La façade de l’ « en même temps » s’effondre.

le 26 juillet 2017

Les aides personnelles au logement, dont les APL, subiront une baisse de 5 euros par mois à partir d'octobre.

La nomination d’un premier ministre de droite, épaulé par deux ministres de la même tendance à Bercy, disait déjà de quel côté penchait le candidat Macron derrière son faux nez de l’ « en même temps »  de gauche et de droite. Lorsque le 10 juillet dernier, le quotidien des milieux d’affaires britanniques, le Financial Times, lui fait remarquer que ses baisses d’impôts pour les riches sont le signe d’une politique « plutôt » de droite, le Président de la République répond tout de go : «Et à quoi vous attendiez vous ?». En vérité, cet « en même temps, » laissant croire qu’on pouvait à la fois mener une politique de gauche et de droite ne visait qu’à tromper les gens en cachant le fond d’une vieille politique néolibérale qui partout sème inégalité, chômage et précarité.

Une vieille politique qui laisse la multitude de celles et ceux qui ont donné de la force à la France sur le bord de la route. Ceci est théorisé depuis les couloirs du « château » et résumé dans cette phrase qui loin d’être une maladresse est un fondement : « Les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». Ces derniers seront encore plus relégués avec les insupportables dernières décisions. Le pouvoir enlève cinq euros par mois à plus de six millions de personnes allocataires des aides personnalisées au logement, ceux là même qui terminent le mois à dix euros près. Alors que les cadeaux fiscaux aux plus fortunés se multiplient, il fait bloquer les salaires, et veut augmenter la CSG. Tout entier il se dévoue au service des puissances d’argent et se montre insensible aux souffrances des plus défavorisés au point de décider de laisser basculer des millions de jeunes, de travailleurs et de privés d’emploi dans le « rien » de la pauvreté et de la souffrance sociale.

Pire, avec ce nouveau régime, les plus faibles paient pour garnir les comptes en banque des plus riches et non pas pour réduire quelque déficit que ce soit selon les nouvelles fables destinées à hypnotiser les foules. La commission européenne, le fond monétaire international et les milieux financiers se réjouissent du programme présidentiel de droite : flexibilisation et précarisation du travail, et réduction des crédits publics utiles pour satisfaire aux demandes des petits comptables de Bruxelles ou de Berlin. C’est la voie de l’aggravation des injustices, inefficace de surcroit en empêchant la nécessaire relance créatrice d’emplois et permettant la transition environnementale. Les nouveaux transferts de richesse aux forces de l’argent ne font qu’alimenter une bulle financière qui pourrait replonger le monde dans les affres d’une nouvelle crise financière fatale aux petites entreprises, aux banques coopératives, à l’emploi et aux services publics.

On ne peut investir dans l’avenir pour éduquer, soigner mieux les gens, loger ou transporter tout le monde en respectant l’environnement, mieux les informer ou leur permettre de se cultiver, avec moins de services publics ou en privatisant leurs missions. Il n’y a pas non plus d’efficacité économique ni même d’amélioration de la productivité dans un gouffre d’inégalités.

Il est donc d’intérêt général de ne pas laisser faire. Que les étudiants et tous les autres qui vont se voir amputer d’une partie de l’allocation logement, les jeunes privés de place à l’université, les collectivités et tous leurs administrés qui risquent d’être privés de services publics locaux, celles et ceux qui ne supportent pas qu’on réduise l’aide publique au développement alors que le pouvoir renonce au projet de taxations des transactions financières, toutes celles et ceux qui ne supportent pas cette dérive visant à inclure l’état d’urgence dans la loi, qui vont subir les nouveaux reculs sociaux et démocratiques contenus dans le nouveau projet  de loi improprement baptisé « travail », si tous ceux-là se manifestent et manifestent sans attendre, alors l’intérêt public sera dans de bonnes mains.

A l’inverse, laisser faire préparerait des désenchantements douloureux et dangereux, au cœur d’une crise aggravée de la démocratie et de la politique. Les désillusions doivent se transformer en force du changement et non contribuer aux pires régressions. Toutes les occasions de se rencontrer pour préparer dans l’unité les nécessaires ripostes et pour ouvrir d’autres chemins seront les bienvenues. Il en est une à ne pas manquer dont le retentissement, s’il est suffisant, sera utile à toutes les autres. Telle est en effet la vocation de la prochaine fête de l’Humanité dont le succès se prépare au cœur de l’été en tenant le plus grand compte du mécontentement qui grandit à l’égard de la politique gouvernementale. Nul doute que seront nombreux nos concitoyens qui répondront positivement aux propositions d’achat du bon d’entrée. Encore convient-il que la démarche soit très largement démultipliée en une foison d’initiatives. A ce prix, la fête de l’Humanité pourra se situer au niveau que réclame l’offensive des forces de l’argent-roi et de leurs mandataires politiques installés au pouvoir.


