Coup de force de la BCE !

le 6 février 2015

solidarité avec le peuple grec

Ne laissons pas faire ! La Banque Centrale Européenne menace d’étouffer l’Etat grec. Elle n’a que faire du choix des électeurs et entend imposer la terrible loi d’une austérité à perte de vue, celle-là même qui a conduit le pays au bord du gouffre et qui promet le même sort à tout le continent. Celle-là même que les grecs ont démocratiquement rejetée. Choisir ainsi la politique du pire est à l’opposé de tout projet de solidarité.  Quel peuple pourrait accepter d’être ainsi traité pour quantité négligeable? Sûrement pas le nôtre pas plus que ceux d’Italie, d’Espagne, du Portugal, d’Irlande et d’ailleurs. Tous attendent que l’Europe les respecte et les protège. Pas qu’elle leur tienne la tête sous l’eau! Loin d’être indépendante, la Banque Centrale Européenne prend le parti de l’orientation de la chancelière allemande et des puissances financières. Elles ne veulent surtout pas que soient expérimentées des politiques alternatives à une austérité qui ne marche nulle part, au point de voir Barack Obama lui-même demander que l’étau soit desserré. Sourde à tous les appels à la raison, la BCE choisit le coup de force. Que cherche-t-elle ? A semer la panique en Grèce et la peur ailleurs? A faire un exemple pour dissuader les citoyens d’autres pays de rechercher des voies nouvelles de sortie de la crise ? A jouer ainsi avec le feu, elle prend le risque d’une déflagration aux conséquences imprévisibles qui n’épargnera personne et, en tout état de cause, d’un nouveau recul de l’idée européenne elle-même, au seul bénéfice des forces d’extrême-droite.

 

Il faut empêcher ce scénario mortifère et obtenir, par exemple, que les mille milliards d’euros que la même BCE vient de décider de créer servent à restructurer les dettes d’Etat dont celle de l’Etat hellène. Obtenir aussi que le Président de la République se place résolument du côté du respect des choix majoritaires des citoyens grecs.

 

Nombreux sont les démocrates, les républicains qui sont disponibles pour se mobiliser pour de tels objectifs, ici et sur tout le continent.


29 commentaires


Édith Rappoport 6 février 2015 à 11 h 02 min

Toujours le même scandale. Les gros veulent continuer de s’engraisser sur les squelettes morts de faim !

Solal Maurice 6 février 2015 à 11 h 09 min

La solution existe: La troïka n’ayant aucune légitimité démocratique et n’ayant pas d’autres buts que la suprématie de l’Allemagne, il faut œuvrer à l’entente des représentations pour exiger une véritable direction collégiale de l’économie politique Européenne.Ras le bol du ” Deutchland über alles.

papini jean 6 février 2015 à 11 h 11 min

Bjr, et vous attendiez quoi des trusts financiers internationaux?car elle à beau s’appeler BCE elle ne travaille que pour enrichir ses partenaires,vous avez tous cru à la poupée qui tousse, en adhérant à ce consortium, spoliateur des peuples avec la complicité des dirigeants de ses état membres, fallait mettre le holà des le départ, maintenant faut en payer la note, faut absolument refondre tout cela dés demain si ce n’est pas déjà trop tard, nous sommes au bord du gouffre et si on laisse faire on va tous se noyer avec

