Discours d’inauguration du Village du Monde

le 16 septembre 2017

Fête de l’Humanité  

Inauguration du Village du Monde

Patrick le Hyaric

Samedi 16 septembre 2017-09-08

“Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Représentants des États,

Mesdames et Messieurs des journaux et organisations progressistes du monde entier,

Chers amis, chers camarades,

Bienvenue à chacune et chacun d’entre vous dans le Village du Monde de notre 82e Fête de l’Humanité.

Merci de nous faire une nouvelle fois l’honneur de votre présence, pour ce rendez-vous d’inauguration particulièrement important pour nous tous, au cœur de cet espace dédié à la solidarité internationale.

Merci de nous témoigner votre amitié, de réaffirmer nos rapports de confiance, nos engagements à construire ensemble des réponses de progrès aux maux qui frappent notre commune humanité.

Les rencontres fraternelles que nous allons avoir tout au long de cette Fête de l’Humanité vont, j’en suis sûr, nous permettre de renforcer plus encore les liens qui nous unissent.

Des liens indispensables dans la lutte pour la réalisation des objectifs que nous partageons.

Oui nous affirmons la nécessité de construire un monde de solidarité et de fraternité.

Il n’y a de fatalité ni à la guerre, ni aux inégalités et à la dégradation de notre planète commune.

Oui, ici nous travaillons à souder les peuples dans les combats pour la justice, la liberté, la paix.

Chers amis,

Nous inaugurons cet espace au soir d’un été qui a vu se succéder tant de catastrophes dites « naturelles ».

Ouragans, sécheresses, coulées de boue géantes, pluies diluviennes, incendies monstres dans de si nombreux pays, jusqu’au Groenland, ce territoire d’icebergs et d’eaux glacées.

La communauté scientifique s’accorde désormais à reconnaître qu’elles sont le signe de dérèglements climatiques profonds liés à une hausse considérable des températures.

Ces jours derniers, les Antilles, Cuba, les côtes nord-américaines viennent de connaître l’un des plus grands cyclones, baptisé IRMA, que l’océan Atlantique ait jusqu’ici connu, provoquant des destructions massives et emportant sur son passage vies et maisons, semant le désespoir et la désolation.

Nous faisons de cette fête de l’Humanité une puissante caisse de résonnance de l’élan solidaire qui s’est levé pour venir en aide aux familles, aux blessés, aux sinistrés démunis.

Nous nous associons au travail remarquable effectué par le Secours populaire français pour récolter les dons nécessaires et éviter qu’à la catastrophe naturelle ne succèdent maladies et pénuries.

Cet ouragan survient après d’autres d’une puissante intensité qui ont frappé la région caraïbe quelques semaines auparavant.

D’année en année se répète le scénario noir des vents violents et des mers déchainées, promettant de nouvelles fins d’été sans répit pour les populations locales.

En Inde, au Bengladesh, au Népal les pluies  torrentielles des moussons ont provoqué la mort de milliers d’êtres humains. Un tiers du Bengladesh a été englouti par les eaux.

Oui le malheur et la désolation ne reconnaissent pas les frontières.

Ils n’ignorent cependant pas les inégalités qui gangrènent le développement du monde.

Car ce sont toujours les plus pauvres, les populations les plus précaires abandonnées par les puissances publiques, ignorées par les puissances d’argent, qui pâtissent les premières et en plus grand nombre de ces catastrophes.

Faire monter la conscience mondiale de l’incompatibilité de notre mode de développement capitaliste avec la sauvegarde de notre planète, c’est mettre en lumière la violence des inégalités mondiales. C’est ouvrir la voie à un nouveau mode de développement qui combine progrès social et progrès environnemental.

Il y a deux ans, à quelques centaines de mètres d’ici, se tenait la Conférence mondiale pour le climat. Des engagements ont été pris de manière quasi unanime pour réduire à 1,5 degré la progression des températures d’ici la fin du siècle.

Et voici que le président du principal pays pollueur, M. Trump, renie la signature de son pays ; se défausse d’un engagement solennel à portée universelle ; s’assoit sur la volonté des peuples du monde de conjurer le péril climatique.

