Jean-Luc Mélenchon : le candidat anti-austérité

le 8 décembre 2011

Il y a un peu plus de trois ans, le 25 septembre 2008, dans un grand discours à Toulon, le Président de la République avait emprunté aux accents d’une certaine gauche pour fustiger le capitalisme financier, affirmant qu’il allait le moraliser, le ramener à la raison, dompter les marchés et empêcher l’austérité. C’était une opération d’enfumage !

Revenu trois ans après sur les lieux de ces belles et fortes paroles, jeudi dernier,  et surtout dix ans après avoir occupé le pouvoir comme ministre, puis Président de la République, il a produit un nouveau discours, cette fois pour, sans cesse, utiliser la peur et appeler à « l’effort ». Autrement dit à accepter une austérité renforcée dont les classes populaires et moyennes font déjà douloureusement les frais. Il n’a pas eu un mot pour contester le rôle de prédateur des marchés financiers, libres d’écraser les peuples. Pas un mot pour stigmatiser   leurs armes factices que sont leurs agences de notations, celles qui maintenant se permettent, sans contre expertise, de dégrader les pays ; ni la violente frénésie des marchés de capitaux libres qu’il a fait sanctifier dans le traité de Lisbonne et qui soumettent les Etats à leur diktat avec la complicité des pouvoirs politiques. Pas un mot non plus sur la catastrophe que produit l’abandon d’une politique industrielle et agricole ambitieuses. Pas un mot sur l’affaiblissement des services publics et sur les souffrances qui y vivent les agents.

Tous ces silences chez un Président-candidat d’habitude plus disert visent à masquer  que la cause   fondamentale de la dette est la conséquence de la  baisse des recettes fiscales, due à la combinaison de l’abaissement des impôts sur le capital des plus fortunés, des cadeaux dont ils ont bénéficié  et d’une réduction régulière de la croissance provoquée par la baisse tendancielle de la rémunération du travail et des retraites.  C’est à dire, plus fondamentalement, tous les ingrédients à l’origine de la crise du système que N. Sarkozy continue de décrire comme une épidémie du même type que la grippe A pour dégager sa responsabilité et se  présenter en protecteur, en jouant sur la division et la peur. En vérité, N Sarkozy et ses semblables de par le monde, leurs politiques sont responsables d’une crise qu’ils utilisent pour protéger la minorité des privilégiés de la fortune.

Accepter, comme ils le souhaitent, de nouvelles mises en causes des droits sociaux, des services publics et la destruction de la protection sociale par répartition -sous couvert que « commence un nouveau cycle économique »- reviendrait à inoculer à un malade de nouveaux virus à l’origine de son infection! Leur  « cycle de désendettement (qui) va s’accompagner d’un ajustement auquel toutes les politiques économiques des pays développés vont se trouver confrontées ». Il porte un nom: la super-austérité. Cette dernière suppose l’alignement de nos choix politiques sur ceux de la droite allemande qui fait tant souffrir le peuple allemand, à tel point qu’élection après élection, il sanctionne Mme Merkel et son parti. Nous sommes solidaires des travailleurs et du peuple allemand. Nous partageons avec eux, la même détermination à chasser M. Sarkozy, qu’ils ont à se débarrasser de leur chancelière. Là-bas, pas de SMIC, baisse des salaires, diminution drastique des droits sociaux, hausse de la TVA ; mais baisse des contributions patronales, diminution de l’assurance chômage, flexibilité et précarité du travail. La part des emplois à bas salaire est passée de 15% au début des années 2000 à 22% et le nombre de pauvres explose.

« Tout mon travail est de mettre les pas de la France dans ceux de l’Allemagne » a déjà dit M. Sarkozy il y a quelques mois. Tel est son projet : constituer avec Mme Merkel, le petit directoire de l’Europe qui dominerait les 25 autres pays de l’Union  pour servir, dans une compétition mortifère, le grand capital national de chacun des deux Etats dans le cadre de l’actuelle guerre monétaire, économique et sociale. Dans ce sens, c’est toujours les thèses de Mme Merkel qui s’imposent.

Sa théorie est devenue la « discipline ». Ce qui le conduit à réclamer une modification des traités européens. Quel aveu d’impuissance et d’échec pour celui qui s’était vanté d’avoir imposé ce texte ultralibéral ! Mais la modification du duo Merkel-Sarkozy constitue un changement négatif pour imposer l’austérité à perpétuité aux populations, afin de favoriser encore et toujours la rentabilité et l’accumulation du capital entre quelques mains. Pour y parvenir est envisagé, comme cela figure noir sur blanc dans le « Pacte Euro plus » (Le Pacte des rapaces), de court-circuiter les Parlements nationaux et de traduire  les pays contrevenants aux règles budgétaires, décidées, contrôlées par la Commission de Bruxelles, devant la Cour de justice européenne. Ainsi, l’austérité serait constitutionnalisée. C’est donc une forme de dictature qui s’installerait si M. Sarkozy était réélu. Il faut briser le corset, le carcan à venir. Nous appelons à refuser cette police politique et économique européenne contre la souveraineté populaire et le droit des peuples à maîtriser leur vie.

