Discours d’inauguration de la Fête de l’Humanité de Rouen

le 23 novembre 2015

FDH30

21 novembre 2015

Patrick le Hyaric

Mesdames et messieurs les parlementaires , les maires et les élus

Mesdames et messieurs

Chers amis, chers camarades,

Notre fête de l’Humanité , porte la marque du deuil.

Je veux une nouvelle fois m’incliner devant les victimes des crimes de la semaine dernière a Paris et a Saint Denis, tout en assurant leurs familles et leur amis de notre compassion et de notre solidarité.

Nous sommes toujours, et encore accablés, bouleversés, meurtris pas ces vies volées dans la fleur de l’âge, par le massacre de cette jeunesse belle, ardente et souriante, tombée sous le feu du fanatisme sanglant. Nous pensons à ces centaines de blessés qui garderont en mémoire où dans leur chair le souvenir de cette nuit d’horreur.

Nos pensées vont également vers les peuples du monde victimes de cette folie fanatique, criminelle et mafieuse, en Syrie, en Irak bien sûr, mais aussi Liban, au Yémen et ces  dernières heures au Mali. A cette heure nous avons une pensée et un message de courage pour les habitants de Bruxelles où l’alerte rouge est déclenchée depuis plusieurs heures.

Malgré ce deuil nous avons décidé avec nos camarades notamment mon amie Céline Brulin , les secrétaires départementaux, Sébastien Jumel et votre sénateur Thierry Foucault de maintenir notre fête. Nous le faisons car nous pensons comme bien d’autres qui appellent à résister que nous avons besoin de nous rencontrer, de nous parler, de réfléchir ensemble comme y a aider L’Humanité toute cette semaine. Ceux qui sèment la terreur veulent nous faire taire. Eh, bien nous refusons que dans le pays de Robespierre, de Hugo, de Voltaire et de Rousseau, dans le pays de Jaurès et des résistant au nazisme de courber l’échine. Nous refusons les divisions , nous pronons l’union du peuple pour un monde libre.

Notre rassemblement est  bien plus qu’un témoignage de solidarité envers les victimes. Elle est  une réponse solidaire et politique à l’obscurantisme assassin.

L’esprit des initiatives de l’Humanité, de cette fête de l’Humanité, est à l’exact opposé de la sinistre idéologie obscurantiste : du débat, de la fête, des rencontres, de la musique, de la tolérance, des rires, de l’amour peut-on espérer : voilà tout ce que haïssent les fondamentalistes ! Voilà notre étendard !

Nous sommes les militants des « jours heureux », du droit pour chacune et chacun, quelque soit sa condition sociale, son origine ou sa religion, à profiter d’une vie pleine et entière, débordante de plaisirs et de joie. Nous sommes les militants du droit à la jouissance de plaisirs simples, du droit aux loisirs.

Ce droit, c’est celui que des générations de militants ont cherché à gagner, avec les conquêtes ouvrières, avec le Front Populaire, la Libération ou mai 68  pour que chacune, chacun puisse jouir des plaisirs de la vie autrefois privilèges de quelques uns. Voilà la cible des assassins ! C’est l’humanité, notre humanité qu’ils méprisent, haïssent et vomissent ! C’est L’humanité que nous défendons !

La jeunesse assassinée à Paris, au concert, à la terrasse d’un bar ou d’un restaurant est cette jeunesse tolérante, diverse, ouverte. C’est la jeunesse qui se lève contre le racisme, les discriminations, une jeunesse qui symbolise la République à laquelle nous travaillons.

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Cher amis,

La France est sous le choc. Elle le restera longtemps.

Aujourd’hui, l’urgence est tout à la fois  de protéger la population, et de protéger notre République, de permettre l’exercice de la démocratie. Notre sécurité sera d’autant plus forte que l’exercice de ses libertés pour chacune et chacun sera garantie.

Notre devoir impératif est d’aider à ce que les citoyens puissent se tendre la main, puissent se tendre les cœurs, de tendre la main à nos concitoyens musulmans, de tout faire pour qu’ils ne soient pas confondus avec l’obscurantisme assassin. Il est de lutter contre le climat de guerre civile et le poison de la division que cherche à inoculer au cœur de notre société les criminels qui utilisent le terrorisme comme moyen d’action.

Nous, nous faisons un devoir de contribuer a l’unité des citoyens pour résister et pour discuter des moyens de bâtir un autre monde.

L’Etat d’urgence décrété par les autorités a été utile, indispensable même dans ces jours extrêmement troublés, au moment où personne ne sait si des répliques assassines peuvent de nouveau avoir lieu.

Sa prolongation sur trois mois et l’extension des prérogatives qui lui sont liées est sujet à discussion. Et, ceci est tout à fait normal. Que des opinions différentes apparaissent et s’expriment n’est pas gênant dans une période où les parlementaires sont sommés de décider vite, en quelques heures, où môment ou ce qui domine c’est la peur, l’angoisse, l’incertitude. Cette vigilance est un bon signe.

