Faux et usage de faux !

le 12 février 2013

Voilà plus de seize ans, depuis la grave crise dite de la « vache folle » que les consommateurs sont obligés de douter de leur alimentation. Depuis, il y a eu en 2002, l’importation par une chaîne de restauration rapide de viande britannique malgré l’embargo lié à la vache folle. Puis, en 2011, une alerte aux steaks contaminés qui avaient produit l’intoxication alimentaire de sept enfants.

Loin d’avoir tiré les leçons de ces risques sanitaires et alimentaires, on découvre aujourd’hui, stupéfaits qu’une machinerie couvrant plusieurs pays européens, introduit non seulement de la viande de cheval à la place du bœuf dans des plats cuisinés, mais que cette viande, partant de Roumanie, fait le tour de l’Union européenne, passant de main en main, d’acheteurs en traders, de transformateurs en transporteurs, jusqu’à des plates-formes de distribution pour arriver aux supermarchés, empaquetée dans de jolies boîtes appétissantes, dont on nous vante chaque soir sur les écrans de télévision, les multiples qualités. Dans de longs circuits, chacun prend évidemment de petites commissions au passage.

C’est de la tromperie organisée ! Ce ne sont pas des dérives de la chaîne de la viande. C’est un système organisé ! Et ce système fonctionne contre les consommateurs et nos propres producteurs agricoles qui eux sont soumis à de multiples tracasseries et paperasseries  prétendument au nom de la qualité sanitaire ou environnementale. Quelle blague ! Quelle imposture ! Que valent ces larmichettes déversées dans les journaux et les studios audiovisuels quand on sait que ce sont précisément les politiques d’austérité dans chaque état qui réduisent le nombre de contrôleur, de douaniers et de vétérinaires ?

Et le dernier conseil européen vient précisément de tailler encore dans ces dépenses servant à ces contrôles. Ajoutons que les débats en cours sur la réforme de la politique agricole commune ne conduisent nullement à inciter à une agriculture paysanne et à des circuits de transformations et de distribution courts.

Le même conseil européen a décidé de réduire encore le budget de la politique agricole. Autrement dit, il créé les conditions d’une plus grande industrialisation de notre production agricole et alimentaire, la plaçant sous la coupe toujours plus grande du capital bancaire et financier qui fait fi des cycles de la nature, parce qu’il ne pense qu’en terme de profits maximums.

Tous les discours dans lesquels on croit désormais bon de placer une petite graine de « verdissement » de l’agriculture ne vaudront rien tant que ces lois d’austérité et de l’alimentation bas de gamme pour les familles populaires et les juteux bénéfices pour les secteurs d’aval de la production agricole, à partir d’importations agricoles ici et de réexportations contre les cultures vivrières ailleurs.

L’environnement et la qualité alimentaire ne peuvent pas s’accommoder du capitalisme échevelé et de son austérité à perpétuité. Le Parlement national et le Parlement européen devraient chacun diligenter une commission d’enquête parlementaire sur ce scandale et rendre public ses travaux et en tirer les conséquences pour une nouvelle politique agricole, agroalimentaire et alimentaire européenne et nationale. Il faut en finir avec le faux et l’usage de faux.

 1830184_5_bda2_ill-1830184-a57d-cheval_37f3dae039053719bba7e91588bf28ff

Deux traders, quatre entreprises et cinq pays


0 commentaires


Dussaut 12 février 2013 à 12 h 40 min

Corrompu tout est corrompu !!
Tout le système Oligarchique, même la chaîne alimentaire est pourrie…
On nous prend pour des CONS, de naïfs, des abrutis.
Tout cela pourquoi ? Du fric.
Pour un engrenage démentiel, à cause de la finance, du business sale.
Vous le savez Monsieur le Député, derrière tout cela il y a le Bilderberg/Trilatérale/ Nouvel ordre mondial.

Michel Lefevre 12 février 2013 à 12 h 56 min

Je suis tout a fait dans les dispositions que Patrick Le Hyaric,pour ce qui concerne cette affaire ! C’est un scandale de plus dans ce marché gigantesque qu’ est la mondialisation.Il faudra de grès ou de force revenir à une agriculture écologique !

Pierre Boudet 12 février 2013 à 15 h 52 min

Cette sombre histoire n’a rien de surprenant et n’est pas la dernière, je suis effaré de voir les hommes politiques de droite et du PS, chanter l’air des vierges outragées, alors que tous se sont battus bec et ongles pour imposer le traité de Maastricht qui a fait entrer dans la loi {LA LIBRE CIRCULATION DES CAPITAUX, DES MARCHANDISES et des USINES} traité que tous ceux qui ont suivis depuis ont renforcé dans l’intérêt du capital, la suppression des contrôles sanitaires par la diminution du nombre d’ inspecteurs, la recherche effrénée du profit au détriment de la qualité

Laisser un commentaire

Commentaire

Nom *

Les champs marqués * sont obligatoires

Email *

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Restez en contact

Inscrivez-vous à la newsletter