Discours d’inauguration de la Fête de l’Humanité 2019

le 18 septembre 2019

Mesdames, Messieurs les Parlementaires, 

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs les responsables politiques, syndicaux et associatifs,

Cher Fabien Roussel,

Chers amis, 

Chers camarades,

Merci à chacune et chacun d’entre vous d’honorer de votre présence ce rendez-vous d’inauguration de l’édition 2019 de la fête de l’Humanité.

Bienvenue à vous toutes et tous dans cet Agora de l’Humanité, cœur battant de la fête de l’Humanité.

Nous avons cette année placé ce carrefour de débats, cet incubateur de savoirs que les rédactions de L’Humanité vont faire vivre pendant ces trois jours au croisement des rues Jean Jaurès et Roland Leroy.

Deux allées, deux noms qui nous sont chers et résument à eux seuls un immense pan de l’histoire de notre journal. Jean Jaurès, son fondateur assassiné par le nationalisme fanatisé, père du socialisme et combattant héroïque de la paix, et Roland Leroy, homme décisif de notre siècle, combattant communiste et promoteur inlassable de nos journaux.

Quand Roland nous a quittés cette année, une profonde tristesse s’est emparée de toutes celles et tous ceux qui a cœur L’Humanité pour laquelle il aura, pendant plus de deux décennies, consacré à sa direction toute son intelligence et tout son talent. Roland regorgeait de l’un comme de l’autre, et su les mettre à profit pour faire rayonner nos titres au cœur du paysage médiatique, au cœur du débat d’idées.

Notre dette à son égard est immense comme elle l’est pour tous les militants communistes, pour son parti au sein duquel il exerça des responsabilités majeures avec l’ardente volonté de célébrer les noces du mouvement ouvrier et du monde la culture et de la création ; deux mondes dans lesquels il voguait avec l’aisance du résistant, de l’ouvrier et de l’intellectuel qu’il fut tout au long de sa passionnante existence.

La fête de l’Humanité lui doit beaucoup, lui qui l’ouvrit en grand aux courants transformateurs, initiant le débat contradictoire en conviant de grandes personnalités du monde scientifique, social, culturel, sportif et politique, en invitant des artistes de renommée internationale avec le souci constant d’offrir le meilleur au public populaire de la fête, y compris en lui proposant des créations qui ont fait date. Je pense à la mise en scène du Mandarin Merveilleux de Bela Bartok, à la création d’une symphonie de Mikis Theodorakis, à la Messe pour le temps présent de Maurice Béjart, sans oublier les plus grands noms de la musique populaire française et anglo-saxonne. Ce furent également de grandes expositions sur Picasso, les impressionnistes, Aragon et son siècle de peintres, et évidemment, cet audacieux défilé de haute-couture crée par Yves Saint-Laurent.  

Il contribua ainsi à croiser les aspirations de la jeunesse, les espoirs militants, et la vie de la création culturelle. C’est à cet héritage que nous voulons rester fidèles. 

Permettez-moi d’associer à cet hommage une autre figure qui nous faisait chaque année l’honneur de sa présence ici même, je veux parler de notre ami et camarade Julien Lauprêtre. Je ne résumerai, pas plus que pour Roland Leroy, l’incroyable densité d’une existence dédiée aux autres. Julien aura fait du Secours Populaire cet irremplaçable monument de solidarité dont des millions de nos concitoyens, des millions d’habitants de notre commune humanité, ont eu le bonheur et la chance de croiser les formidables équipes qui continuent d’œuvrer pour soulager un peu, souvent beaucoup, le fardeau de la misère. 

A travers ces hommages, je n’oublie pas le souvenir de deux personnes chères à nos cœurs qui, parmi d’autres, nous ont quittés en cette année bien chargée en mauvaises nouvelles. Je pense à notre camarade Alfred Gerson dit Fredo qui, pendant des décennies, œuvra au sein des services administratifs, ô combien importants, de notre groupe de presse, après avoir œuvré pour la libération du peuple algérien jusqu’à subir l’effroyable épreuve de la torture. Fredo fut l’un des artisans décisifs, aux cotés de Roland Leroy de rayonnement de l’Humanité dans les instances syndicales nationales de la presse, jusqu’à exercer la présidence du Syndicat Professionnel de la Presse Magazine d’Opinion. Son apport décisif mérite que son souvenir soit aujourd’hui célébré.