BOUDET Pierre 8 février 2015 à 11 h 34 min

Mon cher PAPINI, vous semblez ignorer que la PCF a été le seul à dénoncer & mener campagne lors du lancement du traité de Maastricht contre les pouvoirs octroyés dans ses textes à la B C E, en particulier l’article 107 qui stipule que dans l’exercice de ses pouvoirs & de ses missions, les états & les gouvernements ne pourront en aucun cas {ni commander, ni influencer, ni solliciter, les décisions du conseil d’administration de la B C E, les états et les gouvernements s’ENGAGENT à respecter et appliquer les décisions du C A de la B C E} Sachant que le C A est composé en majorité des représentants du cac 40, avec ce traité, sur lequel la majorité des citoyens a voté oui, la messe était dite, ce n’est pas faute d’avoir mis en garde contre cela, nous sommes les seuls à avoir publié et diffusé le contenu intégral du traité avec les conséquences que l’adoption entraînerait, il n’est pas surprenant que face aux décisions du gouvernement Grec elle décide de défendre la politique pour laquelle elle a été mise en place {le sauvetage par tous et n’importe quels moyens des intérêts du capital.
La seule réponse à y apporter est la mobilisation des peuples par la recherche de l’unité de tous ceux qui sont pour une sortie par le haut de cette politique destructrice, sans chercher à diviser et tirer la couverture à soi en se présentant plus vertueux que d’autres compagnons de route, c’est la politique de recherche d’unité dans la diversité que pratique le P C qui conduira vers la victoire

Michel Berdagué 8 février 2015 à 14 h 49 min

En effet Pierre , il est excellent de remonter à l’ incroyable militantisme du Parti , et de tous les communistes pour piquer ce projet de traité maastrichien pour le publier en papier journal , de le diffuser en masse et de l’ examiner point par point , art. par art., et aussi ces mots terribles qui sont comme la subsidiarité et d’ autres éléments de langage enfumant pour nous imposer la dictature de la bourgeoisie qui plus est financière . Je me souviens des réunions où la population venait en masse à nos réunions comme à Paris 6 arrdt où des discussions intenses étaient enthousiastes pour rejeter ce traité infâme contre la République , contre le Programme – Les Jours Heureux – du C.N.R., contre la souveraineté populaire comme la réalité fut en 2005 . “En France, le 9 avril 1992, le Conseil constitutionnel indique qu’une révision de la Constitution est nécessaire pour permettre la ratification du traité10. Le Parlement réuni en congrès adopte alors, le 23 juin 1992, une loi constitutionnelle qui crée un titre XV intitulé « Des communautés européennes et de l’Union européenne ». Le Conseil constitutionnel reconnaît dans une décision du 2 septembre la compatibilité de la Constitution ainsi révisée avec le traité. Un référendum autorise la ratification du traité le 20 septembre 1992. Avec une participation de 69,70 %, le « oui » l’emporte avec 51,05 % des suffrages exprimés. Enfin le Conseil constitutionnel, dans une troisième décision rendue le 23 septembre 1992 , déclare qu’il ne peut, dans le cadre des attributions que lui confère la Constitution, contrôler l’autorisation de ratification, car celle-ci a été adoptée par référendum.
En raison de la lenteur du processus de ratification, le traité (qui a modifié le traité instituant la Communauté économique européenne – lequel s’appelle désormais traité instituant la Communauté européenne – et auquel étaient annexés le protocole sur les statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne et le protocole sur les statuts de l’Institut monétaire européen) n’est entré en vigueur que le 1er novembre 1993.”
Nous avons failli gagner , il en aurait fallu 15 jours de plus voire un mois , mais en face tout avait été maillé et même certains de gôche nous traitaient de bruns/rouges insultants et pervers/sadiques , ceux qui sont toujours à nous donner des leçons ,et très anti-PCF …
Là avec cette BCE/Draghi ,ça s’ est pas arrangé, les ultra réactionnaires pendant près de 25 années ont fait des petits ; car 85 “personnes” détiennent toute la fortune au niveau mondial à ne plus calculer les zéros à droite contre les milliards d’ êtres humains sur cette pauvre petite planète malmenée par ces rapaces/prédateurs , et pourtant avec les pulsions de vie si belle La Terre . Pierre victoire – diversité- mais surtout en rassemblant les communistes d’ abord sur un Programme amélioré de l’ Humain d’ abord – en ce qui concerne la propriété collective pour les droits aux travailleurs des grands groupes de production avec le Pôle Public financier et bancaire et 100% de taxes sur les spécus. et interdiction des mécanismes de spéculations , avec contrôle public de la création monétaire : là tous les abstentionnistes seront là au vote citoyen et de Libertés d’ expression et de pensée .