Alors qu’il faudrait redoubler d’efforts pour avancer réellement.

Alors qu’il faudrait abonder les fonds de coopération pour permettre aux pays les plus pauvres de continuer leur développement sans recours massif aux énergies carbonées dont les Etats-Unis usent et abusent impunément.

La conscience universelle doit être à la hauteur du défi.

Chers amis,

Aux désastres écologiques et aux catastrophes naturelles s’ajoutent dans nos esprits les échos terrifiants qui nous viennent des rives du Pacifique.

Ce sont les échos des tensions qui risquent d’enflammer l’Extrême-Orient.

La Corée du Nord nous replonge dans les angoisses d’une apocalypse nucléaire en brandissant la menace d’attaques atomiques, en provoquant ses voisins par le lancement de missiles de longue portée par-dessus leurs populations.

Difficile de ne pas voir derrière la montée de ce sinistre et dangereux jeu de martingale, la volonté de peser sur le rapport de forces mondial, et pour les Etats-Unis de retrouver leur lustre impérial qui, dans le monde multipolaire que nous connaissons, leur est bien contesté.

Comment concevoir de laisser le sort du monde et de peuples entiers se jouer dans ce duel imbécile entre un tyran et Ubu roi ?

Les peuples n’acceptent plus la course insensée au surarmement.

Cette course insensée à la mort.

Les Etats-Unis qui à eux-seuls réalisent plus du tiers des dépenses militaires mondiales vont augmenter de près de 10% leur budget militaire pour l’année qui arrive.

Comment prétendre lutter contre la prolifération nucléaire lorsqu’on en est soi-même l’accélérateur ?

C’est aux cinq membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies que revient la lourde responsabilité d’enclencher la dynamique du désarmement nucléaire.

La France s’honorerait à prendre langue avec les 122 pays qui se sont fait les interprètes de l’aspiration irrépressible des peuples à la Paix, le 7 juillet dernier, en signant le premier traité de désarmement nucléaire.

Nous refusons la spirale des tensions !

Nous refusons l’engrenage des menaces et des fanfaronnades guerrières.

Nous l’affirmerons avec force le 23 septembre prochain dans la rue, lors de la journée mondiale de la paix, aux cotés de dizaines d’associations, de collectifs et de partis politiques. Aux cotés de nos amis du mouvement de la paix.

Rarement cette journée aura été si importante et décisive.

Elle l’est d’autant plus à l’heure où le terrorisme fanatique et aveugle frappe, mutile en invoquant une religion dévoyée et trahie. Les deuils et les morts ne connaissent pas de frontières.

Nous nous associons à la douleur et à la colère du peuple irakien, une nouvelle fois victime d’un ignoble attentat qui a emporté plus de 80 vies dans le sud irakien.

Nous nous associons à la peine du peuple anglais à nouveau victime d’un attentat qui, heureusement, n’a pas fait de morts.

Si le prétendu Etat islamique fléchit sous les coups de boutoirs de la coalition militaire, il n’en finit pas de semer la terreur et le désarroi sur tous les continents.

Les djihadistes, quelle que soit leur obédience, mènent une guerre de haute intensité dans les esprits pour entretenir partout la division et semer les graines de la haine et de la peur.

De cette fête de l’Humanité, nous affirmons notre solidarité la plus fraternelle avec toutes les victimes de la nébuleuse fondamentaliste du crime.

En Irak, en Syrie, au Sahel, au Nigéria, à Barcelone, Londres, Nice ou Paris, ou encore aux Etats-Unis.

« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde » écrivait Brecht a propos du fascisme.

Il est encore fertile le terreau d’où a surgi le terrorisme, celui des guerres de proie menées par les puissances impérialistes, notamment américaine, celui des despotismes qui entretiennent misère et corruption, divisons ethniques et religieuses, celui des obscurantismes qui prospèrent sur la détresse matérielle et morale des populations.

Pour que la paix revienne au Moyen-Orient, il faut sortir des logiques de puissance, de la nostalgie d’empires défaits que certains rêvent de reconstruire, où l’on fait fi de l’opinion des citoyens du monde, du droit international, de l’aspiration des peuples à la paix.

