La majorité du Parlement européen refuse une résolution de soutien au peuple tunisien

le 18 janvier 2011

La séance plénière du Parlement européen s’est ouverte hier soir, lundi 17 janvier 2011, par une déclaration du Président du Parlement, sur la situation en Tunisie, en présence de la Commission européenne.

Tant le Président du Parlement que le représentant de la Commission M. Füle, n’ont manifesté que peu d’enthousiasme dans le soutien à l’actuel mouvement qui se développe en Tunisie. Puis, dans une curieuse ambiance où se mêlaient gêne et confusion, une majorité du Parlement a refusé de discuter et d’adopter une résolution réclamée par le groupe de la Gauche Unitaire Européenne et le groupe des Verts/Alliance libre européenne, présentée par Daniel Cohn-Bendit.

Ainsi toutes ces belles âmes et d’autres, qui ne manquent jamais une occasion d’ouvrir les sessions parlementaires ou d’écrire une multitude de résolutions pour fustiger ce qu’ils appellent « le communisme », toujours qualifié de dictature, ne veulent pas de véritable débat et aucun acte de soutien au peuple tunisien et à ceux des autres pays du Maghreb. Pourtant, les peuples européens et les peuples du Maghreb si proches, partagent une multitude de valeurs et d’éléments de culture commune ; un destin commun. Pourtant, l’Union européenne n’a pas hésité à mettre en place un accord d’association avec la Tunisie au point d’envisager dans un futur proche d’en faire un membre associé de l’Union Européenne. Pourtant, il était fait beaucoup de bruit, il y a quelques mois, sur un projet d’union pour la Méditerranée. Seulement, les institutions européennes n’aiment les pays du Maghreb que lorsque leurs peuples sont soumis, dominés, servant de main-d’œuvre à bon marché pour les multinationales à base européenne et américaine qui pillent leur travail et leurs richesses.

Au-delà de notre soutien le plus sincère à la jeunesse et aux tunisiens, aux forces démocratiques et progressistes de ce pays, nous devons agir ici pour obtenir de nouvelles relations entre l’Union européenne et la Tunisie, basées sur l’égalité, une coopération de type nouveau, mutuellement avantageuse au service des peuples des deux rives de la Méditerranée pour faire progresser les droits sociaux et démocratiques.

La révolution en Tunisie nous oblige et appelle notre implication. Nous assurons une nouvelle fois toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui agissent pour une Tunisie nouvelle de notre soutien en actes.

 

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0 commentaires


Canelle 18 janvier 2011 à 15 h 31 min

Une chose est claire, nous savons de quel côté nous tourner……certainement du côté de cet … Parlement Européen, à la solde des lobbys.

Merci Patrick, on est avec et derrière toi, on ne lâche rien.

Colvert-Spartakoid 18 janvier 2011 à 15 h 37 min

“Qu’on se le dise”:
Publier,crier partout cette annonce partout ostensiblement avec si possible les noms des honteux élus du parlement qui ont repoussé cette résolution.

LAPEGUE 18 janvier 2011 à 16 h 10 min

J’apporte mon soutien plein et entier au courageux peuple tunisien.

barkam 18 janvier 2011 à 17 h 02 min

Le rempart ou la lutte des politiques des pays de la rive nord contre l’immigration clandestine commence ou trouve solution a mon sens, Par : L’effort de ces derniers au respect envers les populations de la rive sud, la reconnaissance du droit des peuples de la rive sud a la liberté, la démocratie, le bien être socioéconomique, politique…etc..en un mot à la dignité.

