La tenaille encore une fois…

le 1 février 2021
Un sondage non publié et opportunément « fuité » plaçant M. Macron et l’extrême droite dans un mouchoir de poche au second tour de l’élection présidentiel fait grand bruit. Voilà qui rajoute un clou au cercueil de la démocratie française.
Cela fait vingt ans, (presque un quart de siècle !) que ce scénario se répète peu ou prou, installant durablement l’hypothèse extraordinairement pesante d’une extrême droite au pouvoir.
On peut toujours se soulager en s’assurant que ce ne sera pas pour cette fois-ci, que M. Macron saura faire les gestes habituels et convenus pour tenter de rassembler contre l’extrême droite. Le problème, est que c’est lui-même –par sa politique et ses initiatives récentes autour de trois projets de lois– qui permet à l’extrême droite de progresser sans cesse.
On ne peut combattre cette extrême droite en reprenant ses thèmes et ses choix. Mais la farce, à force de répétition, pourrait tourner à la tragédie plus vite qu’on ne le pense. D’autant qu’aux promesses de rassemblement succède toujours la violence d’une politique antisociale et la reprise de l’argumentaire de l’extrême droite.
Il est temps de sortir le nez du guidon électoral et sondagier pour voir plus loin : grappillant voix par voix, pourcentage par pourcentage, l’extrême droite est donnée au seuil du pouvoir. Et il y a fort à parier qu’un duel avec le président sortant, lesté par un bilan marqué par une grande conflictualité sociale comme par l’usure du pouvoir, n’aura pas les mêmes caractéristiques qu’en 2017.
C’est la tenaille qui pourrait cruellement se refermer sur nos concitoyens, tandis que les mandataires du capital, eux, s’en frotteraient les mains.
Dans une configuration certes nouvelle où la nièce à l’assise plus ouvertement fasciste pactisera avec les éléments les plus réactionnaires du parti historique de l’ordre. Ceux-là même qui phagocytent les plateaux de télévision et de radio à la recherche, déjà, du candidat providentiel susceptible de nouer une alliance durable avec le capital. De ce point de vue les résultats des élections présidentielles dimanche dernier au Portugal confirment une (mauvaise) tendance observée depuis des mois dans la plupart des pays européens.
Ces vingt années de duel mortifères entre le capital mondialisé et le capital nationaliste sont celles d’une emprise totale d’un marché à la voracité illimitée, d’une extension permanente des logiques marchandes rendues possible par l’écrasement des alternatives.
La destruction des conquêtes sociales s’accompagne irrésistiblement de la décomposition des conquêtes démocratiques. D’attentats en crise sanitaire, l’état d’urgence devient la norme qui permet à l’exécutif de s’octroyer des prérogatives inouïes. La démocratie représentative est travestie en plébiscite permanent, poussant à son paroxysme les logiques de la Cinquième République. Le rêve gaulliste d’un homme ou d’une femme au-dessus des partis se réalise en virant au cauchemar. Avec au passage la destruction desdits partis, spécificité française dont les conséquences sont trop peu étudiées.
Ceci alors que la lutte de classes s’amplifie sans cesse, à l’échelle nationale et mondiale. Or les sondages qui commencent à sortir comme des coucous pour indiquer l’heure électorale, font globalement l’impasse sur l’abstention dont on subodore qu’elle frappe surtout ce que l’on appelait autrefois « le peuple de gauche », de larges franges du salariat déboussolées et assommées.
Son réveil est la condition de l’émergence d’une union populaire à visée transformatrice. Ceci ne fait que renforcer la nécessité de développer une force communiste ouverte et rassembleuse, sur la base d’une visée radicale, de rupture, s’attaquant à la propriété capitaliste, réhabilitant les espaces de délibération collective, affrontant partout où son pouvoir s’étend la puissance du capital : dans les institutions comme dans l’entreprise et les circuits financiers. Sans ambition à troubler l’ordre bourgeois, sans travailler à retrouver son assise massivement populaire, les forces progressistes pourraient se rendre collectivement coupable d’un désastre pourtant résistible.
Texte publié dans ma Lettre du 31/01/2021 : http://r.lettre.patrick-le-hyaric.fr/ae2gi2qfzpt7e.html