A quoi cela a-t-il servi d’engager des guerres successives en Irak, en Afghanistan ? A quoi cela sert-il d’annoncer de nouveaux engagements militaires en Afghanistan sans concertation avec qui que ce soit ? Les leçons de ces désastres n’ont donc pas été tirées ?

De cette fête de l’Humanité, proclamons avec force que l’avenir du projet européen, les rêves de notre jeunesse, ne sont pas ceux de la militarisation et d’une armée européenne.

De cette fête de l’Humanité proclamons que ce n’est pas de l’augmentation de 2% des budgets militaires dont nous avons besoin.

Exigeons une baisse de 5% par an des dépenses mondiales d’armement soit 1000 milliards de dollars chaque année, ce qui, selon l’ONU, permettrait de résoudre les problèmes principaux de notre humanité, l’alimentation, l’accès à l’eau, l’alphabétisation et l’éradication des principales maladies.

Chers amis,

Comment accepter, alors que progressent les sciences et les techniques, la production de richesses, les moyens de soigner et de guérir, les moyens de communication et d’échanges, de développement matériel et culturel, que tant d’êtres humains, que tant de peuples survivent à peine entre guerres et pénuries, faim et maladies.

Partout soyons les combattants de la liberté, de la justice et de la paix

Trois valeurs, trois combats que nous portons en étendard contre les fatalismes, les obscurantismes et les populismes.

La paix c’est non seulement les armes qui se taisent et les diplomates qui agissent.

Mais c’est, aussi et surtout, un projet politique qui écarte les raisons des conflits. Un projet de liberté et de justice, un projet de progrès social et écologique.

Lorsque les perroquets médiatiques et les porte-flingues libéraux accusent les militants de la paix de candeur ou de naïveté, ils ne font, en réalité, que cacher leur crainte.

La crainte de faire face à des aspirations sociales.

La crainte de ne plus pouvoir vivre des subsides de l’industrie de l’armement et des reconstructions.

La crainte d’être confrontés à une nouvelle ambition démocratique, comme l’avaient fait, au sortir de la deuxième guerre mondiale, celles et ceux qui ont élaboré dans la nuit de l’occupation les bases d’une société plus juste.

C’était le programme du Conseil National de la Résistance, la Sécurité Ssociale, les grands services publics, la justice, l’égalité sociale, une ambition pour la culture et l’éducation.

C’est cela la paix véritable. Celle qui éteint tout ce qui conduit à la guerre.

C’est cela que nous vous appelons à construire avec patience et détermination, dans les conditions de notre époque.

C’est cette paix que réclame depuis des décennies le peuple palestinien, victime du vol de ses terres, du dépeçage de son territoire, d’un déni de droit permanent, du mépris et du racisme d’État et d’une colonisation digne des siècles passés.

De cette fête nous réaffirmons notre totale solidarité avec les combattants de la paix d’Israël et de Palestine.

Nous crions liberté et justice pour tous les prisonniers politiques palestiniens.

Nous crions justice et liberté pour Marwan Barghouti,

Nous crions justice et liberté pour notre ami, notre frère, notre camarade Salah Hamouri.

Exigeons sans délai ni conditions sa libération et formons le vœu qu’il puisse être des nôtres le plus rapidement possible.

Liberté pour les peuples martyrisés, au nom de leur identité culturelle, de leurs cultes, de leur histoire, liberté pour les Rohingyas qui fuient la Birmanie et les minorités d’Orient persécutées.

Libertés aussi pour les journalistes et les démocrates de Turquie, les parlementaires du Parti Démocratique des Peuples et  les militants kurdes, nos frères et nos sœurs héroïques combattant de la justice et de la liberté.

La Fête de l’Humanité accueille le journaliste turc Can Dündar, ex-rédacteur en chef du quotidien Cumhurriyet aujourd’hui en exil, que le régime du nouveau sultan  d’Ankara, Erdogan veut réduire au silence. Nous lui exprimons ici toute notre solidarité.