Aleric 18 janvier 2011 à 19 h 17 min

Parce qu’il y en a qui ont vraiment cru que nos députés étouffaient sous la générosité ?

talel 18 janvier 2011 à 22 h 23 min

Pour terminer cette pensée je crois que la Tunisie doit appliquer la réciprocité diplomatique et exiger des visas de la part des pays européens puisque ces dernier exigent un visa pour que la racaille des tunisiens (j’adore la tombée des masques, on appelle les choses par leur nom) n’aille pas en Europe. La Tunisie aussi doit se réserver le droit de refuser la racaille européenne de venir en Tunisie en payant en 2 semaines des prix que nous Tunisiens on paye en 3 jours.

mokhtar blaiech 18 janvier 2011 à 22 h 24 min

Le parlement européen, par dela sa composition à dominante libérale, pour ne pas dire capitaliste à la sauce REAGAN, est une institution très conservatrice et qui se veut “prudente”, au moins sur un plan diplomatique, au point de paraître parfois sclérosée.
Sa position s’explique par la méconnaissance réelle de la plupart des dirigeants européens , surtout ceux des pays du nord et des pays anglophones, des réalités politiques et sociales tunisiennes, dûe principalement à ce que la TUNISIE est un petit pays de la périphérie, dont la population est, certes éduquée et où il y a des compétences reconnues, où il est très agréable de passer des vacances pour quasiment rien, mais ce n’est ni l’ALGERIE qui a marqué les esprits par sa guerre de libération nationale, ni l’EGYPTE connue par le président GAMAL ABDENNACER, et les guerres contre ISRAEL .
Les européens ne peuvent pas être au fait des réalités tunisiennes, c’est un pays qui n’est pas dans leur préoccupations quotidiennes, et à la limite cela peut sembler normal : ce n’est pas un pays en guerre ou un pays du front, ce n’est pas un pays dominé par un gouvernement hostile-bien au contraire-il a un poids politique et diplomatique-considéré-comme peu important dans la situation mondiale actuelle, marquée par la crise économique, les guerres, la question palestinienne, les problèmes du LIBAN, l’IRAN ou le VENEZUELA.
Cependant, la position, courageuse des formations qui ont exigés un motion sur la TUNISIE va pousser nombre de chancelleries à essayer de comprendre la situation afin de mieux l’apprécier, exactement comme cela a été fait APRES la révolution Iranienne, perçue au début comme démocratique.
Mais la comparaison ne tient pas pour des considérations géopolitiques et historiques, voire confessionnelles, mais aussi pour le poids réel- très relatif- du mouvement religieux en TUNISIE où la culture et l’éducation, mais aussi internet et les télévisions étrangères ont renforcés la tendance “naturelle”(culturelle et même civilisationnelle) de la jeunesse tunisienne qui se reconnaît plutôt dans la jeunesse européenne et américaine .
Le parlement européen finira par voter une motion sur la TUNISIE, mais il aura perdu une occasion de paraître sur la scène diplomatique comme un acteur majeur, il aura également perdu une occasion de renforcer l’institution européenne.

TunisienEnFrance 19 janvier 2011 à 13 h 52 min

J’ai trouvé l’intervention de Daniel Cohn-Bendit au Parlement Européen époustouflante.
N’ayant pas forcément ses opinions, je reconnais que c’est une vraie bête politique qui dit ce qu’elle a dans le coeur. Et oui, il en reste quelques uns de ces politiciens qui agissent pour de vraies idées et l’intérêt des peuples… Pour le reste du parlement, nous sommes bien moins lotis, n’est-ce pas ? Quel cynisme !
Mais les tunisiens ont-ils demandé de l’aide pour l’instant ? Pas à ma connaissance. Il n’est pas sûr qu’ils se tournent d’ailleurs vers l’Europe ou le gouvernement Français – je parle bien du gvt de Sarkozy et pas des français très solidaires avec ce pays – qui a été éxécrable dans cette affaire.
Je parie plutôt sur un rapprochement avec les américains qui ont bien mieux manoeuvré, autant en coulisses que publiquement. Les américains sont loin d’être désintéressés, bien entendu. Mais leur intervention a contribué à donner un souflle nouveau à la Tunisie, contrairement à celle de MAM qui n’a fait qu’encourager Ben Ali à réprimer encore ce soulèvement.
La roue tourne. Nous sommes je l’espère à l’aube du ère nouvelle : l’élection d’Obama, la révolution de jasmin… C’est déjà bien mieux que Ahmadinejad, Berlusconi & Co !

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