Raisons de plus, pour que nous nous mobilisions, avec nos représentants au Parlement, avec les associations de défense des droits humains, avec la justice, avec la presse_ et vous pouvez être sùr que L’humanité jouera tout son rôle_ avec les citoyens, pour que s’exerce un contrôle démocratique des dispositions de l’état d’urgence et leur stricte utilisation pour lutter uniquement contre la menace terroriste.

La révision annoncée de la constitution dans ces circonstances n’est d’aucune utilité. Elle n’est pas acceptable. Notre Loi fondamentale ne peut être modifiée qu’à tête reposée, à la suite d’un débat serein qui associe la population.

Et il est clair que plusieurs orientations données par le Président de la République et surtout celles qu’ajoutent jour après jour le premier ministre nous inquiètent. Mélanger des mesures sur la déchéance de nationalité, mesure anti républicaine piquée à l’extrême droite, à une réforme de la procédure pénale et une révision constitutionnelle, n’augure rien de bon.

Dans ces moments de grands troubles, il faut savoir rester lucide, ne pas céder aux tentations cocardières, ne pas vaciller sur les bases républicaines et universalistes qui fondent notre conception de la France.

L’invocation de l’union nationale sur des airs d’union sacrée est particulièrement inquiétante.

L’unité nationale était déjà là, dès vendredi soir. Elle n’a pas besoin d’être convoqué ou invoqué de manière martiale en reprenant les accents chauvins du siècle dernier !

Elle est là dans la communion du peuple français autour du deuil des familles, du souvenir des victimes, autour du soutien aux blessés partagés dans toutes les villes de France, tous les territoires, par toutes les confessions et toutes les origines, autour des valeurs républicaines qui s’affichent un peu partout.

Ce sont elles qu’il faut sauvegarder, c’est cet élan et ce souffle qu’il va falloir cultiver en discutant en débattant pour tracer avec les populations des espérances nouvelles. Cette communion peut aussi se retrouver dans l’expression démocratique des forces sociales et syndicales. J’y insiste celles-ci doivent pouvoir s’exprimer et se manifester. Ainsi puisqu’on invoque l’état d’urgence, qu’on suspende ou qu’on reporte le procès et les sanctions des salariés d’air France, qu’on arrête ce débat pour laminer le code du travail, qu’on écoute le mouvement des étudiants de Rouen.

Nous pensons que pour assurer la sécurité des français, il faut avant tout augmenter considérablement les moyens humains et financiers alloués à la justice, à la police, au renseignement et non s’engouffrer dans l’écriture d’une énième loi sécuritaire quand le bilan des précédentes n’est toujours pas fait.

Quel aveu quand le Président de la République déclare que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité ! Mais le pacte de sécurité est une coquille vide sans pacte social, sans de nouveaux moyens pour l’éducation, la santé, sans le renforcement de nos institutions communes, de la sécurité sociale, de l’éducation nationale.

La République ne saurait s’arrêter aux enjeux certes fondamentaux de sécurité. Pour la faire vivre et faire vivre ses valeurs, elle doit s’exprimer dans le champ social, éducatif, celui du travail et de l’économie.

Les services publics ont été dans la nuit du 13 novembre et dans les jours qui ont suivi, le visage d’une France solidaire et fraternelle. Police, gendarmerie, protection civile, fonction publique hospitalière et territoriale ont formé le socle et le premier bouclier face à la barbarie fondamentaliste.

Les renforcer, les développer, c’est consolider la colonne vertébrale de notre société pour que chacune, chacun s’en sente partie prenante.

Et, puisque les élections régionales sont maintenues il faudra aller voter pour les défendre et les moderniser ces services publics, et le vote qui permettra de le faire est le vote pour la liste de Sébastien Jumel.

 La République n’est elle-même que si elle peut faire vivre son tryptique : Liberté, Egalité, Fraternité.  Pour cela La République doit être refondée, parce que la République ne peut être que sociale, laïque, démocratique et universaliste. La meilleure manière de le dire sera par delà nos opinions d’utiliser le bulletin de Sébastien Jumel et de ses co-listiers.

 

Chers amis,

Nous le savons, le terrorisme puise sa source dans la déstabilisation de l’immense Moyen-Orient et des pays du Sahel.

Les terres syriennes et irakiennes, berceaux de tant de civilisation, qui ont vu naitre sur les bords du Tigre et de l’Euphrate les premiers alphabets, vivent aujourd’hui sous le joug de l’abomination obscurantiste. Quelle déchirure pour notre humanité commune, pour son héritage et son avenir !

Dans le conflit d’un type nouveau qui oppose nos concitoyens et les habitants de nombreux pays à la main invisible lâche et sournoise du terrorisme fondamentaliste, ce ne sont pas les armes qui auront le dernier mot.