Liberté aussi pour le journaliste américain Mumia Abu-Jamal, représenté à notre Fête par Johanna Fernandez. Vous le savez, Mumia est aujourd’hui gravement malade et purge après un procès non équitable une peine de prison  à perpétuité aux Etats-Unis.

Liberté et justice pour les berbères marocains du RIF en lutte pour l’émancipation sociale et politique. Liberté et justice pour le peuple sahraoui !

De cette fête, nous crions justice pour les peuples d’Amérique latine.

Après l’évènement majeur qu’a été la reconnaissance par les Etats-Unis de Cuba il y a près de trois ans, la situation déçoit les espérances.

Voilà que M. Trump brandit la menace de l’ingérence directe et parfois militaire dans les affaires intérieures de certains Etats latino-américains. Il se livre à des pressions inadmissibles sur ceux qui contestent la domination des états-unienne sur le continent sud-américain. L’ignoble embargo qui pèse tant sur le peuple cubain continue à s’exercer impunément.

Nous ne devons pas le laisser faire ! Nous sommes solidaires des peuples d’Amérique du sud qui luttent pour leur indépendance, leur dignité, contre la misère, les bidonvilles et pour le progrès partagé.

Nous crions justice pour le peuple brésilien qui vit sous la férule mafieuse d’une oligarchie qui a usurpé le pouvoir.

Justice et paix pour le peuple vénézuélien en prise aux assauts d’une réaction violente et antidémocratique.

Justice et paix pour le peuple colombien, ses syndicalistes et militants politiques engagés pour la paix et le progrès social malgré la violence des milices patronales.

Justice et paix pour les peuples du grand continent africain dont on dit, à juste raison, qu’il est appelé à jouer un rôle décisif dans le devenir de l’Humanité.

Sortons d’un ordre mondial ancien dont on mesure chaque jour un peu plus la faillite !

Finissons-en avec la Françafrique néocoloniale qui conforte des dictateurs qui pillent les richesses de leurs pays.

La France, l’Europe ont besoin d’une vraie coopération avec les pays africains fondée sur un véritable développement commun équitablement partagé.

Nous disons clairement que l’engagement militaire de la France dans plusieurs pays africains n’est pas de nature à répondre aux problèmes posés y compris en matière de sécurité face aux terroristes.

De nombreuses délégations venues de pays africains, sont présentes sur cette fête de l’Humanité. Comme chaque année d’ailleurs. Nous les remercions du fond du cœur pour leur présence.

Chers amis, chers camarades,

L’humanité n’en peut plus de la concurrence effrénée, des dogmes imbéciles imposés par les instituions internationales.

Elle n’en peut plus des traités de libre-échange qui permettent la surexploitation des peuples du sud et conduisent à l’appauvrissement des travailleurs du nord.

Ces traités qui n’ont pour seul objectif que de permettre au capital mondialisé d’accroitre son taux de profit par l’exploitation du travail humain et sur le dos de l’environnement.

Nous sommes mobilisés, avec des dizaines d’associations et collectifs d’outre-Atlantique, pour empêcher l’application du traité avec le Canada dont un rapport, commandé par le gouvernement français lui-même, vient de démontrer l’extrême nocivité pour l’environnement.

C’est à des traités de coopération, des traités aux objectifs sociaux répondant à des normes environnementales élevées que nous appelons.

L’Union européenne perd la confiance des peuples en s’engageant dans ce libre-échangisme effréné. Elle perd le confiance des peuples qui la composent en entretenant en son sein des règles de fonctionnement dont le but ultime est d’organiser la concurrence la plus féroce entre travailleurs et modèles sociaux.

Les déséquilibres économiques, sociaux, territoriaux de plus en plus profonds éloignent les peuples et font douter jusqu’à l’idée même d’Europe.

La France doit prendre des initiatives pour une refondation démocratique, sociale et écologique du projet européen, pour écarter les tensions qui la menacent sur ses frontières orientales. Une refondation qui se ferait à partir des travailleurs, des peuples, pour progresser vers une nouvelle union démocratique et des peuples libres et souverains coopérant entre eux pour le progrès humain.