C’est enfin Michelle Vovelle, dont nous consacrerons demain l’héritage au village du livre, militant communiste et éminent historien de cette Révolution française dont l’écho toujours puissant fut, en cette année anniversaire, soigneusement étouffé par un pouvoir aux relents réactionnaires. 

Chers amis, chers camarades,

Vous le savez, cette fête de l’Humanité se tient dans des conditions inédites pour l’ensemble du groupe l’Humanité, confronté à d’importantes difficultés. 

Je souhaite d’autant plus remercier l’ensemble des militants et des équipes de l’Humanité qui ont contribué à monter cet événement, à commencer par Pascal Aubrée, directeur de la fête et Thibaut Weiss son directeur technique ainsi qu’à la jeune équipe de stagiaire qui s’est jointe à eux. 

Chaque année, l’édification de cette ville éphémère tient d’une gageure que nous soutenons avec succès, malgré toutes les embuches.

Mais cette année, les équipes de l’Humanité ont été dans l’obligation de composer avec des contraintes imposées. Contraintes financières évidemment qui tiennent au respect du plan de redressement judicaire prescrit par le tribunal de commerce. Contraintes liées aux coûts de production toujours plus élevés des événements comme le nôtre, pour monter les plateaux artistiques comme pour assurer la sécurité de tous les participants.

Ces lourdes contraintes financières et techniques n’altèrent en aucun cas notre volonté de donner à cet événement toute l’ampleur qu’il mérite ; que toutes celles et ceux qui ont à cœur de transformer le monde méritent. 

Car, il faut bien le dire, la fête de l’Humanité appartient aussi à ses participants qui contribuent chaque année à lui donner corps, vie, substance et atmosphère. On ne vient en effet jamais à la fête de l’Humanité sans quelque idée en tête, sans quelque espoir à vivre mieux, sans volonté parfois enfouie de changer le monde.  

C’est à elles et eux, et au-delà, à toutes celles et ceux qui en France et à travers le monde, espèrent, observent ou chérissent la fête de l’Humanité – et ils sont nombreux – que nous pensons en redoublant d’efforts pour que vive cet unique rassemblement populaire. 

Dire ceci n’a rien d’une banalité. La survie et leur développement de la fête de l’Humanité comme des journaux qui la portent, sont des combats politiques que nous prenons comme tels, avec toute la rigueur et la pugnacité que cela suppose.

La fête de l’Humanité n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom. Nous vivons une période de bouleversements d’une violence inouïe et les menaces sont légions. La conscience que notre commune humanité se trouve au bord du précipice progresse à très grande vitesse. 

Au réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité, s’ajoute la menace que fait peser la nouvelle course aux armements alors que les principales puissances nucléaires se désengagent des traités qui encadraient jusqu’ici la production d’armements. Les nationalismes prolifèrent à vitesse épidémique tandis que les milieux d’affaire s’alarment eux même d’un prochain krach financier qu’ils auront contribué à créer.  

Additionnées, ces menaces provoquent à juste titre l’effroi de nombre de concitoyens. 

Transformer l’effroi en espoir est affaire de politique, de débats, de rencontres. C’est à cette indispensable cause que se consacrent avec abnégation et persévérance nos journaux tout au long de l’année, et cet immense rassemblement populaire.

Il s’y consacrera en continuant à faire vivre cette alchimie unique entre politique et culture, entre débats et détente. Cette année encore, nous avons réuni un très beau plateau d‘artistes sur les différentes scènes qui, contrairement aux nombreux festivals, ne cherche pas à satisfaire une niche de spectateurs, mais s’offre au contraire à tous les goûts, à toutes les générations. C’est là une particularité de notre fête qui lui donne cet irremplaçable caractère populaire, intergénérationnel et rassembleur. 

Dans le contexte actuel, tenir la fête de l’Humanité est un enjeu qui dépasse le cadre de ses artisans, si précieux à nos yeux. C’est, je l’affirme ici, un enjeu d’intérêt général et national. C’est une certitude que nous partageons avec un grand nombre de progressistes comme avec les nombreux militantes et militants qui depuis des mois diffusent le bon de soutien, travaillent à monter les différents stands et espaces de la fête, et qui n’économisent ni leur temps, ni leur énergie pour qu’elle rayonne dans l’ensemble du pays. Que chacune et chacun en soit remercié du fond du cœur.