15 commentaires


Burel 27 juillet 2017 à 8 h 58 min

Analyse juste et pointue

BOUDET Pierre 27 juillet 2017 à 16 h 26 min

Toute la politique de Macron et de ses ministres est marquée par la violence envers les salariés, les couches moyennes et uniquement au service des plus riches et des grandes entreprises multinationales, responsables de 180 milliards d’évasion fiscale, cette politique est caractérisée par le mépris abyssal de la ministre du travail qui grâce à une opération financière réalise un gain de plus valu d’un million 100 mille euros en une journée, mais se montre sans pitié envers les salariés avec la loi travail, rejointe dans l’indécence par la député du même parti claire O’Petit qui pose la question : que comptent faire de leur vie ceux qui pleurent pour 5 euros, la population Française fait face à une équipe de criminels financiers en col blanc au service exclusif d’une caste arrogante de milliardaires

claude LAURENT 29 juillet 2017 à 10 h 20 min

Si l’État a besoin d’argent — et c’est bien possible quand on voit l’état des universités et des hôpitaux, entre autres, ce n’est pas en s’en prenant à ceux qui en ont le plus besoin (allocation logement, CSG, …) mais à ceux soumis à l’ISF. Par de modestes mesures sur cet impôt l’État récupèrerait 10 ou 20 fois ce qu’il va “voler” aux allocataires. Totale incohérence mais voulue par le monde d’où sort Macron. Préparons-nous à agir à la rentrée.

Leb.lam 29 juillet 2017 à 11 h 21 min

” Et à quoi vous attendiez vous “, MERCI à tous ceux qui ne sont pas allés voter aux Présidentielles et aux Législatives

Sans s’en apercevoir les ” français modestes ” on rétabli le suffrage censitaire ” en ne se dépla9ant pas lors des dernières élections.

MAINTENANT on va s’en mordre les doigts, 18% d’ultras-libéraux vont diriger le pays.

Je crois qu’on va bien en baver avec Macron-Tsipras, même combat, si j’écris Tsipras ce n’est pas pour rien, il faut savoir ce que ce – collabo – fait à son peuple en Grèce.

Comme Macron, il n’aime pas son peuple, ni son Pays.

Je crois qu’on se berce d’illusions, quand on croit que les français réagirons.

Dans 5 ans ce sera la misère chez les plus démunis, il n’y aura plus de classe moyenne en France, MAIS il y aura la Société des ELITES voulue par Macron et ses sbires.

Il de son côté rejoindra le musée des incapables et des pantins de la République tels Napoléon III-Badinguet, Hollande, Chirac, Sarko ainsi que tous ceux de la Troisième désignés par leurs paires.

Bonnin 30 juillet 2017 à 11 h 19 min

Ni de droite ni d gauche, mais de l’ordre mondial maconnique et sioniste quis’empate des terres des patrimoines, du travail et plus grave encore de la pensée et de la vie des populations soumises et aveugles

Renaud 31 juillet 2017 à 9 h 45 min

Pourquoi ce style bavard ces phrases à n’en plus finir .
Comment être si éloigné d’un langage clair exact percutant….
Relisez vous en vous imaginant parler à un “homme du commun”.
Quel dommage.

alain harrison 31 juillet 2017 à 19 h 08 min

La culture politique, c’est d’être capable d’avoir une vue d’ensemble, de faire les liens nécessaires et d’avoir un minimum d’esprit synthétique, de lire entre les lignes pour ne pas tomber dans les pièges de la désinformation qui est toujours partiel et partial.
Cousteau: être capable de faire les liens entre des choses qui semblent ne pas avoir de rapports, en apparence, entre elles. Une citation que j’ai souvent reprise.