Notre continent a su inventer les accords de sécurité collective d’Helsinki en 1975, alors qu’existait l’URSS. Il doit retrouver cet esprit de coopération et de dialogue au risque d’un nouvel embrasement.

La France doit agir pour que l’Union européenne refuse de s’engager dans des schémas simplistes d’un autre âge échafaudés au gré des humeurs et caprices d’une puissance nord-américaine versatile et dominatrice.

Chers amis chers camarades,

Tous les défis, sociaux, environnementaux, le défi migratoire,  réclament de la coopération, de la solidarité, du co-développement,

Ils réclament chacun la mise en commun des biens indispensables à la survie des êtres humains, pour faire face aux fléaux qui les assaillent.

Qui peut croire que c’est en dressant des murs – ces murs qui se démultiplient à mesure que s’accroit l’emprise globale du capitalisme -, ou en se réfugiant derrière des lignes Maginot illusoires que l’on va parvenir à sécuriser un monde où les tensions s’exacerbent ?

Un monde dans lequel les inégalités explosent.

Un monde où les huit personnes les plus riches de la planète possèdent autant que sa moitié la plus pauvre soit 3,5 milliards d’êtres humains. Comment justifier, au-delà des convictions de chacun, une aussi folle aberration ?

Il faut mettre en échec la course insensée à l’accaparement des richesses par quelques-uns au détriment des intérêts du plus grand nombre, à l’exploitation irresponsable des matières premières, du pétrole et du gaz au détriment des équilibres écologiques et au prix de désastres irréparables.

C’est bien par la convergence mondiale de nos luttes respectives, que l’on pourra mener ces combats.

C’est bien au niveau international que nous pourrons gagner la lutte contre la fraude fiscale internationale et les paradis fiscaux.

Rendez-vous compte : l’OCDE évalue le coût de la fraude et de l’évasion fiscale dans le monde à 240 milliards chaque année.

C’est exactement le montant estimé par la FAO, l’organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture, pour éradiquer la faim dans le monde.

Nos camarades, les parlementaires Eric et Alain Bocquet, ont lancé l’idée d’une conférence internationale sur cette question à l’image de la conférence mondiale sur le climat.

Mettons-la en débat !

Rendons-la populaire partout dans le pays !

Rendons-la populaire auprès des peuples du monde !

C’est aussi par des accords internationaux et de nouvelles coopérations que nous pourrons juguler la terrible crise migratoire qui se nourrit autant des guerres que des désastres environnementaux et du sous-développement.

Nous voyons arriver sur les rivages de Méditerranée ces réfugiés qui sont autant de victimes de guerres comme au Soudan, au Mali, de dictatures comme en Erythrée, du sous-développement. Nombre de nos concitoyens leur viennent bénévolement en aide et ils sont l’honneur de notre pays.

En Europe, nous recevons les rescapés des traversées infernales des déserts africains puis de la Méditerranée sur de honteuses embarcations de fortune. La Méditerranée doit cesser d’être ce sinistre cimetière maritime, et le Sahel ce cimetière brûlant et aride.

Mesurons bien ce que valent les mots de coopération de solidarité, face à une si terrible situation.

Les mots de dignité et de respect des droits de l’homme également. Ils nous obligent à accueillir dignement l’ensemble des femmes, hommes et enfants qui arrivent sur notre territoire.

Mais la question doit être prise en amont, dès les pays limitrophes et la réponse là aussi doit être internationale avec le concours des pays concernés, ceux des parcours empruntés, les pays d’accueil et bien sûr l’ONU.

Ces sujets réclament un nouvel internationalisme. Un nouvel internationalisme dont des prémices se manifestent à travers l’émergence de nouvelles forces, de nouvelles instances de discussion et de développement.

Nous accueillons cette année une importante délégation chinoise que j’ai le plaisir de saluer.

C’est en Chine que s’est tenu le dernier sommet des Pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) au début de ce mois de septembre. Cette année cinq nouveaux pays se sont joints à eux.