Voilà pourquoi chasser M. Sarkozy du pouvoir est une œuvre d’intérêt général, un acte de salubrité publique. Mais quels changements si nécessaires dans la vie quotidienne de nos concitoyens pourrait-on espérer s’il s’agissait de poursuivre avec l’austérité? La Grèce, l’Espagne, l’Italie  apportent la réponse, terrible pour les gens, terrible pour la gauche tout entière. Les électeurs et les électrices de gauche et de l’écologie politique, ne peuvent se résigner à ce qu’’un pouvoir qu’ils auront contribué à mettre en place, applique, à sa façon, une autre version de l’austérité, sous la pression des marchés financiers et des institutions européennes. Or, le risque existe si F. Hollande laisse enfermer les choix à opérer dans la logique du traité de Lisbonne dont on voit mieux aujourd’hui qu’il se révèle être une machine de guerre contre les travailleurs, contre nos atouts industriels et agricoles, les services publics, la protection sociale. Les marchés financiers s’appuient sur ce traité pour que continue d’être interdit à la Banque centrale européenne de racheter tout ou partie de la dette directement aux Etats ou d’octroyer des crédits progressifs en fonction de la création d’emplois. Ils s’engraissent et spéculent grâce à cette interdiction. Pour la gauche, faire sauter ce verrou devrait-être une priorité, qu’on ait ou non rejeté le traité de Lisbonne.  Pour la gauche, la priorité ne peut pas être la seule « responsabilité dans la gestion »… ou de « donner du sens à la rigueur », comme le répète le candidat socialiste. Face aux rapaces de la finance internationale, une gauche conséquente doit choisir les travailleurs, le peuple. Celui des usines et des champs. Celui des écoles et des laboratoires. Celui de la production et de la création. Celui de celles et ceux qui n’en peuvent plus de la pauvreté, de la précarité et du chômage. Celles et ceux qui ne supportent plus cet avenir incertain. Cet avenir menacé pendant que les détenteurs de capitaux sont sécurisés.

L’enjeu est de taille. Parce que les réponses ne sont pas simples dans cette crise. Il est indispensable que nos concitoyens  se saisissent de toutes ces questions qui conditionnent leur avenir, dans une démarche ouverte, unitaire et rassembleuse. Il s’agit pour la gauche de transformation sociale et écologique, de gagner en juin et de réussir ensuite face à des marchés financiers, un MEDEF, une droite, une extrême-droite qui seront toujours là et que seule la mobilisation populaire pourra contraindre à respecter un verdict des urnes d’autant plus efficace qu’il sera clair. Le Front de gauche, avec son candidat Jean-Luc Mélenchon,  ne souhaite pas rester la seule force anti-austérité qui propose une répartition nouvelle des richesses et une nouvelle manière de les produire, respectueuse des hommes et de la nature. Il se met à la disposition de la majorité de nos concitoyens, qui, aujourd’hui ; sont déterminés à chasser M. Sarkozy du pouvoir pour construire avec eux un rassemblement majoritaire pour faire reculer l’austérité, le chômage, la pauvreté, sortir de la crise et changer l’Europe. La montée entamée du score de Jean-Luc Mélenchon est déjà un élément du rapport de forces qui commence à se constituer. Il convient de l’amplifier partout désormais, sans se laisser détourner ni d’un hypothétique vote utile, ni de l’unité nécessaire à construire pour changer vraiment.

Tout cela se joue sans attendre dans des débats ouverts, dans l’action et le vote.


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Canelle 8 décembre 2011 à 18 h 16 min

L’indisciplinée que je suis aime beaucoup : “Voilà pourquoi chasser M. Sarkozy du pouvoir est une œuvre d’intérêt général, un acte de salubrité publique.”

J’en rêve…….de le chasser, de le voir partir en courant de peur des représailles du peuple français.

Françaises, français, réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard….. !