Lisez cet article: Qui sauve qui ? sur CADTM.
Si les gens qui s’attaquent à la dette souveraine (fausse), n’était pas capable de faire ce que dit Cousteau, nous ne saurions rien sur cette immense arnaque. Que l’état de droit y est intimement mêlé, c’est lui qui fait les lois. Et que (la vue d’ensemble) les instances extra territoriales (originaire des US) OMC, FMI,……, BCE etc…forment le CARTEL. Ce qui veut dire que la question du complot, en regard de la systématisation des événements, les guerres multidimensionnelles, la dimension que cela prend et les régions touchées (où sont principalement les intérêts US*), se posent légitimement. Et je ne parle pas des intérêts de l’UE, puisque les états s’effacent sous son parapluie. Mais quand est-il, en réalité, des intérêts extra-territoriaux de la France, l’Allemagne, de l’Italie, de la ” Suisse “, de l'”Angleterre”, ……. de la Grèce ?!?!
L’UE est un composite, un amalgame qui ne prend pas !?

* juste cette déclaration qui me semble dès plus absurdes en soi, face à l’Humanité:

Alors que les négociations sur le rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis ont repris ce lundi, la crise entre le Caracas et Washington s’aggrave, une semaine après les propos de Barack Obama déclarant « l’urgence nationale » pour faire face à la situation au Venezuela qui constitue « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis ».
http://blog.lefigaro.fr/amerique-latine/2015/03/le-venezuela-une-menace-pour-les-etats-unis.html

L’en même temps

êtes-vous perdu ?

alain harrison 31 juillet 2017 à 22 h 55 min

Il y a un cr… de bon article à lire.
La gauche devrait en être enchantée, à moins que……

31 juillet 2017
On saura que le Venezuela est devenu une dictature le jour où les médias arrêteront d’en parler.

Viktor DEDAJ
Photo : Venezuela, février 1989. Les forces armées massacrent des milliers de personnes lors d’une manifestation populaire.
Au Venezuela (comme ailleurs), la différence entre une dictature de droite et une dictature de gauche est la suivante : sous une dictature de droite, les opposants “disparaissent”. Sous une dictature de gauche, les opposants passent tous les soirs à la télé et dans tous les médias internationaux pour dénoncer la dictature.

En plein d’dans.

alain harrison 1 août 2017 à 19 h 35 min

Bonjour.

Sur la Constituante , Vive le peuple Vénézuélien, Vive M.Maduro, Vive la Constituante, le nouveau Paradigme Révolutionnaire.
Qui a peur de la gauche ? CADTM

Venezuela : Déclaration des accompagnants internationaux aux élections à l’Assemblée Nationale Constituante
Publié le 1 Août 2017 par Bolivar Infos
Catégories : #Venezuela, #assemblée nationale constituante, #élections au Venezuela
 
Nous, les accompagnants internationaux sous-signé, provenant de diverses latitudes du monde, qui avons assisté aux élections à l’Assemblée Nationale Constituante invités par le Conseil National Electoral, appelons à respecter la décision souveraine et le droit à l’autodétermination du peuple vénézuélien exprimés dans l’élection de l’Assemblée Nationale Constituante et déclarons :
 
L’élection de l’Assemblée Nationale Constituante a été convoquée le 1° mai 2017 de façon légale et légitime par le Président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolás Maduro Moros, conformément aux attributions que lui confère la Constitution dans son article 348. En conséquence, ces élections sont essentiellement basées sur l’ordre juridique vénézuélien qui réaffirme le principe universel de l’exercice de la souveraineté des peuples et de la conformité envers la Charte des Nations Unies.
 
Les Vénézuéliens, dans l’exercice de leur droit constitutionnel à la participation politique stipulé par l’article 62 de la Constitution a – civiquement et pacifiquement – exercé son droit de vote dans des élections libres, universelles, directes et secrètes comme le stipule l’article 63 de la Constitution Bolivarienne………………………………..