Non, la période que nous traversons n’est pas une période ordinaire. Nous vivons un moment de basculement dont il faut mesurer l’ampleur. Il réclame que se nouent les volontés, que se croisent les aspirations, que se fortifie dans l’unité l’action persévérante pour l’émancipation humaine. 

Elle a besoin que vive la voix communiste et, avec elle, l’horizon rassembleur d’un monde débarrassé du règne mortifère de l’argent, devenu la mesure de toute chose, l’étalon par lequel on juge désormais des valeurs humaines et par lequel se décident les politiques néfastes qui nous sont imposées contre l’être humain et la nature.

Chers amis, chers camarades,

Que les difficultés que nous traversons croisent cette époque aux relents nauséeux ne doit rien au hasard.

Partout dans le monde se déploie l’offensive conjuguée du néolibéralisme et des extrêmes droites qui, telle une tenaille, broie les alternatives sociales et démocratiques, écrase les forces politiques qui les portent, concourt à l’affaiblissement des syndicats et promeut partout l’imposture, l’obscurantisme, le nationalisme, l’égoïsme.

Les journaux sont tous à la peine et le pluralisme des idées se meurt dans une indifférence glacée, quand, à la faveur des révolutions technologiques, les forces capitalistes nationales et transnationales mettent la main sur l’essentiel des supports d’expression, asséchant l’intelligence créatrice et le débat contradictoire.

Il y a quelques jours encore, nous avons vu la facilité déconcertante avec laquelle se frayent postures et impostures dans le monde audiovisuel ou de l’édition, avec laquelle peuvent se tenir et s’absoudre instantanément les pires propos racistes ou antisémites, s’exprimer la violence de donneurs de leçons qui ont micro ouvert, couverts par l’entre soi et étouffés par la connivence. Tout cela ne peut que révulser les cœurs les plus endurcis.

On entend bien, de-ci de-là, quelques petits hoquets, mais qui a donné tant d’importance à ces moralistes imposteurs qui ont en commun l’anti-progressisme et l’anticommunisme ? Qui a placé tout en haut de l’autel médiatique les Moix, Nauleau, Zemmour, Ménard et la famille Le Pen ? Et combien d’autres nichent encore dans la grande couveuse de l’info-business ? 

Les jugements de cour de la société du spectacle portent un préjudice terrible au fragile édifice démocratique. Ils laissent planer un climat d’injustice sur lequel vient se greffer un juste sentiment de révolte.

Les classes populaires se détournent dangereusement des démocraties phagocytées par des phénomènes oligarchiques, gangrenées par le règne de la finance, délestées de leurs fonctions sociales, mettant la puissance des Etats à disposition du capital pour élargir toujours le domaine de la marchandise et du profit.

L’intégration à marche forcée des peuples dans la mondialisation capitaliste génère des tensions inouïes. La révolte historique et d’une intensité inédite des gilets jaunes en témoigne amplement.  

Il n’y a pas de majorité en France pour appliquer la feuille de route libérale de M. Macron. Non, il n’y a pas de majorité en France pour privatiser Aéroports de Paris, pour briser tous les outils de solidarité conquis au travers des décennies par le mouvement social et ouvrier. Non, il n’y a pas de majorité pour saccager les retraites. Le débat entre Philippe Martinez et Jean Paul Delevoye qui se tiendra ici-même permettra de briser le rideau de fumée de la propagande gouvernementale pour poser avec sérieux l’enjeu de l’avenir notre système solidaire par répartition.

Il est devenu insupportable aux peuples d’être contraint à attendre impassibles que la prochaine crise financière ne vienne, telle les ouragans qui ravagent les Caraïbes, frapper les peuples, rançonner les Etats et donner aux forces d’extrême droite de nouveaux ferments.

Le besoin d’alternative s’exprime dans les luttes par le travailleurs eux même : celles des ouvriers d’Alstom, d’Ascoval, d’Argowiggins, de Ford, des fonderies du Poitou et de tant d’autres sites industriels abandonnés à de lâches financiers avides de dividendes qui, sacrifiant la classe ouvrière de notre pays, sacrifient par la même occasion son avenir et celui de l’Europe ; il s’exprime dans la lutte des urgentistes qui mènent sur le tout le territoire national un combat exemplaire et fédérateur en liant leurs conditions de travail à l’exigence d’un service public de santé moderne et efficace. Ils trouveront ici l’espace pour faire entendre et mettre en partage leurs revendications.

