Créer une autre dynamique !

le 2 décembre 2016

Manifestation de lycéens, en février 2005, à Paris, contre la réforme du baccalauréat portée par François Fillon, alors ministre de l’Éducation nationale. Photo : Jérôme Delay/AP

« Ma plus grande satisfaction a été de gagner la bataille idéologique » a répondu M. Fillon à la question posée à la fin du duel télévisé entre les finalistes de la « primaire » de la droite. Il convient de prendre au sérieux cette proclamation du candidat devenu dimanche dernier celui des droites à l’élection présidentielle. Lors d’une précédente intervention télévisée, à une interrogation sur son programme qui ne correspondait plus au « gaullisme social » inspiré du programme du Conseil national de la résistance, l’ancien premier ministre rétorqua sèchement que ce dernier, « c’était les communistes ! ». De Gaulle ne l’avait accepté qu’à cause d’un rapport de forces qui tenait compte du rôle que les communistes jouèrent dans la libération du pays.

Si pour la première fois, loin de la « fracture sociale » de M. Chirac, voire du « travailler plus pour gagner plus » de M. Sarkozy, la droite ne promet ouvertement aujourd’hui que du sang et des larmes à celles et ceux qui n’ont que leur travail et leurs maigres retraites pour vivre ou survivre, c’est qu’elle considère disposer d’un rapport de force qui le permet. Dit autrement, elle estime qu’une majorité de nos concitoyens sont susceptibles d’accepter ce que jusqu’ici, ils ont refusé. A savoir, un déchiquetage des droits sociaux, une répartition des richesses produites encore plus favorable au capital, le bradage encore plus grand de nos entreprises et services publics au privé pour garantir l’accumulation capitaliste. Aux riches, M. Fillon promet la réduction de leurs impôts compensée par la hausse de la TVA qui lamine le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités, la marchandisation de l’école, un nouveau recul de l’âge ouvrant droit à la retraite et l’augmentation du temps de travail hebdomadaire, sans compensation salariale. Quant à la Sécurité sociale, la potion administrée détruirait la sécurité et anéantirait le social.

Tout cela, d’une dureté inouïe, est présenté comme nécessaire pour redresser le pays et lui permettre d’atteindre la première place en Europe dans les dix ans !

En dépit de « la bataille idéologique gagnée » et sans doute peu confiants dans l’objectif proposé pour justifier ces incroyables sacrifices populaires, les milieux dirigeants de la droite prennent leurs précautions en annonçant que la purge annoncée serait décidée au cœur de l’été, par ordonnances quand chacune et chacun prendrait quelques jours d’un repos bien mérité. Dans ces conditions, nul besoin de Parlement, ni de continuer à discourir à perdre haleine sur un prétendu dialogue social. Ils espèrent que l’exaspération légitime et les colères de nos concitoyens à l’encontre des engagements non tenus par l’actuel gouvernement suffiront à faire accepter l’intolérable dans l’espoir de jours meilleurs. Cela fait quatre décennies que cette ritournelle est servie aux populations.

C’est une droite réactionnaire qui s’avance donc devant nous. Elle s’infiltre dans toutes les béances ouvertes par le pouvoir qui a élargi les vannes de la régression avec sa loi de précarisation du travail, avec ses cadeaux sociaux et fiscaux aux puissances d’argent, ses lois Macron de libéralisation adoptées à coups de force, alors qu’aucune d’entres elles ne figuraient dans le programme du candidat Hollande. C’est une contre-révolution néoconservatrice et ultralibérale qui est envisagée. Une droite toujours plus à droite qui veut en finir avec tout ce qui a fait de la France ce qu’elle est malgré tout, avec ses droits sociaux, ses principes démocratiques, ses secteurs et services publics capables de réduire les inégalités, sa laïcité garante de la liberté. Il faut bien se garder du piège qui se déploie devant nos concitoyens avec la tentative des classes dirigeantes d’enfermer le peuple dans un duel entre M. Fillon et l’extrême droite parée désormais d’une rose bleue afin de marginaliser toute idée de progrès et la gauche elle-même.

Si ce scénario vivait, toute perspective de changement pourrait se fermer pour longtemps. Des forces existent pour le mettre en échec. Nous en sommes. Le travail pour une union populaire de type nouveau, se hissant au niveau des enjeux du moment doit s’accélérer avec la volonté de rompre avec ce système et ses mandataires politiques. Une partie de la gauche gouvernementale, semble t-il, débat en ce moment dans la douleur du choix de son candidat. La gauche d’alternative a désormais le sien depuis que les militants communistes et ceux de « Ensemble » ont décidé de s’atteler à créer avec Jean-Luc Mélenchon un rassemblement beaucoup plus puissant que celui que ne pouvait, seul, espérer le candidat du Front de gauche de 2012. Il s’agit de créer une dynamique à vocation majoritaire, aux présidentielles et aux législatives visant à bousculer les rapports de forces pré-écrits, grâce à un travail politique et idéologique au plus près des citoyens pour une nouvelle perspective sociale et environnementale.


