Halte à la vie chère

le 7 avril 2011

Les travailleurs, les chômeurs, les jeunes et les retraités subissent une double peine, une double pénalisation, un double pillage. Les produits indispensables à la vie quotidienne ne cessent d’augmenter alors que les salaires, les retraites, les allocations  sont bloqués. Le budget des familles consacré à l’alimentation représente près de 14% du total. Il s’envole ! Café, farine, pâtes, pain, beurre, huile, fromages, biscuits, chocolat ont augmenté de 5 à 20%. L’habillement et les chaussures sont en passe de faire un bond. Les médicaments comme la consultation chez le médecin sont toujours moins bien remboursés.

Le prix de l’électricité, du gaz, des carburants s’envole. Le gaz a augmenté de 60% depuis 2004, année d’ouverture du capital de GDF. Les promoteurs de cette privatisation comme des autres, l’avaient pourtant justifiée au nom d’une « concurrence » qui ferait baisser les prix. Arnaque idéologique mais aujourd’hui bien réelle dans le porte-monnaie ! En vérité si on restituait les plus de 600 millions de profit de Suez-GDF sur le gaz, on pourrait en faire baisser le prix de 8%. On pourrait faire la même démonstration pour l’électricité ou les médicaments dont les grands laboratoires et les firmes pharmaceutiques affichent d’insolents profits.

Et que dire de ceux, faramineux, des pétroliers de la multinationale Total, dépassant les dix milliards d’euros, dont une bonne partie est réalisée par le pillage des automobilistes à la pompe. Une redistribution d’une infime partie de ces profits, combinée avec un abaissement de la taxe intérieure sur les produits pétroliers, permettrait de diminuer les prix des carburants. Le pouvoir sarkozyste, serviteur du capital, préfère augmenter le rendement de la TVA et des taxes sur les carburants pour supprimer l’impôt sur les grandes fortunes ! Que dire aussi de la spéculation sur les logements !

Il est urgent que les forces progressistes, les syndicats ouvriers, étudiants et agricoles, les associations de consommateurs, de chômeurs, de locataires s’unissent pour faire enfin la clarté sur la formation des prix alimentaires et textiles. D’abord, malgré de bonnes proclamations, aucune disposition n’est prise pour désarmer les spéculateurs qui gagnent des fortunes sur des stocks de matières premières alimentaires, parfois virtuels, pour se faire d’énormes bénéfices. Ajoutons que désormais les quelques grandes marques de la distribution sont celles dont les profits sont les plus élevés. Ils se réalisent au prix de la famine et des privations des familles populaires. Là encore le sacrosaint principe capitaliste du « libre échangisme intégral » ne permet ni l’abaissement des prix à la consommation, ni le début de l’amélioration de la vie des gens. L’Euro fort avait fait augmenter les prix à la consommation dès sa création. Ce mouvement s’est amplifié depuis, alors que les défenseurs du traité de Maastricht expliquaient qu’il protégerait de la hausse des prix. Un mensonge de plus !

C’est pourtant pour renforcer cette prééminence d’un Euro fort, pour attirer les capitaux, que le dernier Conseil européen a décidé d’un projet dit « pacte pour l’Euro plus ». Ce projet, comme l’était au début le traité de Lisbonne ou la directive Bolkestein, est totalement caché à nos concitoyens. Pourtant, il aura de terribles conséquences pour la vie quotidienne de chacun. Il est basé sur une vaste escroquerie politique et intellectuelle. Pour prétendument faire face aux dettes publiques, le « pacte pour l’Euro plus » va au-delà des traités de Maastricht et de Lisbonne, en organisant un coup d’état supranational au service de la Commission de Bruxelles qui décidera « a priori » de la nature et des orientations des budgets des Etats. Ajoutons que ce texte va jusqu’à vouloir régir la nature des négociations sociales. Ce coup d’état se fait au service exclusif des puissances financières et contre les travailleurs, dont il est prévu d’abaisser les salaires au nom de la « compétitivité », d’allonger le temps de travail, de reculer encore l’âge ouvrant droit à la retraite, alors que l’impôt sur les sociétés serait abaissé et que les impôts les plus injustes dits « impôts de consommation » seraient augmentés. Le modèle du travail serait celui de  « la précarité généralisée », au nom du concept de « flexi-sécurité ».

Il n’y a aucune issue de ce côté. Ce sera un nouveau transfert accéléré de la valeur ajoutée produite par le travail vers le capital. Ce sera l’appauvrissement généralisé pour les familles, la surexploitation des travailleurs de plus en plus précarisés, encore plus insécurisés.

Le combat unitaire, le rassemblement contre ce projet doit prendre une nouvelle ampleur. C’est urgent ! Cette action pour les salaires, l’augmentation des retraites, la sécurité de l’emploi, la défense et la modernisation de nouveaux services publics, l’accès au logement, à l’école pour toutes et tous, participe de l’indispensable mouvement contre ce pacte pour l’argent, au niveau de tout le continent.

L’invention d’un nouveau pacte social et écologique en France et en Europe est une ambition de l’heure. Il faudra en effet inventer de nouveaux modes de production et de développement social et écologique. Dans l’immédiat, l’urgence est à agir pour dire halte à la vie chère et pour l’augmentation des rémunérations par une autre répartition des richesses.

Le pouvoir doit bloquer les prix des produits de première nécessité et des loyers. Il est possible d’augmenter les bas et moyens salaires de près de 200 euros par mois en utilisant la moitié des 80 milliards d’euros de profits des sociétés cotées en Bourse, reversés en dividendes aux actionnaires. Oui, on peut améliorer la vie tout de suite.

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0 commentaires


Albert 7 avril 2011 à 6 h 42 min

Qu’attend-t-on pour sortir de cette Union Européenne au service du capital ?

Canelle 7 avril 2011 à 9 h 59 min

Bonjour Albert,

Si vous pouviez nous rejoindre :
http://assembleeconstituante.fr/

C’est tous ensemble et ayant recours à une Assemblée constituante que nous arriverons à faire appliquer la Démocratie directe.

La Démocratie directe existe dans d’autres pays, mais pas en France ; si nous y arrivons, nous pourrons faire poids pour tous les européens.

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