Caracas, 30 de julio de 2017.
FIRMANTES
Argentina
Marcelo
Brignoni
 
Austria
Leo
Gabriel
 
Brasil
Rui
Portanova
 
Brasil
Jônatas dos Santos
Andrade
 
Canadá
James Donald
Cockcroft
 
Chile
Aucan
Huilcaman
Paillama
 
Chile
Gabriel
 Iturra
 
Colombia
Nelson
Linares
 
Colombia
Segundo
Mora
 
Colombia
Guilermo
Reyes
 
Ecuador
Franklin
Columba Cuji
 
EEUU
Daniel M
Kovalik
 
El Salvador
Silvia
 Cartagena
 
El Salvador
Nidia
 Díaz
 
España
Francisco
 Pérez
 
España
 María Vanessa
Angustia Gómez
 
España
Vicent
Garcés
 
Francia
Claudio
Calfuquir
 
Honduras
Dina  Betsabé
Figueroa
 
Italia
Geraldina
Colotti
 
México
Francisco
Chew
 
México
Gilberto
 Lopez y Ribas
 
México
José Gerardo
Fernández Noroña
 
Nicaragua
Mayra
Salinas
 
Nicaragua
Francisco Telémaco
Talavera
 
Nicaragua
Mauricio
Arias
 
Paraguay
Belarmino
Balbuena
 
Reino Unido,
Gran Bretaña e Irlanda del Norte
Michael
Brady
 
Reino Unido,
Gran Bretaña e Irlanda del Norte
Adrian
Kane
 
Suiza
Walter
Suter
 
Uruguay
Gerardo
Núñez
 
Uruguay
Antonio
Elías

alain harrison 7 août 2017 à 4 h 50 min

Si* la Constituante, si jamais il y en a une en France, j’espère qu’elle dépassera les critiques et les congratulations et les beaux discours des uns et des autres.
Car il s’agit de solutions, de remplacer un système par quoi d’autres ?
Et l’économie, le même système modifié ?
Et le mode de travail, un aménagement pour rendre l’esclavage plus confortable ?
Et des tractations à ne plus finir, un pas en avant, un pas de côté, oblique et la case départ, au sein du système UE ?
Va falloir, que vous-vous fassiez une idée !

* Et oui, si……. Nous en sommes là. Je ne parle pas du Québec, parce qu’il est loin derrière, n’ayant pas compris l’emprise religieuse, comment peut-il comprendre l’emprise du consumérisme qui carbure à la pulsion d’achat, une simple superposition sur les instincts.
La France est loin devant et loin derrière. Elle a son passé révolutionnaire révolue, tout comme celle de la Russie et de la Chine. Il y a des choses dures à admettre, à voir clairement sans oui mais.
Je ne vous blâme pas, nous sommes tous à la case départ. NON OUI. Regarder les faits.
Attendez, que je retrouve cet article. Vous serez d’accord.

Bon je vais chercher.

alain harrison 7 août 2017 à 5 h 24 min

Bon, J’ai trouvé.

Nous sommes le Pouvoir – Discours de John Trudell, poète et activiste
par christophecroshouplon (son site) 
    samedi 5 août 2017

Aussi longtemps que nous tolérerons ses mensonges, aussi longtemps que nous tolérerons sa brutalité, aussi longtemps que nous lui permettrons de nous manipuler, de nous maltraiter, nous serons responsables.
Regardez bien, ils n’ont pas de vrais pouvoirs, ils utilisent la peur, l’illusion, l’oppression, ils manipulent la vie et exploitent le vivant, ils déforment et inversent les sens, dénaturent le vivant. Ils appellent cela être fort, être puissant. Mais ce ne sont que des faiblesses, des bassesses et des illusions.Ils ne peuvent pas arrêter le vent, ils ne peuvent pas arrêter la pluie, ils ne peuvent pas arrêter les tremblements de terre ni les volcans ni les tornades.
Nous devons être prêts dans notre vie à faire face à la réalité. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est la libération. Il y a eu beaucoup de révolutions sociales en Amérique et en Europe, il y a eu de nombreuses organisations sociales, il y a eu des mouvements des droits des femmes, il y a eu des mouvements de défense des droits égaux, il y a eu des mouvements syndicaux, et pourtant regardez qui contrôle encore nos vies aujourd’hui. Nous avons à faire face à cette réalité.
Beaucoup sont passés avant, beaucoup ont parlé avant, beaucoup ont essayé avant, mais ils n’ont pas réussi à rassembler, la raison étant qu’ils ont toujours tenté de changer les conditions sociales sans aborder la vrai question de notre relation primordiale à la Vie, à la Terre, au Vivant. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est La Libération.

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nous-sommes-le-pouvoir-discours-de-195578?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%

alain harrison 7 août 2017 à 5 h 54 min

Regardez et écoutez ce document.

https://www.youtube.com/watch?v=RQXh6VFlHRA

alain harrison 7 août 2017 à 22 h 26 min

«« la vrai question de notre relation primordiale à la Vie, à la Terre, au Vivant. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est La Libération. »»

La culture a pris la place de la Nature, alors qu’elle devait être un outil au service de notre évolution. Le progrès a remplacé l’évolution.
Nature humaine versus condition humaine.
Voyez-vous le vrai du faux et le faux du vrai ? Krishnamurti.

alain harrison 7 août 2017 à 23 h 39 min

Bonjour.

La Constituante a débuté.
La première fois, nous avons la chance de suivre un Peuple qui sera l’acteur principal pour l’écriture de la Constitution.
Est-ce que le silence règnera dans la gauche mondiale ?

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