Haïti ne doit pas être l’enjeu d’une bataille de domination entre grandes puissances

le 21 janvier 2010

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Eric 23 janvier 2010 à 0 h 54 min

Merci pour la pertinence de vos propos en si peu de temps accordé. Ayiti, de son nom créole, paie douloureusement son nom de « perle des antilles ». Ce pays est accablé par les catastrophes naturelles, comme si le destin s’acharnait sur lui; cependant, il n’est pas de fatalité, surtout quand on constate que face aux catastrophes naturelles, les pays sont inégaux.
Au-delà des forces terrifiantes de la nature, il convient de s’interroger sur certains points: pourquoi quand un tremblement de terre affecte le Japon, compte-t-on si peu de victimes ? Dans cette archipel, lorsqu’une catastrophe naturelle a de terribles conséquences (la tragédie de Kobe), des enseignements sont tirés, des normes anti-sismiques sont remises à jour, l’éducation préventive est amplifiée.
Mais le Japon est un état riche. Tant mieux pour la sauvegarde de ses habitants.

Quelle injustice fait-elle que Haïti ne puisse bénéficier d’une telle prévention ?
Faut-il rappeler que:
– Que c’est en Haïti que la France instaura son sinistre « code noir », mettant au fer des peuples africains déportés, sous l’égide d’ une économie basée sur le système esclavagiste ?
– Que la France tira des richesses colossales de l’industie sucrière de ce pays ?
– Que le soulèvement mené par Toussaint-Louverture allait faire d’Haïti le lieu de la première révolution sud-américaine, fondée sur l’abolition de l’eclavage ?
– Qu’après de nombreuses batailles, la France fit PAYER à Haïti en monnaie sonnante et trébuchante son indépendance, s’enrichissant encore sur le dos de l’ile opprimée, après s’être enrichie sous le joug coloniale ?

Ce n’est pas Haïti qui a une dette envers la France, mais la France qui a une dette envers Haïti ! Le minimum de décence serait que l’on “rembourse” ce pays !
Mais continuons:
– L’ile fut occupée par les américains de 1915 à 1934: le prétexte était l’instabilité permanente du pays, en réalité savamment entretenue.
– Quand les empires (nord-américains, français, européens) ne furent pas à gouverner sur place, ils placèrent de sinistres dictateurs qui firent que jamais Haïti ne put se stabiliser.
– Haïti ne cesse de souffrir des lois dictatoriales du F.M.I., et M. Strauss-Kahn se découvre des élans de générosité alors qu’avant le séisme le pays pliait encore sous les obligations de son organisation et de l’O.M.C., dikats instaurant la misère …

Voilà ce qu’impliquent les stratégies coloniales, impérialistes, et le système qui crée les conditions de ces stratégies: le capitalisme.
Haïti, la perle des Caraibes ? La perle du capitalisme plutôt !

Aussi la présence nord-américaine rend perplexe. Certes, l’administration Obama a su être rapide, et a les moyens d’une aide efficace. Cependant, l’ombre de Katrina plane derrière tout cela, comme si les U.S.A. voulaint faire oublier leur incurie face à la catastrophe qui détruisit la Louisiane, au nom de leur diaspora haïtienne.
Pourquoi alors demander à Bush, figure de l’irresponsabilité d’alors, associé à Clinton (la carpe et le lapin ?) de s’associer dans la structuration de l’aide humaintaire, de la gestion des dons ?
Et surtout, pourquoi envoyer plus de 10 000 marines, un porte-avion, et sans doute un sous-marin nucléaire ? Ne nous refaitons-pas le coup de 1915 ?
Bien sur l’aéroport est engorgé, ce qui permet aux nord-américains de détourner un avion de Médecins sans Frontières, contenant des médicaments plus utiles que les armements déployés. Mais la présence de l’armée n’est-elle pas un facteur déterminant dans cet engorgement ?

Difficile d’échapper aux arrières-pensées.
Les pays de Alliance Bolivarienne pour les Amériques (A.L.B.A.) ne sont pas éloignés. Les iles membres de l’A.L.B.A. que sont Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent-et-les Grenadines, la Dominque, Cuba bien sur, sont même à “quelques encablures”. Idem pour ce qui est des côtes du Venezuela. Venezuela et Cuba qui ont dépêché nombres de médecins sans que cela ne soit trop relayé par les médias.
Après le coup d’état au Honduras, les Etats-Unis profitent-ils de la catastrophe de Haïti pour serrer leur étaux sur les pays de l’A.L.B.A. ? Une idée aussi horrible est effrayante. D’autant plus que plusieurs mouvements sociaux d’Haïti envisageaient une intégration à l’A.L.B.A. … Il n’y a qu’à se souvenir de la visite de Chavez dans ce pays et de l’enthousiasme suscité.

Pour toutes ces raisons, la conférence semble-t-il prévue au Canada sur le sort d’Haïti devra exiger l’évacuation des troupes militaires nord-américaines de l’île, et dénoncer Hyllarie Clinton lorsqu’elle parle de présence à “moyen” ou “long” terme. Cette conférence devra remettre en cause la férule des organisations comme l’O.M.C. ou le F.M.I. sur les pays les plus pauvres. Elle devra supprimer la dette et demander des réparations. Elle devra donner aux seuls haïtiens, de manière démocrate, et délivrée des entraves de l’oppression post-coloniale les décisions concernant la reconstruction de l’île, dans le respect de ses choix politiques et économiques.

Je renvoie à un lien sur Chavez, que je juge très instructif, très fort, décrivant sa propre expérience haïtienne, et qui, à mon sens, permet de contrebalancer le discours des médias dominants:
http://www.dailymotion.com/video/xbw976_chavez-le-drame-dhaiti-et-limperial_news
http://www.youtube.com/watch?v=-LhHL_TaRHc

Que vive Ayiti libre.

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