Les puissances d’argent et leurs fondés de pouvoir espèrent acheter le consentement des populations pour préserver leurs privilèges. 

Mais, faute d’y parvenir, ils cadenassent la démocratie, verrouillent l’expression populaire, font lentement glisser nos sociétés vers la violence d’Etat et la dégradation des libertés publiques, rognées une à une.

La sécurité publique a été troquée pour une doctrine du maintien de l’ordre dévoyée. L’affaissement de la démocratie a pour corolaire la violence d’institutions de plus en plus antisociales, répressives, discriminatoires.

Les gilets jaunes éborgnés demandent justice, la jeunesse des quartiers populaires en proie à l’arbitraire demande justice. Les proches du jeune Steve poussé dans les eaux et avec eux des millions de nos concitoyens demandent justice !

Cette situation est intenable et laisse présager de lourdes déconvenues à ceux qui pensent pouvoir s’en satisfaire.

Il y a urgence à sauver la démocratie, et, pour se faire, à l’extraire des mains de ceux qui prétendent aujourd’hui l’exercer mais, de fait, la corrompent, la réduisent, la détournent des aspirations populaires.   

Chers camarades, 

Cette fête de l’Humanité est le lieu à nul autre pareil où s’invitent tous ces sujets que ruminent dans les consciences.  Elle est le lieu où s’ouvrent de nouveaux chemins d’humanité.

Ces nouveaux chemins d’humanité sont chacun des horizons émancipateurs à bâtir.

Mais, de cette fête de l’Humanité, nous avertissons: il n’y a pas, il n’y aura pas d’horizon émancipateur possible, de proposition politique égalitaire et fraternelle tant que l’extrême droite continuera d’étendre son emprise. 

Le seuil d’alerte est désormais franchi. La lèpre nationaliste et xénophobe fait tâche d’huile, embrigade la jeunesse désabusée de trop nombreux pays, ressurgit là où elle fut terrassée comme le montrent dramatiquement les derniers scrutins en Allemagne.

Elle gouverne des puissances mondiales, impose ses guerres économiques, dope les dépense militaires, instille le venin de la division et du racisme, use de violence contre les étrangers et les réfugies poussés à l’exil, redouble d’ardeur dans le saccage de l’environnement. Elle est une excroissance macabre de la dynamique du capital, le revers d’une même pièce, celle de la mondialisation capitaliste et son cortège de désordres, de malheurs, de névroses sociales.

De cette fête de l’Humanité, nous voulons lancer un appel à la mobilisation générale des peuples contre les extrêmes-droites. 

Par cet appel qui trouvera des prolongements dans nos journaux, nous affirmons notre refus de rester spectateurs de la vague brune qui submerge le globe.

Nous lançons l’alerte et le combat. Un combat qui vise à priver l’extrême droite du terreau inégalitaire sur lequel elle prospère, un combat contre les humiliations que le capital en marche fait subir aux peuples, un combat pour une humanité réconciliée avec son environnement.

Priver de terreau l’extrême droite, c’est refuser la guerre économique. C’est refuser le Traité de libre échange avec le Canada, comme celui avec les pays d’Amérique Latine qui n’ont d’autre objectif que d’élargir toujours le train de profitabilité des multinationales contre les Etats et leur législation, contre la démocratie, l’environnement, les salariés. C’est refuser le sacrifice toujours recommencé des classes populaires accusés de vivre au dessus de leur moyen quand ce sont les actionnaires, les requins de la finance, qui vivent au dessus de nos moyens et de ceux de la planète.

Non, il ne peut y avoir de lutte sérieuse contre l’extrême droite sans de nouveaux chemins d’Humanité, sans un horizon émancipateur que les progressistes et les communistes ont à cœur de construire, dans leur diversité et avec d’autres.

Ouvrir de nouveaux chemins d’humanité, c’est concilier le combat pour l’émancipation humaine et celui pour la préservation de notre environnement et de notre biodiversité ; c’est imposer de nouveaux modes de production des biens alimentaires et manufacturiers guidés non plus par la course au profit mais par l’intérêt général humain et environnemental pour conjurer le péril climatique.