Bonnot Michel 6 février 2015 à 11 h 35 min

Terrifiant…il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce terrible coup de poignard dans le dos des grecs. Les élections ne serviraient donc plus à rien ? Quand allons-nous nous lever pour dire non à cette Europe totalitaire ? De quel bois sont fait ces gens pour écraser à ce point les peuples ?

Michel Berdagué 6 février 2015 à 12 h 28 min

2005 c’ est fait : les Pays-Bas aussi …
Pas de quoi s’ étonner , avec l’ impérialisme financier de la dictature de la poignée et si les riches d’ actions du Prolétariat et de la Classe Ouvrière s’ y mettaient à virer ces pourris rapaces de la dictature du capital financier en turbo capitalisme, pas le grand jour ni le grand soir mais quand Tous les Peuples s’ y mettront , ça dégagerait sec l’ horizon !

budini 6 février 2015 à 11 h 36 min

Il faut de toute urgence mobiliser les peuples partout en Europe en soutien au peuple grec, une grande journée de mobilisation doit être organisée très vite !

Jean Paul MAÏS 6 février 2015 à 11 h 42 min

“Que l’ EUROPE nous respecte et nous protège ?”
Pour ce qui me concerne, et bien avant le traité de MAASTRICHT contre lequel j’ ai voté, je ne me faisais aucune illusion. A l’ époque, le PCF était lui aussi radicalement contre l’ EUROPE. Dommage quil ait changé de cap !

Merci 6 février 2015 à 11 h 43 min

Les Allemands ne sont pas les ennemis. Il y a aussi des gens qui souffrent en Allemagne. D’ailleurs si comme les Français, ils se soulevaient, et avec Charlie nous savons que nous en sommes capables, alors Merkel et les siens seront remplacés et l’Europe refondée.
Merci!

Colombe 6 février 2015 à 11 h 52 min

En 1936 une partie de la gauche européenne avait tourné le dos aux républicains Espagnols .
Va t elle faire aujourd’hui la meme chose envers le peuple Grecques ?
Bien sur aujourd’hui il n’y pas pas la guerre avec des armes ,mais il y a la guerre de la finance contre les peuples.
Une partie de la gauche va t elle encore se déshonorer ?
Hollande va t il faire comme Blum ?

Lalanne 6 février 2015 à 12 h 02 min

La BCE et son coup d’Etat permanent : l’infamie européenne !

michel 6 février 2015 à 12 h 29 min

Ca suffit les injonctions meprisantes des nantis contre les classes populaires qui souffrent dans toute l Europe .Mobilisons nous!!!

DOMART Jean-Marc 6 février 2015 à 15 h 34 min

Macron nous déclare la guerre de la même manière avec l’appui de Valls et Hollande qui l’ont choisi comme ministre, après son passage à Bilderberg en compagnie de F. Pellerin, Baroin et Lagarde en mai dernier. Ne nous laissons plus lanterner par les médias à leur botte! Curieux aussi, quand même, que tous ceux qui ont été assassinés le 7 janvier dessinaient tous pour l’Huma, la VO, les tracts du PCF et de la CGT. Ils avaient fait des dessins pour la Loi Macron sur l’Huma-Dimanche. C’est à se demander si c’est vraiment ou seulement en rapport avec les religions, on pourrait aussi s’en poser la question…. En tout cas, pas d’ “union nationale” sur fond d’austérité, de négation de la démocratie et de censure!

DOMART Jean-Marc 6 février 2015 à 15 h 35 min

“pour” la loi Macron = “à propos de”, bien sûr!

henri bonnet 6 février 2015 à 14 h 35 min

L’europe a été faite pour le capital pas pour les peuples,il faut mettre fin a celle ci ,sinon c’est la guerre entre nous

Stjust 6 février 2015 à 14 h 35 min

À peine élu, le nouveau gouvernement grec et sa politique anti-austérité se heurtent au mur d’argent. Je ne pense pas qu’ici on nourrissait une quelconque illusion sur le fait que les maîtres auto-proclamés d’une Europe capitaliste néo libérale , respectueux de la volonté populaire exprimée , accorderaient un “état de grâce” à la Grèce . Les références historiques ne manquent pas en matière de coup d’État , putsch ou pronunciamento, et même, d’intervention étrangère, pour stopper un processus progressiste engagé démocratiquement… Allons-nous assister à une répétition de l’histoire ou au contraire à l’écriture d’une page nouvelle.Le peuple grec a et aura besoin de notre solidarité !

