L’affrontement de classes

le 4 octobre 2010

 

Les bidouillages gouvernementaux sur les chiffres n’y changent rien. La journée d’action unitaire de samedi dernier contre l’abrogation du droit à la retraite à 60 ans a été puissante, diversifiée, déterminée. Les journaux régionaux comme les images télévisées le confirment amplement. Un mouvement populaire contre la régression sociale s’enracine dans la société. Depuis les 23 mars, 29 mai, 24 juin, 7 septembre, 23 septembre, bien au-delà des trois millions de manifestants de samedi dernier, ce sont plusieurs millions de citoyens qui ont manifesté au moins une fois, et pour beaucoup, ils l’ont fait pour la première fois de leur vie.

Le pouvoir sarkozyste qui avait tout misé sur l’épuisement des gens, l’essoufflement du mouvement, s’est trompé et veut maintenant tromper, manipuler, diviser. Aux proclamations arrogantes de M. Sarkozy qui a voulu faire de cette contre-réforme « un marqueur » de son quinquennat, une immense majorité de nos concitoyens répond par un refus massif. Ceux qui dirigent le pays  aujourd’hui sont les mêmes qui défilaient pour défendre l’école privée en 1984. A l’époque, le gouvernement de M. Pierre Mauroy avait retiré un projet après une manifestation d’un million de personnes. Depuis, la loi créant le contrat première embauche, pourtant promulguée, a été éteinte face à la protestation. Cette fois, le rejet est nettement plus important et il serait très dangereux que le pouvoir refuse d’en tenir compte, et vite. La conscience de l’injustice de cette contre-réforme réactionnaire grandit. Au-delà, de larges fractions de la société s’aperçoivent que c’est parce que l’effort repose essentiellement sur le monde du travail et des retraités qu’elle est inefficace.

Si la politique consiste à épargner le capital dans le financement des indispensables solidarités humaines, il est sûr que demain il manquera toujours de l’argent dans les caisses et que de nouvelles régressions sociales seront imposées aux générations à venir. La presse économique liée au monde de la finance ne demandait-elle pas vendredi dernier de durcir encore la loi gouvernementale, au prétexte que la nouvelle situation économique ne garantissait pas l’avenir  du financement des retraites ? Déjà dans le texte voté à l’Assemblée nationale la porte est davantage ouverte à la retraite par capitalisation.

La justice, la sécurité de vie, l’efficacité pour la société passent par la solidarité. C’est l’amélioration de la protection sociale, la pérennisation de la retraite à taux plein, de meilleures rémunérations du travail, une sécurité d’emploi qui constituent des leviers décisifs pour sortir de la crise. Telle est la nature fondamentale de l’affrontement de classes de grande ampleur qui est engagé. L’immense majorité du peuple dans sa diversité s’exprimant de plus en plus contre un pouvoir de l’ultra-droite radicale, isolé, arc-bouté parce qu’il est le mandataire direct de la haute finance internationale.

Face à ce gouvernement et à un tel enjeu, le mouvement doit encore s’amplifier. La journée du 12 octobre doit être immense. Si le pouvoir n’y entend rien, de nouvelles formes d’action rassembleuses du plus grand nombre pour être efficaces seront à décider par les salariés, les retraités, les jeunes eux-mêmes.

La force, l’ancrage et la diversité croissante des participants à l’actuel mouvement ouvrent de nouveaux possibles.


0 commentaires


dominominus 4 octobre 2010 à 14 h 59 min

Les chômeurs manifestent depuis des années tous les premiers samedis de décembre, sans qu’on le sache non plus, vu le peu de solidarités qu’ils collectent.

admd thau 4 octobre 2010 à 21 h 59 min

tu a bien raison on va voir pour le 12.10.2010

Patrick Albert 4 octobre 2010 à 23 h 30 min

Et après le 12 octobre ? Est-ce que les directions syndicales vont-ils nous balader sur d’autres journées d’action jusqu’à épuisement ?

BOUDET Pierre 5 octobre 2010 à 12 h 31 min

Nous sommes confrontés à un problème majeur, face à nous, un gouvernement, soutenu et au service exclusif des riches et des marchés financiers, pour lesquels la sécu et la retraite par répartition, sont une entrave majeure à leur avidité financière, ce secteur échappant depuis la libération à leur maitrise, les allégations gouvernementales prétendant prendre des mesures visant à sauver la répartition sont un tissu de mensonges, leur véritable objectif est la destruction Totale de ce système par solidarité, afin d’imposer à la population les fonds de pension ouverts à la spéculation financière et boursière où nous avons tout à perdre et eux tout à gagner.
Je pense que nous avons parallèlement ax grèves et manifestations un travail pédagogique à mener en particulier vers les plus jeune, pour leur faire comprendre que le problème fondamental est une question de volonté politique.
Quand les retraites et la sécu ont été crées à la libération par Ambroise CROIZAT ministre communiste du travail et des affaires sociales, le pays était ruiné par la guerre, les Allemands avaient pillé l’équivalent de 100 années de PIB, l’infrastructure du pays était détruite et la productivité du travail ramenée à des décennies antérieures; il n’y avait pas de fonds de réserve car personne n’avait cotisé et pour la sécu chaque assuré couvrait 6 à 7 personnes, la majorité des femmes ne travaillant pas, les familles étant nombreuses d’où le papy boom, malgré tous ces handicaps la sécu remboursait TOUT à 80% y compris la lunetterie et les frais dentaires , la volonté politique inscrite dans le programme du CNR fut appliquée et les cotisations patronales ne bénéficiaient pas comme aujourd’hui de 33 milliards d’exonérations, les caisse étaient gérées par les élus des travailleurs ce qui n’est plus le cas.

Voila je crois ce que chaque citoyen devrait avoir en mémoire afin de conforter sa conviction que d’autres solutions sont possibles.

Laisser un commentaire

Commentaire

Nom *

Les champs marqués * sont obligatoires

Email *

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Restez en contact

Inscrivez-vous à la newsletter