15 commentaires


Moreau 2 décembre 2016 à 11 h 53 min

Il ne suffit pas d’être une force contre le pire ou/et le moins pire, encore faut-il avoir un véritable programme, un véritable projet, voire une véritable politique générale qui soit la meilleure construite dans le parfait respect de la démocratie et donc même avec les abstentionnistes qui font des analyses et des propositions de qualité supérieure. Le seul programme indiqué pour 2016-2017 est le programme de 2012 l’Humain d’abord repris par monsieur Mélenchon sans aucune réactualisation qui y ajoute un programme des écologistes ! Ce n’est pas sérieux et ça fait la pseudo victoire idéologique mais le leurre opère, du fillonisme. La politique a horreur du vide qu’ils soit promesses vides ou défaut de programme actuel, de projet actuel.

Philippe Guillerme 3 décembre 2016 à 16 h 46 min

la gauche gouvernementale? ça veut dire quoi? Pour moi c’est la nouvelle droite et il serait peut-être temps de rompre le cordon ombilical….

Jalabert roger 4 décembre 2016 à 18 h 23 min

Et lad estruction du syndicalisme pour la soi disant démocratie dans les entreprise le patron propose les travailleurs votent exemple smart avez vous déjà vue un paton faire des proposition en faveur des tavailleurs moi non

suchet 4 décembre 2016 à 22 h 26 min

bsr moi jesuit pas dacord pour ses nouvellestravail retraite et securitesoit mie en question qui commence par baisser leur salaire a eux tous cest comme pour la reduction de la policecest une honte de reduire cest nul lui aussi la place est bonne mais les pauvres font quoi

Le.Ché 6 décembre 2016 à 10 h 56 min

Fillon a raison, il a gagné le débat idéologique à droite en imposant la casse du CNR, conseil national de la résistance; C’est vrai maintenant que la Gauche est sûr un champ de ruine, mais à qui la faute si ce n’est à Hollande et à tout sa clique. Ceci met encore plus l’accent sur la casse des droits autour du travail avec la loi travail dont la prose venait directement du trio Merkel- Junker- Chaüble.
Tous nos espoirs reposent maintenant sur Mélenchon alors que celui-ci ne veut pas sortir de l’euro et de cette Europe capitaliste mortifère dont la loi est imposée par les mêmes c’est à dire Merkel-Chaüble-Junker.
C’est bien Jacques Nikonoff du PARDEM qui a raison, construisons une Europe des peuples en proposant une Europe des nations et revenons au SME. Nationalisons les groupes capitalistes du CAC 40, les banques et les assurances.

Le.Ché 6 décembre 2016 à 11 h 03 min

PARDEM, parti de la démondialisation de Jacques Nikonoff.

Le.Ché 6 décembre 2016 à 11 h 15 min

La politique que l’on veut mettre en place au niveau mondial est une politique sur mesure pour les 200 multinationales qui règnent sur notre monde à travers les fameux TAFTA, CETA, TTIP dont une grande partie de ces multinationales sont américaines.
Ces multinationales pourront attaquer même les nations à travers des tribunaux privés.
C’est bien tout ce processus qu’il faut stopper et détruire avec les peuples.

alain harrison 6 décembre 2016 à 23 h 20 min

Bonjour.

Créer une autre dynamique.

Voilà un travail sur le long terme.
Visez les élections de 2017, pour la gauche unie (!?!?), une fenêtre “possible” de visibilité !
Mais les médiats instrumentalisés en feront une visibilité tronquée.

À MOINS QUE !!!!
À moins que quoi ?
Que la gauche s’entendent, fassent le grand consensus sur les 4, 5 ou 6 sorties, tellement la droite fasciste capitaliste avance rapidement ses pions.

