Le Roi se dénude…

le 5 septembre 2018

En cette fin d’été, le vernis macroniste semble craquer de toutes parts. Le Président laisse entrevoir ce qu’il essayait de cacher jusque-là : il appartient à un vieux monde. Un très vieux monde même, fait de morgue envers les travailleurs et leurs représentants, d’entêtement dans une intégration capitaliste de l’Europe rejetée partout, de faux-fuyants sur les réfugiés, de courtisanerie instituée, d’insultes vis-à-vis du peuple qu’il est censé représenter, de surdité aux souffrances populaires et aux effets d’une guerre sociale lancée sabre au clair.

Désormais, le gouvernement fomente un vol d’envergure de ce que les retraités et assurés sociaux ont cotisé toute leur vie. Et, après la pathétique tragicomédie multi-délictuelle de l’affaire Benalla, rafistolée dans les allées du château par des charretées de mensonges qui n’ont pas réussi à masquer la nature de cette gouvernance et du présidentialisme, voici qu’un décret pris au cœur de l’été donne plus de pouvoirs de nomination directe de hauts fonctionnaires au chef de l’Etat. Ainsi, l’écriture d’un livre louangeur vous vaut d’être nommé consul à Los Angeles ; si on fait partie de la petite coterie, on peut être nommé délégué au patrimoine ou porte-parole de l’Elysée. La bulle d’illusions répétée à satiété par une cohorte de chroniqueurs, perroquets d’un prétendu « en même temps », éclate avec la démission de M. Hulot.

Tout se délite parce que le nouveau monde promis apparait comme pure illusion, mais surtout parce que nos concitoyens assistent à la perpétuation de la plus ringarde des politiques, ultralibérale. Les explications données par l’ancien ministre de l’Écologie démontrent avec éclat qu’on ne peut servir à la fois le veau d’or de l’argent et l’intérêt général humain. Elles rappellent que les violents spasmes qui secouent l’humanité appellent urgemment à changer de trajectoire pour sortir de la « dé-civilisation » à l’œuvre.

« L’Humain d’abord » est en soi un projet politique contre la dictature de l’argent-roi et un prétendu « libre-échange » qui n’est que le faux nez de l’élargissement du territoire d’exploitation des puissances industrielles, financières ou numériques. Et le débat pour savoir qui doit payer les arrêts maladie ne fait que camoufler une donnée fondamentale : l’ampleur des souffrances au travail et des maladies qui lui sont liées. Question qui pose, tout autant que celle de l’avenir de la planète, l’urgence d’ordre anthropologique de la dégradation des conditions d’existence, au point que la durée de vie commence à reculer.

Aucun macronisme, ni aucune variante des politiques libérales n’apportera de réponses à ces deux enjeux fondamentaux. La nécessité d’une nouvelle cohérence politique, sociale, environnementale et démocratique devient dès lors incontournable. Il n’y a pas d’avenir de notre monde interdépendant sans solidarité, sans coopération, sans pouvoirs des citoyens et des travailleurs dans la gestion de la société et des entreprises. Une politique écologique, sociale et démocratique ne peut se déployer sous un gouvernement confisquant le pouvoir, renforçant celui des actionnaires sur le système productif, impulsant des orientations destructrices contre tous les conquis sociaux et une politique économique prédatrice pour le plus grand nombre, aussi mortifère pour la biodiversité que pour la santé humaine.

L’élaboration d’une nouvelle société « post-capitaliste », celle des communs et d’un nouvel âge d’une démocratie d’intervention frappe à la porte. Voilà qui permettrait d’entrer vraiment dans un nouveau monde. Ces enjeux seront dans quelques jours au cœur des débats de la fête de l’Humanité. Y participer est utile pour à apporter sa pierre vers « nouveaux chemins d’humanité ».


