Henri Malberg, l’incorrigible militant

le 13 juillet 2017

Nous n’entendrons plus cette voix douce devenue si familière, vibrante d’humanité et d’optimisme, celle d’Henri Malberg qui vient de nous quitter. Notre tristesse et notre douleur sont à la hauteur du respect et de l’amitié que nous lui portions : immenses.

Henri consacra sa vie aux autres, aux grands combats du siècle, aux réflexions et aux actions des forces d’émancipation dont son Parti communiste français auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux. De sa longue expérience de combattant, il avait conservé l’humilité et l’ardente obligation de travailler. Travailler toujours pour comprendre et faire comprendre les événements. Travailler pour expliquer ou rechercher sans cesse. Travailler pour s’ouvrir aux autres. Travailler pour développer son Parti, à Paris et ailleurs.

Travailler encore quand il hérite de la direction du magazine Révolution, au moment où résonnent encore les échos révolutionnaires, et où s’organise aussi un puissant mouvement contre-révolutionnaire s’appuyant sur l’échec du soviétisme alors que partout dans le monde les forces communistes entrent dans une période d’ introspection, de réflexion et de  débats intenses.

« Je suis un laborieux » répétait-il souvent. En fait, Henri cherchait en toute chose le « mieux » quand il devait produire une analyse, une intervention ou un article, préparer une initiative ou une action.

C’est au moment où l’Humanité faisait face à une grave crise, à la fin de l’année 2000, qui nous a obligés à prendre des initiatives nouvelles, que sont créées plusieurs sociétés partenaires dont la Société des Lectrices et Lecteurs. Henri accepta d’en prendre la présidence. Dès lors, il consacre une part importante de son temps à faire vivre le lien entre les lectrices et lecteurs et le journal, à les mobiliser pour défendre et développer notre presse avec des campagnes de souscription et d’abonnement, ou en organisant des centaines de réunions de lecteurs dans tout le pays autour du nécessaire développement de l’Humanité.

Présent à chaque conseil d’administration, à chaque conseil de surveillance, il y prenait toujours la parole pour faire partager ses expériences, rendre compte de l’activité de la société des lecteurs, produire des analyses pertinentes sur l’état de l’opinion et mener le débat d’idées. Il intervenait avec sagacité sur l’évolution de la presse, les possibilités de développement de l’Humanité et la gestion du groupe.

Sous son impulsion, la Société des Lectrices et des Lecteurs devient une force active pour l’Humanité, une force fédérée et vivante, avec un Conseil d’administration qu’il réunit régulièrement et qui décide d’actions utiles.

Plus qu’un ami de l’Humanité, Henri aura été un acteur efficace, déterminé et optimiste du journal. Notre communauté perd un beau militant, le Parti communiste un dirigeant éminent, Paris un élu des citoyens, et notre pays l’une de ces belles personnalités attachée à la République et à la France, un animateur de l’indispensable débat d’idées, de l’action politique dans son acception la plus noble, la jeunesse un allié et un enthousiaste promoteur de l’éducation populaire. Henri aura été un exemple reconnu et respecté bien au-delà de son parti.

Avec sa famille à laquelle nous présentons nos condoléances attristées, nous portons le deuil.

Patrick Le Hyaric
Directeur de L’humanité
Député européen


6 commentaires


Bigonski Suzanne 14 juillet 2017 à 2 h 39 min

Je suis triste mais je me console en pensant à tout ce qu’il nous a donné pendant si longtemps

PIERRE COUMIAN 16 juillet 2017 à 9 h 02 min

salut Henri, salut mon frère, j’avais le bonheur qu’il m’appelât ainsi, merci de ton ardeur, de ton savoir, merci de ta force face au malheur des autres et des tiens, je t’ai connu en 1968 quand secrétaire du 5 è arrondissement de Paris nombre d’entre nous nous te prenais pour un prof de fac, je te pleure, l’indéfectible communiste français, à samedi 22 à 11:30 au mur pour un dernier adieu, salut.

BUFFARD Martine 21 juillet 2017 à 11 h 04 min

J’ai connu Henri en 1978 quand je suis arrivée dans le 20ème, comme institutrice à l’école Vitruve.Il avait une analyse de la situation (locale ou nationale) toujours juste quand il prenait la parole dans les comités de section.On a mené ensemble la lutte de la place de la Réunion en 1990. Et puis en 1995, c’est lui qui m’a demandé d’être sur la liste d’Union de la Gauche aux municipales et j’ai été élue…Ce fut un grand moment ce soir-là sur la place Gambetta! Jusqu’en 2001, il était toujours présent pour m’aider, me conseiller, m’apprendre la complexité de la vie politique de la ville de Paris. Je crois que sans lui, j’aurai rapidement démissionné de mon poste d’élue. J’ai quitté le PCF en 2002, mais j’ai toujours gardé un lien épistolaire avec lui car maintenant j’habite dans l’Aveyron. C’est avec une grande émotion que je viens d’apprendre sa mort. Salut Henri, je ne t’oublierai pas!!!

COSSE PAUL 22 juillet 2017 à 22 h 04 min

Malberg , ami de ma famille et de Samy , mon frère devenu médecin, avec laquel il avait passé 3 jours à la Santé en 1949 sommes très attristés….Moi-même , médecin, et ex-Pt d’une association , je vous ai écrit souvent et ai reçu l’appui de Henri en vue que l’Huma cesse d’ouvrir ses colonnes à un groupe minoritaire de la psychiatrie. A de rares exceptions (expl: l’interview de Adeline Hazan du 5 10 16 de l ‘HD) l’huma ignore les vrais problèmes de la psychiatrie!!! Accès aux soins tellement insuffisants que les malades , souvent pour des délits ,en comparution immédiate remplissent les prisons!!!
Henri qui était chargé un moment pour le parti du travail auprès des gardiens s’en étonnait déja il y a 20 ans et plus…
Lui rendre hommage c’est aussi faire le nécessaire à l’HUMANITE ET AU PARTI

COSSE PAUL 22 juillet 2017 à 22 h 06 min

AVEZ VOUS RECU MON MESSAGE?

LEBRUN Paulette 24 juillet 2017 à 14 h 54 min

Je porte avec sa famille, son Parti, ses camarades, ses amis, le deuil d’Henri MALBERG. Je ne l’avais jamais rencontré mais au travers des compte rendu des réunions de la Société des lectrices et des électeurs de l’Huma on découvrait dans son écriture l’homme engagé, courageux, toujours prêt à se battre mais pas seulement. Il y avait chez lui une fine intelligence pleine de clairvoyance et de générosité. Il m’a marquée. Merci Camarade MALBERG. Je crois que tu seras toujours parmi nous. Ta petite fille semble vouloir suivre ton exemple.

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