Dimanche, le rassemblement

le 19 mars 2010

 

C’est clairement un rejet de la politique sarkozyste qu’ont signifié les électrices et les électeurs dimanche dernier, à l’occasion du premier tour des élections régionales.

Le message est d’autant plus net que le Président de la République n’avait cessé d’exhorter ses représentants dans les régions à faire « campagne sur son bilan », tout en multipliant les interventions ces deux dernières semaines, jusqu’à cet entretien au Figaro-Magazine, abondamment médiatisé jusqu’à la dernière minute. L’UMP avait pourtant aggloméré en son sein, dés le premier tour, les chasseurs, le parti de M. De Villiers, le nouveau centre et une mouvance socialisante.

Les électrices et les électeurs ont décidé de lui dire « non » et ont donné une majorité aux forces de gauche et écologistes. Il est intéressant de voir que les résultats de ces forces sont obtenus  sans transfert de voix de l’une sur l’autre. La gestion des régions par la gauche n’est pas contestée. Europe-écologie et le Front de gauche, qui constituent des nouveautés depuis moins d’un an, s’installent dans le spectre politique. Les résultats du Front de gauche ont déjà commencé à modifier les rapports de force. Nous n’en sommes plus aux débats de la fin de l’été sur de possibles alliances contre nature entre une partie de la gauche socialiste et une partie de la droite, celle du Modem. Le Front de gauche joue donc déjà un rôle utile et efficace d’ancrage de toute la  gauche à gauche.

Le haut niveau d’abstention a, lui aussi, pour signification le rejet des politiques de la droite actuelle. Au-delà, il est un refus clair de la politique politicienne au relent de fumet nauséabond qui a eu cours durant toute la campagne électorale.

Ainsi la crise de la politique s’approfondit à nouveau dans le cadre de la crise générale de la société et du système capitaliste, générant de plus en plus de souffrances sociales et psychologiques. C’est d’ailleurs sur ce terrain de la crise aggravée, sur le rejet de la politique que nous assistons à un retour inquiétant de l’extrême-droite.

C’est aussi la preuve que la reprise des thèses de l’extrême-droite par l’UMP, dont l’organisation de ce débat honteux sur l’identité nationale, ne fait que promouvoir le parti de la haine. Cette montée de l’extrême-droite se constate dans un grand nombre de pays européens. La nature même de ce vote au cœur d’une crise globale et l’abstention, dont une partie est un rejet de la politique elle-même et des pratiques politiques actuelles, portent en germe une crise politique qui touche à l’essence même de la démocratie. Et l’attitude du pouvoir et de la droite niant les résultats et la sanction qui leur a été infligée, ne peut que tout aggraver. Cela revient à nier l’expression du suffrage universel donc des principes démocratiques.

C’est bien sûr à prendre avec le plus grand sérieux.

Cela confère une grande responsabilité aux forces de gauches et écologistes. On attend d’elles qu’elles respectent leurs engagements, qu’elles soient aux côtés des travailleurs, qu’elles fassent des régions des boucliers sociaux, démocratiques et des outils pour améliorer la vie des gens.

 On attend aussi qu’elles s’attèlent  à renouveler profondément les pratiques politiques pour que les citoyens prennent goût à s’investir dans la construction d’un projet novateur anticrise.

Le niveau élevé de l’abstention dans les quartiers populaires et parmi la jeunesse constitue une alerte pour la gauche elle-même. Ainsi elle devra être audacieuse pour imaginer un système permettant de défendre et de sécuriser l’emploi, en expérimentant le projet de mise en place d’outils nouveaux comme des fonds publics pour le travail, la formation, la défense réelle de l’emploi dans les petites et moyennes entreprises. De même, elle devra s’impliquer plus sur les enjeux du logement, du transport, de l’éducation, de la santé et de la culture. En permanence, elle devra veiller à associer les populations à l’élaboration des politiques et aussi à leur mise en œuvre, face aux droites et au grand patronat. Et, au-delà de la gestion progressiste, les élus de gauche devront être disponibles pour les mouvements sociaux, citoyens, culturels, pour mener avec eux des actions pour les défendre en permanence.

Dimanche prochain le choix est donc simple : soit tenter de venir au secours de la droite défaite et alors la vie s’aggravera encore. La purge économique et sociale prévue pour satisfaire les appétits des forces de l’argent serait extrêmement douloureuse, à l’image de ce qui se fait en Grèce et dans d’autres pays européens. Recul de l’âge de la retraite, blocage des salaires, des pensions, des retraites et des allocations familiales, démolition du code du travail, instauration de nouveaux impôts, hausse de la TVA, comme l’a annoncé M. Sarkozy au Figaro Magazine, ou le retour de l’impôt vert, cette fameuse « taxe carbone ».

Soit utiliser les listes de rassemblement de la gauche et écologistes là où elles se sont constituées, celles du Front de Gauche unitaires et élargies à tous ceux qui souhaitent l’union dans le respect des partenaires, là où le rassemblement de toute la gauche n’a pu se faire. Ces votes pèseront pour des majorités de gauche avec une gestion progressiste des régions au service des habitants, de l’emploi et de l’environnement pour faire reculer la politique sarkozyste jusqu’à la battre, pour donner des forces aux mouvements sociaux et citoyens pour se défendre et mettre en débat un projet nouveau de transformation sociale, humain et solidaire.

Dimanche, l’enjeu est bien de battre la droite et l’extrême-droite de la manière la plus incontestable qui soit. L’efficacité dimanche c’est le vote pour le rassemblement de la gauche, des écologistes et de tous les progressistes pour amplifier les choix du premier tour et ouvrir le chemin d’un avenir d’espoir.


0 commentaires


fromonteil Jean Pierre 22 mars 2010 à 11 h 15 min

YES !!!!

DOUBLE YES un français un américain….

Reste à regarder de plus près avec mes lunettes double foyer dans le détail des choses.

D’ores et déjà ce peuple français a encore vraiment besoin de cette DIGUE contre les vagues libérales que constitue le PCF…

Cette digue a certes tenu ….mais en de nombreux endroits il faut colmater les fissures politiques et humaines pour résister mieux aux tempêtes de demain, libéralisme, agressivité UMP, tactiques PS à la SFIO, démagogie écolo, surenchères diverses ou petites ambitions personnelles.

Là on note des cocos accrochés à la solidité du roc.
Là c’est plutôt le travail de l’éclusier “élu” qui est mis en avant.
Plus loin c’est la capacité à absorber et contrer dans un front élastique des dunes de sable et de vasières.
Parfois même on évoque les légendes révolutionnaires qui redonnent la force d’exister.

Mais c’est tout cela qu’il faut fédérer pour faire du PCF la DIGUE MODERNE aidant le peuple français à tracer un chemin sain et sa navigation dans les pièges et récifs de ce monde déréglementé.

YES YES mais PRENONS TRES SOIN DE LA DIGUE PCF …. QUE DIABLE !!!

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