Les nouvelles générations refusent de rester spectatrices de l’effondrement de la biodiversité, d’un réchauffement climatique pourtant résistible, des incendies meurtriers qui détruisent l’Amazonie comme l’Afrique équatoriale.

Ici même une marche pour le climat prendra demain corps dans les allées, à l’image de celles qui ont irrigué les rues des capitales du monde l’année dernière. Nous appellerons avec de nombreux collectifs et associations présents ici au respect des conclusions de l’accord de Paris et pour qu’enfin soient entendues les recommandations émises par les nombreux scientifiques réunis au sein du GIEC.

Ouvrir de nouveaux chemins d’humanité c’est mener d’un même mouvement le combat pour le désarmement et la paix et celui pour la préservation de notre humanité en luttant pour que les sommes phénoménales du surarmement soit mises à disposition de la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est faire vivre la souveraineté populaire partout, tout le temps, contre les accords commerciaux fomentés dans le dos des peuples, pour le respect des délibérations démocratiques, pour une union des peuples européens, libres, souverains, et solidaires.

C’est élargir le champ de la démocratie aux chasses gardées du capital et de l’actionnariat en dépassant le mythe de la propriété triomphante pour construire un monde des biens communs, du partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs.

Cette fête de l’Humanité mettra toute son énergie rassembleuse pour collecter le maximum de signatures pour obtenir un référendum sur le projet de privatisation d’Aéroports de Paris. Non l’Etat n’est pas une start-up dont un conseil d’administration déciderait seul de céder des parts aux appétits privés : c’est au peuple de décider de l‘avenir de ce qui lui appartient, aux travailleurs de décider de l’avenir de leurs outils de travail ! 

Ouvrir de nouveaux chemins d’humanité c’est faire vivre la solidarité internationaliste des peuples en lutte pour leur liberté, leur souveraineté et leur dignité. C’est dire et redire que le droit des palestiniens à un Etat est un droit imprescriptible, c’est dire et redire que l’injustice et la violence que leur fait subir le gouvernement colonisateur et obscurantiste de M. Netanyahu sont des plaies morales et des crimes politiques lourds de conséquences pour l’ensemble du Proche et Moyen-Orient. 

C’est renfoncer nos liens avec démocrates turcs et le peuple kurde ; c’est apporter notre solidarité concrète aux peuples d’Amérique latine qui font face à la violente contre-offensive des forces coalisées de l’impérialisme à coloration brune. Nous sommes fiers et honorés d’accueillir ici même la Présidente du Brésil renversée par un coup d’Etat judicaire, Dilma Roussef, pour que résonne le combat pour la libération de notre ami et camarade Lula.

Ouvrir des chemins d’humanité, enfin, c’est enfourcher le combat mondial et essentiel des femmes pour leurs droits et contre les violences qu’elles subissent, pour que l’humanité se réalise aussi en permettant à sa moitié d’accéder à l’égalité, sa salariale et end droit. 

Ces chemins d’Humanité ne sont pas des chimères. Les peuples, déjà, en tracent la perspective. Ils peuvent naître des profondes contradictions du capitalisme si tant est qu’une unité populaire à construire puisse les y aider. 

Observons comment, partout et bien au-delà de nos familles politiques, chemine la question du dépassement du système capitaliste et l’exigence d’égalité. Cette fête de l’Humanité a l’ambition de fédérer, dans tous les espaces mis à disposition des participants, de l’Agora au Village du livre, du Forum social au Village du monde, parmi tant d’autres, toutes les volontés qui y travaille dans leur parti, leur syndicat ou leur association pour qu’émerge un large mouvement progressiste et anticapitaliste.

Chers amis,

Nous voilà face à trois belles journées qui s’annoncent bercées par le soleil. Les dizaines de milliers de participants qui viendront écouter un concert ou participer à un débat ne demandent qu’à croiser leurs aspirations à l’expérience militante, leurs espoirs à notre idéal. 

Les accueillir du mieux que nous pouvons, leur faire partager l’esprit de la fête de l’Humanité est une grande responsabilité politique. 