Lepage 12 décembre 2011 à 11 h 36 min

Bonjour Monsieur le Député,

L’homme – “M. Yzokras dont vous parlez” – possède un CULOT extraordinaire. On a beau le savoir, on n’en croit pas ses yeux ! Trois ans déjà, – la moralisation dans les Finances, il allait s’en occuper et, au ton, il allait le corriger !!! Venir au même endroit tout en n’ayant rien prononcé en 3 ans est édifiant pour la nième fois. Au CULOT majuscule, il faut ajouter MEPRIS pour le peuple en entier (et ses électeurs de 007, avec pour les autres une couche supplémentaire).
Ou alors, il fonctionne Retors d’où le nom à l’envers dont je l’ai affublé, à l’instar du R inversé de René l’énervé, opéra bouffe de JM Ribes qui a connu un beau succès, au Théâtre du Rond-Point, près de 2 mois durant, sur septembre et octobre. Pas “catholique décidément ce président…
Et voilà, qu’après la Libye, il emploie le mot Guerre pour “tabasser” un candidat “désigné” ? Et aptitude au commandement oblige, il sélectionne maréchaux, artilleurs, éclaireur (1) etc Effectivement, il ne sera pas candidat (Dernière minute : la candidature de son 1er ministre 2005/2007……….)

Mais bon, le Front de gauche n’est pas assez large et nous allons oeuvrer pour que se crée un Front digne du Front populaire…que des citoyens (révolution citoyenne) suggèrent de baptiser (!) c’est pour le Rond Point du…9 janvier – FRHC, soit Front Républicain Humain et Citoyen (sous-entendu ?… gauche et laïque.) – on peut expérimenter et rassembler après nous être déterminés c-à-d vers rose ou vers rouge…

Pour la Guerre proposée par le président élu par “erreur historique”, s’il est candidat, nos armes (outre les âmes républicaines made in France) seront plus humaines – évidemment – que ses oligarchies du second Empire (…). d’une façon générale l’Esprit,- des billions de communications (c’est en route depuis 4 ans et ça démultiplie bien…
et des associations tournées vers Culture et Poétique, avec chansons, humour, etc circulent. Pas encore à l’Eclairage, mais bon.
la Route de la 6ème est bienvenue pour Espoir.

Sous la voûte de Jaurès, je n’ai pas résisté à passer son 2è chapître (sur 6) sur la non violence, paru il y a 107 ans…

La Violence (c’est que Jaurès la connaissait la Révolution de 89 et la Terreur de 94. Pour lui , c’était 110 ans avant (…)…2è Chap. suivant Gens Jaurès… :
___.

A mesure que se développent chez les peuples et les individus la démocratie et la raison, l’Histoire est dispensée de recourir à la
violence. Que le suffrage universel s’affirme et s’éclaire ; qu’une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles, et développe l’habitude de la réflexion ; que le prolétariat s’organise et se groupe selon la loi toujours plus équitable et plus large ; et la grande transformation sociale qui doit libérer les hommes de la propriété oligarchique, s’accomplira sans les violences qui, il y cent dix ans, ensanglantèrent la Révolution démocratique et bourgeoise, et dont s’affligeait, en une admirable lettre, notre grand communiste Babeuf.
Babeuf : “pour le plaisir”
Bernard

Lepage 12 décembre 2011 à 18 h 56 min

Il est vrai que l’éditorial de l’Humanité Dimanche était consacré à la détermination et au dynamisme inlassables du candidat de Front de Gauche. qui présente une belle homogénéité pour répondre aux héritiers du général deux étoiles : Avec Pompidou, 16 ans de gaullisme AOC (et coup de pied des 10 ans 58/68),- avec les héritiers 17 ans : Chirak et Mozart !!!. Année 2002, même les chiffres des élections témoignent de l’exaspération vis-à-vis d’une Constitution
spécifique dont on n’a pas fait le deuil et qui est usée (kaki usé)…
2002/2012, en 2 tranches distinctes. La seconde, démarrée en 2007,
c’est une 5 ème bis à effacer; 2002/2012…Le plus joli des Buts à marquer : une 6ème neuve, …
Merci d’avoir rattrapé mes erreurs techniques. A bientôt ! Solidairement…
Bernard
Bien sûr aux 16 et 17 ans, il suffit d’ajouter le bipartisme DGG et 21 ans de septennats complets, soit une 5è de 54 ans (dont 5 d’ans pires, crise ou pas crise…5è ter barrée. Barrez comme dirait JLM…

Canelle 13 décembre 2011 à 12 h 21 min

Jean-Luc Mélanchon aura t-il la majorité ? Pas sûr !

Pour beaucoup, André Chassaigne ferait du meilleur travail…….
Voici quelqu’un qui ne lui donnera pas sa signature :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/12/97001-20111212FILWWW00499-gerin-refuse-de-parrainer-melenchon.php

Autre point :j’ai assisté à une conférence/débat du NPA ;une des questions posées par la salle : “pourquoi ne vous rapprochez-vous pas du Front de Gauche ?”
Réponse : “Nous avons contacté plusieurs fois le Front de Gauche, mais nous n’avons jamais reçu de réponse…… !