La seule possibilité d’une alternative est de changer les têtes et les fonctionnaires du système UE, et la seule façon d’y arriver est de mettre en faillite la structure bureaucratique, lui couper les vivres.
Mais comment, si les pays quittent la système UE, il n’y a plus de légitimité de son existence.
Alors seulement, les pays qui seront d’accord pour une alternative pourront faire des accords respectueux de leurs différences et de ce qui est commun.
IL se fera une Europe multipolaire avec des politiques différentes, des économies différentes.
Et il y aura de nouvelles ententes…………
Alors, les avancés des différents choix économiques (capitaliste, socialistes ou autres) auront une influence dans le temps.

alain harrison 7 décembre 2016 à 0 h 36 min

Autre chose à surveiller, les vires capots opportunistes qui seront trop de prendre la parole au nom de la gauche.
Les militants, les syndiqués, les citoyens impliqués, les étudiants et la diaspora civile dont la mission est de palier aux manques du gouvernement devront veiller au grain. N’a pas le privilège de représenter la gauche qui veut. Un collège citoyenne travailleur devra être le passage incontournable. Cette instance devra comprendre la diaspora de la gauche qui aura préalablement fait le point sur les enjeux. Et les 4, 5, 6 sorties sont les incontournables.
La Grèce a fait et continue à faire les frais de l’UE-BCE-FMI-OMC, et des indécisions politiciennes.
Avis aux détracteurs.

Et bien, il semble qu’il y est une possibilité de débats sur l’alternative !!!
LJ Mélenchon.
Jacques Nikonoff
……..

Il y a momentum OUI NON

CHALAND Michel 10 décembre 2016 à 14 h 20 min

Je suis conscient du grave danger que représente M Fillon. Pourtant lorsque l’on aborde le programme de celui-ci même avec des électeurs – militant de DROITE (tendance JUPPÉ), ils doutent sur leurs applications. Il n’ ira pas jusqu’au bout. Vous, en parlant de nous, les communistes,les syndicalistes, vous voyez trop les choses en noire.Donc ils voteront pour lui,même si le choix leur fait sincèrement mal

alain harrison 13 décembre 2016 à 20 h 34 min

Ne serait-ce pas un grave manque de jugement, d’après vous ?
Pour moi c’est le cas.
Mais comment expliquer cette tendance quasi-masochiste d’une bonne partie de la population qui souffre en continuant dans cette voie, d’élire encore et encore ceux qui ne tiennent pas parole (PS-Valls…), ou encore la droite……… ?

La gauche a à démontrer qu’elle a compris, de ses erreurs.

La balle est dans les mains des militants, et non des décideurs classiques.

JLM et France Insoumise !?!?
Le PCF ?
Le PRCF ?
Le PARDEM ?
……………………?
Il y a un potentiel de rassemblement dépendamment du consensus ou de grande déception selon des jeux de coulisses échappant aux militants et aux citoyennes-travailleurs.
Qui doit être le maître d’oeuvre ?
Des mécanismes de destitutions !
L’élaboration du programme a pour corollaire le découplage des intérêts politiques. NON OUI

alain harrison 14 décembre 2016 à 19 h 01 min

Bonjour.

Interprétation économique[modifier | modifier le code]
Sur le plan économique, le processus de mondialisation serait fondé sur l’affirmation conceptuelle suivant laquelle les marchés sont efficients, ou tendent à l’efficience suivant le modèle dit « CAPM – Capital Asset Pricing Model » appelé en français le MEDAF – Modèle d’Evaluation des Actifs Financiers – pour lequel les auteurs américains H. Markowitz, W. Sharpe, et M. Miller reçurent le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 1990. Certains pensent aujourd’hui que les présupposés de la théorie de l’efficience des marchés de capitaux, qui fonderaient cette économie mondialisée sous sa forme actuelle, ne traduisent pas entièrement la réalité. Ils sont basés sur une règle statistique simplifiée, voire triviale, qui définit l’évolution des prix des actifs comme relevant d’une loi normale gaussienne. Cette loi possède un écart-type fini, et surtout autorise la réalisation de prévisions de marchés parce que tous les points de mesure seraient dérivables sur la totalité de la courbe de prix. Dans la réalité, les actifs financiers suivent des lois statistiques plus complexes, des stochastiques à écart-type infini, des fractales (cf: Mandelbrot) de sorte que la probabilité d’apparition d’un évènement rare – catastrophique -, un krach par exemple, ou l’éclatement d’une bulle financière est beaucoup plus élevé que dans le cas d’une distribution des prix relevant d’une loi normale. Ce serait en raison de ces simplifications que les spécialistes sont généralement dans l’incapacité de prévoir l’occurrence des crises et des krachs boursiers et économiques.
Cette mondialisation résulterait de la présence, et la circulation extraordinaire d’une monnaie numérique de nature fiduciaire. L’argent constituant la contrepartie abstraite des biens économiques sa circulation fiduciaire sans entrave et totalement libre de toute taxe serait la pierre angulaire du système.
La prise en compte des insuffisances de la théorie dite de l’efficience des marchés de capitaux et la relativisation subséquente de son application fonderaient conceptuellement la pratique de la démondialisation.
Le prix Nobel français de science économique Maurice Allais a théorisé le concept d’économie de marchés (marché accordé avec un “s”) en soutenant que la notion selon lui abstraite de marché mondial nie les réalités très différenciées existant au niveau des structures de coûts, de production et de formation de prix des produits d’une région à l’autre du monde.