Ce groupe est à l’origine de la création d’une Banque de développement et d’un Institut monétaire. Il cherche à développer des coopérations économiques nouvelles entre ses membres.

Les BRICS, dont certains se plaisent à nous annoncer chaque année la disparition, représentent plus de 40% de la population mondiale et ouvrent la perspective de relations économiques plus équilibrées entre les pays dits émergents.

Certes la réalité est complexe mais on voit bien que cette nouvelle organisation jette aussi des jalons pour un meilleur équilibre mondial et peut favoriser des projets constructifs de coopération.

La nouvelle route de la soie mériterait par exemple plus d’intérêt de la part des pays européens.

Ces lourds enjeux nécessitent une Organisation des Nations-Unies profondément renouvelée qui prenne en compte la voix des peuples du monde et les nouveaux équilibres.

C’est la condition pour que puisse s’instaurer progressivement une nouvelle régulation mondiale.

Nous pensons à tous les militants politiques, syndicaux qui partout dans le monde payent lourdement leur engagement.

Chers amis,

Dans le monde des libertés reculent, alors que les inégalités explosent, que les injustices s’accroissent, que les enjeux climatiques menacent et interdisent le statu quo.

Dans ce monde-là, il y a besoin d’engagement des peuples, d’engagement militant et donc de libertés.

Les changements dont les sociétés ont besoin nécessitent de nouvelles conquêtes démocratiques permettant plus d’intervention populaire.

Notre Fête est la Fête de la liberté. C’est elle que vous rencontrerez dans ses allées, ses débats, ses rencontres.

Dans un monde aux enjeux planétaires, les forces de progrès ne peuvent rester isolées les unes des autres.

Nous ne gagnerons pas la lutte pour la transition énergétique dans un seul pays, la lutte pour la paix dans un seul pays, la lutte contre le capitalisme mondialisé dans un seul pays.

C’est ensemble, en nous associant par delà nos pays, c’est ensemble que les travailleurs des différents pays, exploités par les mêmes multinationales, les mêmes systèmes bancaires reliés entre eux, les mêmes institutions internationales de plus en plus au service de ces puissances industrielles, numériques et bancaires, c’est ensemble que nous remporterons de nouvelles victoires.

Voilà pourquoi, plus que jamais, nous devons faire converger, se conforter, s’enrichir de nos luttes, de nos réflexions de nos défaites et nos victoires.

Oui c’est ensemble que nous changerons le monde !! Oui ensemble soyons la nouvelle internationale, oui, ensemble, portons en nos cœurs et dans nos actions l’Humanité.”


4 commentaires


Moreau 16 septembre 2017 à 20 h 26 min

Plutôt pionnier d’accord sur plusieurs points qui peuvent faire avec ceux du Peuple français et des autres Peuples de l’Union Européenne du commun du vingt et unième siècle.

Il ne faut pas l’hégémonie capitaliste, il faut l’équilibre politique et le social (qu’aucun parti politique (pas même le parti communiste) ne propose encore), correspondant à lui et à lui seul.

Il ne faut pas la nation nationaliste, il faut la république authentique universaliste.

Il ne faut pas tel ou tel totalitarisme, il faut la démocratie entière et réelle.

Le pays profond sait ou comprend ce qu’il faut.

D’accord sur trois combats mais en vérité il y en a un quatrième : combattre les fatalités en les anticipants et non je ne sais quel fatalisme car les fatalités anticipables sont causé par le capitalisme parce que le libéralisme est violent, brutal, dominant, et par le nationalisme qui est cruel et dangereux et ce n’est pas la peine d’en rajouter aux inventaires ; combattre l’obscurantisme de chaque pays du monde, oui, mille fois oui ; combattre les populismes et combattre les nationalismes jusqu’à les réduire à zéro.

L’identité de l’Homme n’est pas ces ismes destructeurs qu’il faut combattre en sachant que si l’ensemble des solutions d’amour lucides et si l’efficacité de tous les Hommes grâce au meilleur de chacun manquent, l’irréversible fatal sera la fin du monde. L’identité ce n’est pas des proses de Dominateurs de droite et de gauche ou d’ailleurs, la république n’étant pas la classe politique exhaustive, l’identité de l’Homme est dans la culture réelle, culture des arts majeurs, qui construit l’Homme et Jacques Brel en a fait l’apport d’une lisibilité poétique à ne pas ignorer.
Ne me dîtes pas que ce n’est pas vrai.