7 commentaires


Fay 6 septembre 2018 à 16 h 50 min

Très bonne analyse
Merci monsieur

Esteve 7 septembre 2018 à 5 h 21 min

“Macron ne finira pas son mandat”

C’est une phrase que l’on peut lire ou entendre de plus en plus sur les médias sociaux (Facebook, Youtube etc….) ou même en cherchant tout bêtement sur son moteur de recherches favori.

Le démocratie était déjà moribonde sous Sarkozy, Macron lui a porté le coup de grâce.

Le scandale Benalla ou plutôt devrais-je dire Lahcene Benahlia est un symptôme évident de la corruption qui gangrène les plus hautes sphères de l’État. De la bouche même d’officiers de l’Armée, “Il est impossible pour une personne de son âge avec son passif d’atteindre un grade aussi élevé dans la hiérarchie Militaire”, “cela est même difficilement réalisable pour un officier de carrière!”. Imaginez, même les hauts gradés de notre armée ne savent pas d’où il sort.

Tout ceci sans parler de la promulgation de la loi Schiappa qui à partir d’aujourd’hui exposera tous nos enfants aux pédophiles de l’Éducation Nationale qui pourront violer des enfants de 4 ans sans que la justice ne les inquiètes.

La politique migratoire qui est un suicide collectif

La totale absence de volonté du gouvernement de combattre le terrorisme efficacement

Ce que veux Macron c’est un guerre civile, instaurer un climat d’instabilité et d’insécurité permanente dans notre Pays.

La seule chose qui pourrait nous sauver, c’est une réaction forte de nos Militaires afin de chasser ce Faisant et toute sa basse-cour de notre beau Pays, qui mérite bien mieux qu’un imposteur, traître à l’état.

alain harrison 8 septembre 2018 à 3 h 04 min

Bonjour.

«« La nécessité d’une nouvelle cohérence politique, sociale, environnementale et démocratique devient dès lors incontournable………….gestion de la société et des entreprises. »»

Que dirait Jaurès ?

«« Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production. »»

Nous avons le pouvoir de la vue d’ensemble et du questionnement.

Nous avons trois outils:
La Constituante du Peuple
Le nouveau pacte social
Le nouveau paradigme économique

Concevoir, promouvoir et lier la vie quotidienne.
Mais que voulons-nous ?
Pas pour nous, nous l’avons, mais pour ceux qui viennent.

Les nouvelles générations sont déjà sous l’emprise du vieux monde ?

Les prodigieuses découvertes sur l’Évolution de la Terre devraient nous unir dans une réflexion globale.
Mais nous voyons tout ceci comme des idées, du divertissement, n’est-ce pas ? En réalité.

Ceci est sur le long terme…..

Mais voyons ce qui presse.

Amérique Latine: Il ne faut pas cultiver l’espoir d’une vie bourgeoise chez le peuple
7 Septembre 2018, 17:09pm | Publié par Bolivar Infos

Dans un entretien avec Granma international, l’intellectuel et théologien brésilien Frei Betto.

«« Comment expliquer que le gouvernement putschiste se soit maintenu au pouvoir, malgré le grand recul des programmes sociaux ?

Michel Temer s’est maintenu au pouvoir grâce au soutien du Congrès, qui a acheté de nombreux députés et sénateurs. Par ailleurs, les gouvernements du PT n’ont pas procédé, tout au long des 13 ans de la gauche au pouvoir, à l’alphabétisation politique du peuple. Les mouvements populaires n’ont pas été renforcés. Ainsi, la mobilisation contre ce gouvernement putschiste n’a pas suffi à le faire tomber, même si cette mobilisation a réussi à empêcher la réforme de la sécurité sociale. »»

Voila qui devrait résonner en France, chez la gauche ?

Christian Hoerner 8 septembre 2018 à 8 h 45 min

Pleinement d’accord.
Puisse la Fête de l’Humanité fédérer les énergies pour ce combat.

alain harrison 8 septembre 2018 à 20 h 45 min

Puisse la Fête de l’humanité fédérer les énergies pour ce combat.

Mais la division des égos élitistes de la gauche dominent et les militants ignorent leur pouvoir ?