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mondialisation

Bon on nous explique, l’économie financiarisée, ici une critique ressort sur des détails, un peu comme en physique fondamentale au sujet des différentes théories successives qui ont chacune leur force intégrative et leur faille de détail.

Notre problème est de sortir de cette économie et de faire la nouvelle économie sur des bases collées à la réalité d’échange, ou bien en concevant globalement, dans les grandes lignes la nouvelle économie.

Il est utile de faire le portrait globale de l’économie financiarisée pour justement ne pas retomber dedans.

Ici pour, forger cette nouvelle économie, il faut sortir de toute théorie, mais partir de la vision globale des échanges économiques.
Le problème est justement de voir ce que signifie forger la nouvelle économie à partir de nouvelles bases globalement. Fair un portrait global de la nouvelle économie.

Je propose de partir avec les concepts suivants.
Tout le PIB à la cotisation.
Le salariat lié au revenu de base inconditionnel adéquat.
Le développement des coopératives autogérées à temps partagé.
Des mécanismes pour les investissements nécessaires.
Des mécanismes de récompenses économiques pour des découvertes, des innovations, ou des idées articulées qui viennent résoudre des problèmes importants ou des nouvelles voies adéquates pour le développement, le progrès……..

Voilà ma proposition de bas pour amorcer la conception globale d’une nouvelle économie, réellement neuve, car se coupant de la théorie économique capitaliste libérale débridée, car c’est bien cela, elle est débridée et devenu hautement toxique pour l’ensemble du monde.

Il faut commencer par jonglé avec les idées, n’est-ce pas.
Mais que croyez-vous que font les capitalistes, ils ont une armada de jongleur et des ordinateurs……Ils ont même inventé les robots traders.

Commencez-vous à voir ou je vais ?!
Je ne suis pas économiste, un petit certificat universitaire en comptabilité.
I s’agit de se saisir les concepts utiles en économie. L’échange en est un, Et puis plein de documentaire court explicatif, il s’agit de les visités suffisamment pour commencer à saisir c’est quoi l’économie capitaliste.
EX: la finance pour les nuls, un titre au hazard.
Il y a un documentaire qui doit revenir sur internet: Banksters Fed 1913.
Ils l’ont censuré. Un crime contre le droit à l’information. Ce documentaire est d’intérêt historique et publique.
Nous devons dénoncé ceci.

alain harrison 14 décembre 2016 à 23 h 45 min

Bonjour.

Ici au Québec, le PLQ de couillard est en train de nous préparer une belle boîte de bonbons.
Et comme je l’ai souligné, le québécois, mais je devrais dire le canadien français, la version française du canadien anglais, puisque le peuple canadien français alias québécois a définitivement épousé la pensée unique des US alias rêve américain, son développement politique ne dépasse pas le niveau des médiats.
Comment je le sais, et bien je regarde les résultats électoraux, qui est le barème de la conscience politisée. Il y a environ 10% qui sont réveillés et se rendent compte que ce système n’est plus soutenable.

Moreau 15 décembre 2016 à 19 h 36 min

Créer une nouvelle dynamique communiste, ça commencerait au regard de l’histoire du communisme français par élaborer la politique de la culture du vingt et unième siècle, la politique de l’éducation du vingt et unième siècle, oui culture et éducation permettent de s’adresser à toutes les générations ; la politique sociétale du vingt et unième siècle et au-delà dès lors la politique sociale du vingt et unième siècle, car parler de politique sociale au cours du vingt et unième siècle sans la politique sociétale voulue par les Citoyennes et les Citoyens revient à proposer n’importe quoi, d’où les votes extrémistes et les abstentions de personnes de différentes générations.

alain harrison 4 janvier 2017 à 1 h 11 min

Bonjour.

En écoutant cette vidéo, vous verrez que le salariat et le revenu de base sont parfaitement compatibles. Il faut juste être à l’écoute, attention, ne pas penser être à l’écoute, mais être à l’écoute, et cela vaut pour notre psychologie (Krishanmurti).

https://youtu.be/S-0IkH68JPw

Passons aux solutions et sortons de la réactions et des généralités, mais parlons des solutions.

Préoccupons-nous de nos forces, elles finiront par absorber nos faiblesses.

Pour la gauche, dont le mot gauche est récupéré par le néo-libéralisme, trouvons des dénominations qui feront leur chemin , naturellement, dans les esprits, parce qu’elle exprime ce qu’elle désigne.

Un exemple : l’Humain d’Abord.

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