Si la culture réelle de la République authentique universaliste qui est le Peuple et non une partie bête du Peuple est prise en considération comme elle peut et elle doit l’être, je soutiens, si elle est ignorée pour dominer, je condamne.

Moreau 16 septembre 2017 à 21 h 05 min

La fête de l’Humanité mérite des critiques assurément, mais monsieur Mélenchon n’a jamais compris le vers « Un seul être vous manque et tout est dépeuple », aucune vraie poésie n’est créée pour railler, la raillerie n’est jamais de l’humour universel. Monsieur Mélenchon ne sait pas comment exister quels que soient les problèmes pour exister de monsieur Laurent, sans se servir de la Poésie à mauvais escient ; cela démontre qu’aucun Homme au monde aussi instruit qu’il soit peut s’approprier la culture réelle, culture réelle, culture des arts majeurs, et il ne suffit pas par exemple de dessiner, peindre. Il n’a pas compris Lamartine et il n’a pas compris Aragon.

alain harrison 20 septembre 2017 à 0 h 33 min

Bonjour.

«« Nous ne gagnerons pas la lutte pour la transition énergétique dans un seul pays, la lutte pour la paix dans un seul pays, la lutte contre le capitalisme mondialisé dans un seul pays. »»

Et c’est pas en attendant les autres que cela arrivera.

En Amérique latine les forces malsaines sont au travail et utilisent toutes les violences pour briser l’émergence des pays anti-capitalistes. Ils ont fini d’attendre, et la manoeuvre est dangereuse, n’est-ce-pas.
Si la droite néo-con-libéraliste (alias fasciste) se permet de mettre en prison un Président qui a sorti des centaines de milliers de gens da la pauvreté, avec tout un montage de fausses preuves et d’aveux extorqués, de destituer une Présidente Élu Démocratiquement de la même manière, le comble, c’est qu’un gouvernement au gout monarchique, forme un gouvernement majoritaire inconstitutionnel et qu’il y est si peu d’embrasement dans la gauche, au lieu de cela la gauche continue ses mesquineries.
Il y a 4 sorties, la clef et vous êtes dans le oui mais. En expectative du BREXIT, comme vous semblez continuer à l’être face à Tsipras. Et là c’est la cerise sur le gâteau du tournage en rond de la gauche. Comment voulez-vous que le Peuple vous suive ? Dans l’inaction, non de la réaction, vous êtes dans la réaction.

À la fête de l’Humanité, un autre rendez-vous manqué ? Mais de quoi a peur la classe moyenne ?
Voilà une question incontournable.

Krishnamurti: voir le vérité d’une chose.

alain harrison 20 septembre 2017 à 1 h 19 min

Bonjour.

Bonne nouvelle.

Colombie : FARC, bien plus qu’un sigle
Publié le 19 Septembre 2017 par Bolivar Infos

«« En plus d’avoir leur propre organisation et leadership – assumé par Timoleon Jiménez, mais réparti de manière collective, de manière très similaire à l’ancien secrétariat –, les FARC veulent former une grande coalition de mouvements sociaux et de partis progressistes qui garantisse l’application de l’accord de paix et efface les menaces guerrières de l’extrême droite et du paramilitarisme.
 
Même si le chemin s’annonce rude, la Force alternative révolutionnaire commune voit le jour à un moment où les partis politiques traditionnels souffrent d’un discrédit général. Selon l’institut de sondage Gallup, les FARC avaient plus de possibilités que n’importe quelle autre formation politique colombienne. »»

Dire que des bombardiers sont arrivés en Colombie.

Colombie : Trump menace la Colombie
Publié le 19 Septembre 2017 par Bolivar Infos

L’incohérence vient quand on se perd en conjectures et conjonctures !
D’où la fatalité ?

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