poussent à l’escalade guerrière », vous n’avez pas indiqué la source. Lieu, date, heure, photographe, agence ? Car cela pourrait nous apparaître comme un montage sorti des archives.

MICHEL Michel 15 juin 2019 à 11 h 35 min

Heureusement la Chine, et à sa tête un puissant parti communiste, devient un incontournable adversaire de l’impérialisme US un facteur de paix et de coopération entre les peuples. Ceci mériterait d’être explicitement exprimé quand, au PCF, on évalue la situation internationale. Dans son n° d’avril 2019 par un article intitulé “doit-on avoir peur de la Chine” le monde diplomatique rappelait que la Chine n’avait “pas tiré un coup de fusil hors de ses frontières” depuis le conflit frontalier avec le Vietnam à la fin des années 70. A l’heure ou la bataille idéologique fait rage et ou chaque jour les médiats, sous tous les prétextes y compris d’un autre temps,, vomissent leur anti communisme pour nous détruire il serait temps de défendre tous les changements progressistes en Chine et dans le monde.

chb 5 janvier 2020 à 17 h 25 min

“Cette stratégie du chaos(…) risque de susciter en Iran, dans les marges les plus fanatisées de la République islamiste, une réponse agressive qui serait immédiatement prétexte à une ouverture des hostilités. C’est au fond le but de toute stratégie de la tension.”

Alors bis repetita : Washington a encore monté la tension d’un cran en assassinant le n°2 iranien. Sans aucun égard pour les lois et accords internationaux, l’empire terrorise ou tente de le faire. Son “argument” selon lequel les iraniens auraient eu des intentions meurtrières pourrait faire rire, comme l’ont fait les ADM ou la “lutte contre le terrorisme” au cours de laquelle l’empire a assassiné sans doute des millions de civils. Sauf que là encore, il s’agit de pousser l’ennemi à la faute morale.
La légitimité des OpEx zuniens, un temps mise en avant par la propagande, est maintenant jetée aux orties. Ne restent plus en scène que la violence brute, le vol de ressources, la terreur et l’angoisse que la suprématie économico- militaire de Wall St ne soit plus prise au sérieux.
Le gouvernement israélien et celui (ceux?) des Etats-Unis ont décidément des points communs, y compris la folie meurtrière dont ils accusent volontiers des états qu’ils ciblent. Y compris aussi le mépris total pour toute autre loi que celle de leurs propres armements.
Puisse 2020 leur faire comprendre, sans trop de casse au plan mondial, qu’une voie plus pacifique est possible.
Mais les “responsables” sont durs d’oreille. N’est-ce pas, Mr Macron ?

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