6 commentaires


breteau jean claude 2 février 2021 à 11 h 18 min

apatie adore ,les autres chiens du capital aussi .Mais quels sont leurs programme ? mystére.Hors les 2 ,dont u ne délinquante ont des programme s identiques ;cela DIT ,comment est-il possible de sefaire piégé comme ce fut le cas de quatenas ‘fi) minable .Il est dés lors compréhensible que le parti soit évincé des média .Mais que faisons nous pour étre présent ? RIEN comment prétendre avoir un candidat sans etre present dans les média .Sommes nous devenus des descendants des bourgeois de Calais .Quand allons nous gueuler à la censure .Je partage ton édito ,mais qui d’autre le partage .Nous sommes déjà en dictature ,sans l’humanité qui sait qu’il y a chaque jour des mouvements populaires ,des gréves et manif ,.Il faudrait se réveiller et vite .La liste est longue des méfaits de macron que l’on devraient comparer à la politique !!DE LA FASCISTE ,pour éclairer les français endormis par “les violences”.Nous les glorieux descendants du parti des fusillés nous sommes muets et cela semble nous satisfaire ,du courage de la rage .Assez de la résistance , à l’attaque ,debout ,debout ,.Eliminons macron ,,son sort est lié a lepen ,éliminer l’un affaiblit l’autre et remettre à sa place la gauche la vraie ,sans faire la fine bouche

alain harrison 12 février 2021 à 7 h 06 min

Sans faire la fine bouche. Oui, le moment de l’Histoire est dès plus grave, n’est-ce pas !

Je remets ici, la vidéo de M. Lordon*, qui est dès plus éclairant quand aux positions écartelées de la gauche en passant: l’indécision prôné par le mainstream ( que le parti soit évincé des média). Et de plus, la continuelle “chicane” dans la gauche des vis-à-vis (encore ici: sefaire piégé comme ce fut le cas de quatenas ‘fi) minable).
M. Le Hyaric, vous dénoncez avec force le capitalisme, et appelez à remettre en scène le communisme comme la seule alternative, le PCF. Mais, le PCF est pro-européen, allié du PGE, pro-européen, qui pourtant pourfend les politiques de l’UE**.

L’arrivé de la FI a donné une bouffé d’air frais, mais aussi de la controverse à la gauche, de même les GJ. Mais tout ça a retombé, et les vieilles velléités ont repris le dessus.

Maintenant, que reste-t’il ? L’expectative ?

Ou bien, se rassembler autour d’un parti réunissant les meilleurs de la diaspora de la gauche dans un parti de transition à cheval sur la Constituante Citoyenne ?
Avec une course mettant en relief les véritables obstacles pour une réelle alternative qui exigera de la volonté (pas de compromission), de l’intelligence (de la stratégie) et de la résilience qui, à ce sujet, le Peuple Vénézuélien montre une résilience hors du commun tout comme Cuba malgré l’Agression Occidentale continue et malhonnête vis-à-vis leur propre Ordre International. Souvenons-nous des promesses d’après guerre (plus jamais ça), dont l’ONU semblait être le symbole. Nous savons ce qu’il en est advenu depuis les années 80 (Thatcher-Reagan). Une trahison du Droit International (made in US-Occident).

L’UE n’a pas tenu ses promesses, nous voyons le retour du fascisme dans la plupart des pays de l’Est, le délabrement dans les pays latins, la disparité économique est devenu de plus en plus palpable et met en relief l’incohérence de l’UE dans ses politiques.

Plus qu’un signe, la débâcle de la Grèce n’a eu pour réponse de la part de l’ensemble des pays, que condamnation de leur part. Nous avons assisté à de la lâcheté et au véritable visage de la soi disant union européenne.

Mais est-il trop tard ? Parce que les prochaines élections Française, ou bien viendront renforcer le fait du point de non retour, ou élargir la brèche.

L’UE sera le fait de pays autonomes qui s’accorderont sur des échanges justes et des ouvertures que les peuples comprendront et signeront, ce qui n’est pas.

Un point de comparaison pour une prise de conscience:

Contre le libre-Echange, la Charte de La Havane
Écrit par le_pardem
par Jacques Nikonoff
le 26 octobre 2006

La vue d’ensemble et la cohérence du questionnement doivent être le fondement des débats sur la réalité historique qui s’écrit chaque jour, et non sur les opinions relatifs.

Un agenda politique est le cadre stratégique et cohérent de l’actualisation des buts et des objectifs. Et non des promesses improvisées sur des sondages instrumentalisés.

L’élection, entendu dans le premier sens, doit nécessairement être en phase avec la mise en place de la Constituante Citoyenne. Les deux préparés simultanément, sans faire la fine bouche ?

alain harrison 12 février 2021 à 7 h 15 min

J’oubliais la vidéo.

