Le pouvoir de droite viole la Constitution

le 23 décembre 2011

M. Sarkozy et le gouvernement de droite ont une fois de plus choisi leur camp, celui des patrons contre celui des salariés. Ces derniers, chargés de la sécurité dans les aéroports, ne gagnent que 1300 euros net par mois et ont une vie coupée en morceaux par des horaires très flexibles. Depuis huit jours, après avoir en vain épuisé tous les autres moyens de se faire entendre, ils utilisent leur droit de grève pour réclamer une augmentation de 200 euros brut de leur salaire et un peu de respect et de dignité.

Le gouvernement disposait des moyens pour obliger les dirigeants des quatre sociétés privées auxquelles a été octroyée la sécurité au départ des avions, à ouvrir des négociations sérieuses et donc d’éviter ainsi le conflit en cette période de fêtes. Il a au contraire décidé de soutenir la stratégie patronale de blocage et de faire un exemple à visées politiques de son intransigeance. Et pour que le message passe bien auprès des électeurs visés, M. Sarkozy et son gouvernement ont fait donner les forces de l’ordre. Ce sont eux qui ont pris en otage l’opinion publique pour une opération politicienne alors même que le pouvoir ne peut se prévaloir du droit de réquisition pour assurer un service public indispensable, puisqu’il s’agit d’entreprises privées et que le trafic aérien est assuré convenablement. Il s’agit donc d’une violation grave de la Constitution française qui reconnaît le droit de grève à chacune et chacun pour se défendre.

Plutôt que de disserter sur une prétendue prise en otage des voyageurs, répétée en boucle par tous les ministres, certains de nos confrères seraient mieux avisés de poser quelques questions qui aideraient à la compréhension de ce qui se passe. Quelle est la situation financière des entreprises concernées? Quels dividendes reçoivent leurs actionnaires? Quels salaires perçoivent leurs dirigeants? Qui refuse de négocier ? Qui a décidé que la sécurité dans les aéroports ne relevait plus d’un service public mais d’une mission publique réalisée par des entreprises privées ? Quand un chef d’entreprise viole le droit du travail et singulièrement le droit de grève, il est condamné. Qu’advient-il quand c’est l’Etat qui est le coupable?

Rappelons que c’est la droite qui en 1996 a – au nom du respect déjà des critères de Maastricht et de la réduction des déficits publics – privatisé la sécurité des aéroports en la déléguant à quatre société privées : ICTS, Brinks, Alyzia sûreté et Sécuritas. Cette dernière a versé des millions de profits en dividendes à ses actionnaires quand elle accordait royalement huit euros annuels d’augmentation à ses salariés ! Alors que le nombre de passagers des aéroports a augmenté de près de deux millions par an, celui des agents de sécurité est resté inchangé mais avec des cadences et une flexibilité inouïes.  Ce sont eux qui font partie de la France qui se lève tôt… donc parlait un certain M. Sarkozy il y a cinq ans.Aujourd’hui, il est de nouveau en campagne électorale.

Sur tous les sujets, il divise nos concitoyens, cherchant dans ce cas précis, à opposer des salariés chargés de la sécurité du transport aérien à d’autres salariés qui demandent à voyager dans la sécurité. Jouant des effets de menton, le candidat de l’UMP veut profiter de ce conflit pour réduire encore les droits des travailleurs, notamment leur droit à se défendre, leur droit de grève contre l’arbitraire et l’injustice. Des syndicats de policiers ont dit leur désaccord. Les pilotes qui pressentent la menace le font aussi. Tous sentent bien qu’une étape vient d’être franchie à l’encontre d’un des acquis les plus précieux d’une démocratie. En pleine campagne électorale, il reprend à son compte un nouveau paragraphe du programme de l’extrême-droite. Ne laissons pas faire ! Solidarité avec les agents de sécurité des aéroports !

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0 commentaires


Anonyme 23 décembre 2011 à 17 h 14 min

Bravo pour ce texte, c’est hélas représentatif de la politique de Nicolas Sarkozy qui tire le peuple vers le bas, plutôt que vers le haut. A force d’affamer le peuple,les urnes parleront bientôt !…

C.Jaltier.

charlec 23 décembre 2011 à 22 h 22 min

Monsieur le depute EU vous etes responsable devant ces salariers bafoues tous les jours Qui votent les lois ?Alors en cette anned’election faite en sorte que la gauche reprenne du service afin de redonner un peiu de dignite a ceux qui font bouillir la marmite. merci au nom de la gauche pour eux je n(ai oas de place pour les regrets mais georges Marchais n’est plus ainsi que seguy leur parler vrai nous manque

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