Georges Gastaud répond à Alain Badiou : Renaissance Communiste !
A propos d’un entretien de M. Dejean avec Alain Badiou. Quelques commentaires de Georges Gastaud, philosophe, auteur de Lumières communes, traité de philosophie générale à la lumière du matérialisme dialectique et du Nouveau Défi léniniste (Delga, 2017).
Bien entendu, les commentaires portent sur l’entretien lui-même et non sur le livre d’A. Badiou annoncé ci-dessous, que chacun aura à cœur de lire.
Le Grand Soir.

Quelques extraits:
«« Vous ne semblez pas convaincu par la multitude de publications, de documentaires et de débats qui ont accompagné le centenaire de la révolution russe d’octobre 1917. Elle ferait même selon vous l’objet d’un “oubli concerté” ?

Alain Badiou –Oui, car le réel de cette révolution, son impact, et ce qu’elle porte encore en elle de proprement contemporain n’a nullement été mis à l’ordre du jour. L’écrasante majorité des mentions médiatiques va dans la direction des “origines du totalitarisme”, ou alors relègue cette révolution dans des temps historiques reculés et périmés.

Georges Gastaud. – A. Badiou ne semble pas avoir eu connaissance du meeting parisien du 4 novembre qui, à l’initiative du PRCF, a rassemblé près de 400 militants franchement communistes qui ont entendu près d’une trentaine d’intervenants, dont une majorité de responsables communistes venus d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. Certes ce meeting a été censuré par toute la presse, y compris par l’Humanité ; certes, dans la même période, celle du 100ème anniversaire d’Octobre 17, Pierre Laurent (PCF-PGE) a « célébré » l’insurrection prolétarienne à sa manière, c’est-à-dire en enterrant de nouveau Lénine devant une centaine de « repentants » réunis à Fabien…………. »»

«« Enfin et surtout, si l’on veut un véritable « recommencement communiste » (nous parlons, au PRCF, d’une renaissance, et, comme il se doit pour des marxistes, d’une renaissance du parti communiste sans lequel le mot communiste reste un adjectif « spectral »…), il faut rompre avec le mythe trotskisant ou anarchisant d’une contre-révolution ou d’une « pré-contre-révolution » stalinienne. On peut discuter pour savoir si telle ou telle étape de l’histoire soviétique est « thermidorienne », et si l’on tient à cet adjectif inusablement brandi par le trotskisme et qui désigne un saut régressif contre-révolutionnaire à l’intérieur même de la révolution (le Directoire n’était pas la Restauration monarchique, et Carnot a durement combattu les royalistes et Babeuf !), alors les phases khrouchtchévienne et gorbatchévienne de l’histoire soviétique – cette dernière ouvrant directement la voie à la restauration contre-révolutionnaire proprement dite sous les auspices d’Eltsine – sont typiquement thermidoriennes avec l’accentuation triomphale de la gestion, puis de la propriété capitalistes des entreprises socialistes déstabilisées puis liquidées et bradées à la mafia. »»

Le Grand Soir.

Au delà des polémiques et des conflits élitistes de la gauche, il y a cette grande figure qu’est Jean Jaurès.
Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production.

C’est aux militants d’en être les maîtres d’oeuvre.

alain harrison 11 septembre 2018 à 0 h 30 min

Voici le commentaire que j’ai laissé sur l’article

4 septembre 2018
A l’assaut du blocus étasunien et de l’hyperinflation
Le Petro, une arme révolutionnaire pour une contre-offensive économique en milieu capitaliste ?

Michel TAUPIN
Sur LGS.