Elles sont nécessaires et  utile, à l’instant notamment face à un groupe aussi structuré que Daesh, si et uniquement si elles servent un but politique sans quoi le monde entrera dans une spirale ou la guerre s’ajoutera a la guerre sans fin.

Ce n’est donc pas la guerre qu’il faut gagner mais la paix qu’il faut conquérir.

Il faut impérativement tracer les lignes d’un règlement politique de la terrible crise qui secoue le Moyen-Orient.

Nous ne le savons que trop bien : ce sont 15 ans d’interventions occidentales derrière la bannière belliqueuse des Etats-Unis qui ont provoqué l’effondrement de  toutes les structures qui permettait au Moyen-Orient de vivre dans une paix certes relative, mais néanmoins réelle.

Le concept de « guerre contre le terrorisme » a permis de justifier tous les choix impérialistes. Notre pays a su se tenir loin au moment de la guerre en Irak. Depuis, la diplomatie et la politique Française ont tourné le dos aux orientations fondamentales mise en œuvre depuis la libération. En adoptant des postures outrageusement atlantistes Mr Sarkozy  porte une grande, très lourde responsabilité dans la déstabilisation du Sahel  en proie à l’influence de Daesh et du terrorisme.

Face aux réalités et aux dramatiques événements le changement de stratégie diplomatique et militaire annoncé par le président de la république va dans le sens de ce que nous préconisons depuis des années. Il en aura fallu du temps  pour agir sous mandat de l’ONU,  en associant la Russie, en s’appuyant sur les forces armées régionales capables de porter le fer contre l’Etat islamique. Et, la décision prise cette nuit au conseil de sécurité de L’ONU va dans le sens d’une nouvelle coalition associant tous les ennemis du terrorisme.

Mais il reste des questions essentielles qui doivent être posées sans fard pour espérer sortir du chaos :

Qui achète le pétrole de Daesh ?

D’où proviennent les 1 à 2 milliards de dollars quotidiens que Daesh gagne grâce à la contrebande de pétrole et qui représente 33% de ses revenus ?

Par quels pays complices transitent les barils ?

Quelles sont les connivences qui ont permis sont existence puis son extension ?

La France doit fermement condamner le jeu trouble des monarchies du golfe et de la Turquie, alliés passifs des assassins.

Elle doit s’engager dans un soutien clair aux forces kurdes, les seules à faire reculer l’état islamique sur le terrain. Elle doit s’engager pour la reconnaissance des droits politiques et culturels du peuple kurde.

Elle doit s’engager résolument conter la politique coloniale du gouvernement israélien et pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien,  afin de cautériser la plaie qui engendre tant de ressentiment.

 

Chers amis,

Il est une autre question fondamentale dont il faudrait discuter en profondeur. Je ne fais ici que l’affleurer faute de temps mais c’est LA QUESTION : Celle de l’autre monde a bâtir.

La mondialisation capitaliste qui s’est déployée depuis l’effondrement du  soviétisme a échoué  à proposer un modèle de société conforme aux espérances populaires. Le capitalisme n’est pas la fin de L’histoire. Il débouche au contraire sur une crise multiforme inédite : économique, sociale, culturelle, morale, environnementale, géopolitique.

Depuis trente ans s’effondrent peu à peu toutes les structures sociales, solidaires, toutes les fraternités à travers le monde au profit de l’argent roi.

L’injonction permanente à s’adapter à un monde déstabilisé provoque une crise de l’espérance, et diffuse ce sentiment d’insécurité permanente.

S’adapter à la précarité, s’adapter à un monde sans avenir garanti, où l’argent est érigé en valeur suprême, où le profit à court terme régie l’économie, ne peut déboucher que sur le monde de violence qui se déploie sous nos yeux.

Les femmes et les hommes ont soif d’espérance. Les milieux populaires ont soif de démocratie, de reconnaissance, de projets structurants, d’une sécurité au travail, d’une garantie pour leur avenir et celui de leurs enfants.

Nous ne pouvons nous empêcher de nous poser la question : comment de jeunes gens nés en France peuvent être poussés à commettre de tels crime, à se donner la mort après l’avoir semé dans une violence extrême ?

L’espérance est un combat. Et ce combat est le nôtre pour raviver l’espérance d’une vie meilleure, d’une société capable d’offrir des perspectives de paix, d’un travail épanoui, enfin débarrassé des exigences folles d’un capital de plus en plus vorace.

Ce rassemblement populaire et culturel de l’Humanité, j’en suis sûr permettra de poser ici, en Normandie, les jalons du combat émancipateur que nous allons continuer de mener.

A vous, à nous d’y contribuer !

Je vous remercie de votre attention.


2 commentaires


danilo 26 novembre 2015 à 10 h 42 min

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Retraite au Maroc 8 décembre 2015 à 16 h 17 min

Article très intéressant !
Je vous remercie pour ce partage et vous souhaite un bon courage pour la suite.

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