La rémunération du travail paysan, question numéro un !

le 9 novembre 2010

Les éleveurs sont entrés dans l’action pour défendre les prix de base de la viande à la production. Ils le font dans un contexte où d’une part l’Union européenne s’apprête à autoriser l’importation de 400 000 tonnes de viande bovine des pays du Mercosur (Amérique du Sud) et d’autre part au moment où le Commissaire européen à l’agriculture s’apprête à rendre public, le 17 novembre, un projet de changement de la politique agricole commune.

Cela fait des mois et des mois que nous alertons sur la baisse des prix des productions agricoles à la production, due aux modifications successives de la politique agricole européenne poussant à une multitude de « déréglementations ». Si la prochaine réforme va dans le même sens et ne se préoccupe pas de la rémunération du travail paysan, c’est un nouveau choc fatal que subiront les paysans, et avec eux la société toute entière.

Le travail agricole est producteur de denrées de base pour l’alimentation, mais aussi de biens publics communs sous forme de préservation de l’environnement et de la biodiversité, d’emploi, de valorisation des territoires. Ce sont toutes ces fonctions qui doivent être rémunérées par des prix de base, grâce à de nouveaux mécanismes de stabilisation et de régulation permettant d’obtenir des prix rémunérant convenablement le travail et les investissements nécessaires à la production agricole.

Une réforme doit aussi mettre en place des mécanismes de protection de nos productions, y compris en revenant à des taxations aux frontières, faisant cesser ce libre-échangisme intégral qui met les paysanneries du monde en concurrence au seul bénéfice des transnationales de l’agro-business de plus en plus intégrées au capital financier. Une nouvelle politique agricole commune doit s’attacher à valoriser les souverainetés alimentaires partout dans le monde. Elle doit aussi prendre en compte l’indépendance alimentaire européenne, à une période où l’Europe comptera 15 millions de consommateurs supplémentaires dans les prochaines années. Ceci doit se faire à partir d’un mode de production économe en capital, en engrais, en produits phytosanitaires, valorisant les potentiels agronomiques de chaque territoire. Elle devrait aussi s’attacher à rendre l’Union européenne moins dépendante des importations de protéines végétales. Ceci impliquerait de lancer un grand plan « protéines » européen. Enfin, le budget européen ne doit pas être abaissé comme le veulent certains pays, ou certains ministres du gouvernement français.

La lutte des éleveurs bovins pose à nouveau la question fondamentale de la rémunération du travail par des prix de base stables. C’est l’un des enjeux décisifs de la prochaine politique agricole européenne. Notre journal vous informera et organisera le débat autour de ces enjeux décisifs pour l’avenir dans les prochaines semaines.

 


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MOUETTE Jean-Claude 9 novembre 2010 à 5 h 20 min

Combien gagnent (officiellement) Monsieur Barrosso et ses complices de la commission ?

J’aimerais connaître l’intégralité de la liste des bénéficiaires des subventionsagricoles et autres.

Dans les deux cas, je (contribuable) paie.

Jean-Claude MOUETTE
54, rue Parmentier
78500 Sartrouville.

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