Bonjour.
« « L’enjeu est que le dollar perde de la notoriété face au Petro. Comme le commerce international devrait se faire de plus en plus souvent en Petros, on pourra de plus en plus changer des Petros en Bolivars et peu à peu, le dollar perdra de l’importance dans l’économie vénézuélienne. » »
La Chine et la Russie seront déterminants (les BRICS__ quel rôle ?)
En tout cas le Vénézuéla est en mesure (?) de faire la transition de l’état de droit à l’état démocratique.
Le Chavisme a une base très solide (les communes ont développé une expertise de gouvernance ou d’AUTO-ORGANISATION partagée__ ?) Il y a l’ANC qui peut très bien être la “gouvernance” de transition, bien sûr, sur plusieurs années(2 ou 3 ans__limite ?).
L’état démocratique, c’est l’état du peuple qui gouverne. Comment la structuré ou organisé la gouvernance du peuple, par le peuple pour le peuple. En finir avec un objet politique qui sépare le peuple du pouvoir politique qui lui revient à ce stade-ci de l’Histoire.
Voir globalement et le questionnement sont les deux piliers de la véritable démocratie.
Voir globalement est devenu tout simplement fondamental pour contrer toute manipulation et toute confusion, dans un premier temps.
Le questionnement est le fondement d’un dialogue non conflictuel…. ne voyons-nous pas cela ?
La science avance par le questionnement sur son objet d’observation. Il faut y appliquer une grande énergie et non la dispersée.

alain harrison 12 septembre 2018 à 4 h 49 min

Bonjour.

«« Désormais, le gouvernement fomente un vol d’envergure de ce que les retraités et assurés sociaux ont cotisé toute leur vie. »»

Cela se passe à l’échelle mondiale.

Il serait peut-être utile qu’à la Fête de l’Humanité, un coup d’envoie ?

Mais cesser la compromission.

Le sort du programme du CNR y est passé.

Comment ça c’est passé ?

Tout simplement parce que les Tsipras, y en plein. Chaque homme a son prix.
La menace et autres artifices pour……..
Macron serait une exception, il vient du milieu. Un petit manipulateur manipulé par de plus grand: il demeure une marionnette.

En Suède, la droite se permet même de s’appeler parti démocrate ( Jimmie Åkesson).
Le Pen a ouvert la voie des mots fours tout.

Et Macron a mis un peu de sel: ni de gauche ni de droite.

Le PCF, quand à lui, c’est à se demander s’il n’est pas devenu skyzophrène ?
La racine grecque « schizo » veut dire « couper en deux »

La compromission connaît bien des chemins.
L’UE, on la change ou on la quitte. Voilà la question, la quadrature du cercle.

Le capitalisme ne se quitte pas sans un chemin moins fréquenté ?
L’OTAN a pris en charge la défense de l’UE.
L’euro, une monnaie unique mais de valeurs variables ?

L’OTAN est déployé partout dans le monde, même aux abords de la Chine.

Les US ont criminalisé le CPI (?), faut le faire non.

Le problème avec l’idéologie, C’est qu’on la répète comme si elle était le territoire, alors qu’elle n’en n’est que la carte.

Korzybski: la carte n’est pas le territoire . Tout au plus un indicateur selon sa puissance détaillée.

Ceux qui récupèrent les notions de physique, certaines caractéristiques de l’Évolution Naturelle, omettent ceci: la disparition des dinosaures ne résultent pas d’une stratégie.
Seul l’homme est l’origine d’un tel concept. L’homme agit seulement sur son plan selon les outils qu’il conçoit. Mais il a une imagination sans borne. La schyzophrénie ?

«« La schizophrénie est une maladie psychique grave, qui s’accompagne d’une perte du contact avec la réalité, de délires ainsi que de modifications de la pensée, du langage et du comportement. Les patients sont souvent incapables de faire la distinction entre la réalité et leur propre perception des évènements. »»
Schizophrénie: définition – Santeweb
https://www.santeweb.ch/santeweb/Maladies/khb.php?Schizophrenie&khb…2…

Mais, comme bien d’autres pseudos maladies (après-coup), avec les techno-int. (iphon), elle sera sans doute normalisée. En même temps, la maladisation de phénomènes normaux passagés, mais dérangeants ou désagréables.

À trop penser, on s’y perd ? Fake news et autres…….

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