ABATTRE LE CAPITALISME : MODE D’EMPLOI – FRÉDÉRIC LORDON

L’économie est le chaînon faible

«« Quant à la question des éventuels défauts de capitaux, je fais appel à Friot : regardez le colossal investissement qui s’est fait au lendemain de la guerre pour faire surgir de terre l’hôpital public, avec des équipements très lourds. Tout ça s’est fait sans le moindre recours aux crédits bancaires, ou aux marchés de capitaux : simplement par le financement par la cotisation. Et c’est cette expérience historique absolument remarquable que Friot propose de généraliser. Ce serait à la caisse économique qu’il appartient de pourvoir au financement des infrastructures et des investissements.” »»
lemediatv.fr/emissions/2020/abattre-le-capitalisme-mode-demploi-

alain harrison 12 février 2021 à 7 h 42 min

Mais est-il trop tard ? Parce que les prochaines élections Française, ou bien viendront renforcer le fait du point de non retour, ou élargir la brèche.

La débâcle de la Grèce.

Comment dire.

Pour l’Empire, la finalité c’est le chaos, pas la victoire
Par Peter Koenig
Mondialisation.ca, 16 mai 2015

«« Le chœur même du problème : en réalité, la stratégie de Washington et de l’OTAN n’est pas de gagner la guerre ou le conflit mais de créer et maintenir les conditions d’un chaos permanent. Un moyen imparable de contrôler à la fois les populations, les nations et les ressources, et de garantir à l’Ouest une demande permanente de troupes et de matériel militaire – aux États-Unis, »»

La tenaille encore une fois…

alain harrison 14 mars 2021 à 21 h 30 min

Voilà le véritable danger «« de créer et maintenir les conditions d’un chaos permanent »»

Donc, l’impossibilité pour les générations à venir de construire un monde nouveau basé sur la compréhension des errements civilisationnels (concoctés ou non).

Qui a les moyens de systématiser ces conditions ?

Ceux qui ont cultivé ces habitudes géopolitiques (interne et externe).
Identifier et cataloguer les catégories d’acteurs qui participent à cette systématisation sont connus (selon leurs justifications valides ou non).

Nous sommes bien dans le brouillard. Et tout ça, parce que les médiats (oui, un réel pouvoir) sont partiales, une évidence.

Alors, il ne reste, vraiment, que la prise du pouvoir et de mettre en place les mécanismes citoyens (légiférés) pour une gouvernance vraiment démocratique (L’état de transition).
Vois les expériences en cours.

alain harrison 14 mars 2021 à 22 h 40 min

À la tenaille, il faut opposer la systématisation.

Il y a des informations adéquates et lourdes de sens qui savent saisir la réalité et faire comprendre la relation de notre condition d’humain et l’ordre mondial qui éclaire sur la mentalité du vieux monde et ses tentatives de la reconduire par des artifices: la PUB propagande officielle (discours politiques instrumentalisés) et officieuse (PUB-TV). La dernière sur C`dans l’air «« Confinement, l’An 1 »» fait entrer comme la nouvelle tendance le télétravail (la robotisation avance sans bruit, les Gafas étant les grands maîtres d’oeuvre du capitalisme: 1% et sa classe tampon), entente syndicat-patron. Plusieurs initiatives néo-libérales surf sur l’instrumentalisation
des idées exprimés par les révolutions historiques: les mots.

Pour sortir de cette méta-confusion, la systématisation des vérités (d’une chose__K) devra faire parti de l’armada de la transition citoyenne. Il faut l’imagination intelligente. Comment dire:

Le libéralisme: je le fais parce que je peux le faire.
Jacquard: oui à toute la connaissance , non à toutes ses réalisations

Dans C: dans l’air: les soixante-huitard qui sont passés du libertaire au liberticide.

Historique (13 mai 1968-30 juin 1968)
La qualification de soixante-huitard, calquée sur celle de « communard » ou « quarante-huitard ».

Selon Le Goff :

« Composé pour l’essentiel d’étudiants, le mouvement soixante-huitard est un curieux mélange entre des aspirations hédonistes, libertaires et un bolchévisme avant gardiste qui a rejoué sous une forme caricaturale et dérisoires le fonctionnement des partis communistes « historiques » (léniniste, stalinien, maoïste) et des révolutions du passé1. »

Elle désigne les idées les plus progressistes, avancées socialement ou utopistes qui ont eu cours dans les milieux révolutionnaires, notamment celles s’approchant de l’anarchisme et du New Age.
WikipédiA

C’est dire, qu’il ne fait pas s’étonner des revirements, de la monté du fascisme et de l’arrivé au pouvoir des Trumps (Bolsonaro, Guaido,,) et des Macrons (Trudeaum Biden,….).
Bien sur la Chine et la Russie, il demeure d’être alerte. Il y a d’un côté la géo-politique incontournable (histoire) et les tentatives pour une alternative.

Concevoir l’alternative, le premier pas pour sortir de la méta-confusion ?

Je dois revenir sur le documentaire ««« Serengeti, les clés de notre avenir »»»

Cherchons les Clefs de Voûte.
Mais, sachons faire les liens écolo-sociaux-économiques et le pouvoir politique (les lois et la Constitution).

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