Permettre à tous nos invités de s’exprimer ici dans la plus grande sérénité l’est tout autant. Plus que jamais, la fête de l’Humanité va être observée et jugée à l’aune de son utilité sociale et politique. 

Assurer sa réussite dans les meilleures conditions, en continuant à lui donner son caractère fédérateur et rassembleur se révèle donc de très grande importance, et je sais pouvoir compter sur chacune et chacun d’entre vous pour qu’il en soit ainsi.

Je ne peux, à l’aube de ces trois jours de fête, que vous souhaiter de riches heures, des moments de partage et de joie, des rencontres fécondes pour qu’ensemble nous tracions ces nouveaux chemins d’humanité.

La fête est lancée, que la fête soit belle !

Je vous remercie de votre attention. 

      


4 commentaires


Moreau 18 septembre 2019 à 9 h 34 min

La Fête de l’Humanité permet à tout Citoyen en 2019 de parler des xénophobies politiques qui ralentissent des vies humaines quand elles ne les tuent pas.

Madame Le Pen clame pour qui veut la croire qu’elle parle avec tout le monde, faisant croire qu’elle parle avec tous les gens de tous les pays, ce n’est pas vrai : elle parle avec tout le Monde sauf avec les Migrants ; des Italiens ont fermé des ports pour laisser sur leur bateau des Migrants, c’est de la malveillance aveugle. Les nationalistes parlent avec tout le monde, c’est vite dit, ils parlent à qui ils veulent parler et ne parlent pas à tout le monde… Ce n’est pas la culture réelle, culture des arts majeurs, ça ! Tous les Hommes ont droit à un accueil, tous les Hommes ont le droit d’échanger des bonjours et des conversations ; tous les Hommes ont droit à la bienveillance.

Si la Fête de l’Humanité permet de partager la vérité qui construit l’Homme ; alors l’Union de la Gauche républicaine universaliste peut se réveiller parce qu’elle manque aux Peuples et force lors des élections des Citoyens à s’abstenir parce qu’ils savent que rien n’est bon, comme tout ce qui est insuffisant n’est pas assez bon et apporte le pire.

La personnalité de chaque Citoyen de la Terre, donc de tout Peuple, n’est authentique et vrai que si les gens de chaque pays de la Terre peuvent vivre, oeuvrer, là où ils préfèrent pour de bonnes raisons aux valeurs universelles ; les nationalismes sont anéantissements de tout cela. Des Immigrants, des Immigrés, ont beaucoup de personnalité ; les xénophobes sont trop fiers pour pour parler avec des Humbles des Migrations ; alors ils redoublent de malveillances aveugles. Les xénophobies sont des malveillances aveugles parce qu’il n’est jamais bienveillant de rejeter sans discerner les personnes et les personnalités tant d’êtres humains.

Des Migrants ont beaucoup de personnalité, ont remarquablement travaillé dans leur vie, ont de la conversation très riche, sont tous des traits d’union précieux, vivants et riches, entre les pays, les Peuples. Ils ne méritent pas les malveillances aveugles.

Moreau 18 septembre 2019 à 9 h 53 min

Tous les Hommes doivent pouvoir vivre libres de poser un pied devant l’autre, d’aller où les rêves qui sont leurs les guident. L’expression « droit du sol » n’est au regard de la création que trois mots simples qui entrent dans la définition du droit à la liberté. La définition du droit à la liberté est indivisible et madame Le Pen n’a aucun droit légitime d’amputer la définition du droit à la liberté comme elle le fait en parlant en plus de référendum ! Aucun référendum non respectueux de la langue ne peut être organisé, d’ailleurs, celui qu’exige madame Le Pen imposerait une privation de liberté car rien ne peut remplacer le code universel des Migrations qui aurait pu être écrit dès le début de ce vingt et unième siècle. Détruire la langue pour dominer, imposer des dictats ralentissant ou empêchant ou tuant des vies humaines ; c’est inadmissible.

Le courage est de chercher la vérité, de la dire, disait Jean Jaurès, le courage de tous les Hommes est de partager la vérité qui construit l’Homme et de vivre avec.

Moreau 18 septembre 2019 à 10 h 03 min

Se servir d’opinions pour détruire la langue, c’est inadmissible ; la langue est nécessaire et indispensable pour parler du sens profond de la vie, pour prier, pour chanter…

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