Aussi bien pour lutter contre Sarkozy, que contre Hollande ou Marine Le Pen, l’heure du rassemblement de la vraie gauche a sonné, et non l’heure du chacun pour soi.
C’est le seul moyen d’y arriver, autrement il y aura dispersion des voix !

Dans ma ville, NPA et Front de Gauche font face ENSEMBLE et non séparément !

Lepage 13 décembre 2011 à 23 h 21 min

@ Canelle,
Trop assidue pour que l’on n’apporte pas, sans une trace de polémique, une réponse aux avis individualisés que vous adressez dans votre mail de ce jour. La réponse veut regrouper la plupart des personnalités et quelques autres maillons d’une chaîne bien “soudée”,
Celle du FRONT de Gauche !

PatrickLeHyarick député européen – PatrickApel.Muller l’Huma – PierreLaurent secrétairenational PCF – JLMélenchon candidat àPrésidentielle élu à 59 % – André Chassaigne Secondsolidaire du précédent 37 %…..

Voici 5 noms clés des forces FDG (il en est quelques autres) et tous représentent une grande force de citoyens qui les ont clairement choisis ou élus et, fait rare dans les partis s’entendant bien;

Respect à Monsieur Gérin pour son choix qui a donné sa ou des voix à Chassaigne, sans se présenter (…). Donc 96 avec 4 au – tout aussi digne – Dang Tran (pardon pour une possible mauvaise orthographe).

Aussi, tout aussi étonné que désireux de souligner le collectif solidaire des précités, j’ai voulu prendre le temps de fournir cette précision.

La chose moins pardonnable va dans la fourniture d’un des 2 cas contredisant les gens en place : la source du Figaro ! qui Gérinise
et pan dans le leader du FDG…et dans le FDG. Dîtes-leur de quoi se mêlent-ils, à partir du plus menu des exemples. Sarkofig, source à décrier à plus de 90%.
Bien à vous et à Notre But : renvoyer Monsieur Sarkozy !
Bernard

Lepage 14 décembre 2011 à 9 h 50 min

@ Canelle, 2ème partie de votre lettre…

Car là, – révolution citoyenne oblige -, nous sommes totalement dans du positif essentiel avec votre témoignage qui en confirme bien d’autres recueillis par exemple dans les…défilés retraites de septembre/novembre 2010 (quasi unanimité “plusse” au hasard d’autres lieux…Les citoyens NPA pourraient se joindre à ceux du Front de Gauche et Besancenot, non candidat, participer en représentant du NPA et avec des représentants, évidemment tous pour l’humain d’abord contre l’Oligâchis et son petit Nicolas, élu par erreur (…)* et là pas de problèmes Olivier a de bons collaborateurs : Poutou et pardon Mesdames de ne pas avoir vos noms en tête – vous étiez deux, avant le choix “forcé” de Olivier.(avec le chevronné Krivine ?).

– Le Front de gauche n’aurait pas répondu ? Eh bien que candidat JLM et collaborateurs les plus proches : Billard et autres Laurent, Chassaigne, Picquet, éclairent…Poutou-Besancenot seraient aussi bien placés…Et, auparavant, dans cette réunion NPA, quelles source avait répondu quant au silence du FDG (étonnant par ailleurs).

Conclusion provisoire : Les citoyens de toutes les villes (moins exceptions possibles), sont comme les vôtres : ENSEMBLE.
NB : à confirmer à Olivier (Poutou serait d’accord avec vous et moi).
Solidairement
Bernard

nb :les *** et les (…) indiquent des plaines de textes possibles pour développer des démonstrations quand nécessaire, utile, essentiel pour gagner du terrain sur Nap.V-bis.

dupont 14 décembre 2011 à 17 h 39 min

comme pour les révolutions arabes , il va falloir qu’on se batte , dans la rue … pour exiger un changement radical de fonctionnement du système actuel! car ça ne peut aller que de mal en pis!!! plus des gens s’enrichissent et plus d’autre s’appauvrissent….plus les pays sont pauvres (mauvais élèves!!) et plus leurs dettes seront lourdes à rembourser!!! (intérêts accrus!!) c’est un nons sens…. le rapport de force!!! ça ça peut faire peur aux privilégiés!!! marchons tous d’un même pas sur Bruxelles!!!! , français, portugais, espagnols, grècs, italiens,anglais, allemands etc etc et là …. ???

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