RABOTOT Robert 6 février 2015 à 15 h 36 min

La B C E ne fera pas la loi, il nous faut le crier haut et fort. Ne nous faisons aucune illusion sur le bon vouloir de cette Europe du capital mais si tous les peuples se montrent solidaires avec la Grèce et son nouveau gouvernement, les choses peuvent changer.
Nous ne sommes rien soyons tout, C’est ainsi que nous ferons rendre gorge à cette Europe capitaliste. Alors courage pour être audacieux dans nos luttes.

DOMART Jean-Marc 6 février 2015 à 15 h 44 min

Curieux, quand même, ces grands “défenseurs de la démocratie” … à Cuba, au Venezuela, au Kosovo, et maintenant en Ukraine qui ne respectent pas le vote des Grecs! Et la dette de guerre de l’Allemagne jamais payée à la Grèce, et la guerre civile provoquée par les britanniques en Grèce de 1946 à 1949, et la dictature des colonels de 1967 à 1975, c’est au nom de la défense de la démocratie aussi que nos médias sont aussi amnésiques? Se souvenir aussi du poème de Victor Hugo de 1829, “L’enfant grec”….

Morales 6 février 2015 à 16 h 37 min

Tout de même soyons inquiets pour ceux qui sont et ceux qui suivront la Grèce ,notre soutien doit s’élargir car ce Laboratoire est toujours actif ,les charognards Européen ne veulent pas lâcher l’os grec ,il semblerait que la moelle Grec ait encore un rôle a jouer pour nous décourager.Mais j’ai un bras d’honneur en réserve pour tous ces Harpagons plus dix.Action Camarades.

Le.Ché 6 février 2015 à 16 h 42 min

La BCE est là pour alimenter et faire fructifier les profits des banques privés donc la BCE joue pleinement son rôle de chien de garde en même temps du capitalisme allemand.
Mais ce qui arrive peut être bénéfique pour la Grèce et Alexis Tsipras, par contre il faut que la Grèce sorte de l’euro et de cette Europe capitaliste.
Si Alexis Tsipras a le courage de sortir de cette Europe, il lui suffira de financer son budget avec la banque “centrale grecque” et en même temps il aura la possibilité de mener une autre politique pour le peuple grec.
VOILA CE QU’IL FAUT FAIRE.

Michel Berdagué 6 février 2015 à 16 h 45 min

Nouveau titre du blog : Coup de force Victorieux contre la B.C.E.! et en paquet cadeau : Sortons de l’ OTAN/NATO en y laissant un ou une observateur pour savoir ce qu’ ils magouillent .

breteau jean claude 6 février 2015 à 17 h 04 min

Tout cela est normale ,ils font une grave crise d’urticaire ,n’oublions pas que des milliers de milliards sont en jeu .
A signaler ,qu’en France,fascistes droite ,et socialistes sont sur la méme ligne ,bien relayés par les média déployant des arguments hors normes ,mais totalement mensongés .Lire l’huma est plus que jamais indispensable pour s’oxygéner l’esprit .Bravo pour le travail fait toute cette semaine,chapeau bas à nos camarades journalistes.Je crois qu’en face ils perdent les pédales ,c’est bon signe ,leur fin est proche ,pas de quartier Levons nous pour eux et pour nous!

Barthés Jean-Louis 6 février 2015 à 18 h 51 min

Bien … on s’en doutait, la lutte des classes (des castes) dans toute sa “splendeur”. Et alors on fait quoi, on se flagelle ou on va dans la rue ? Un appel du F.G à tous ceux que cela révulse, quand ???

Michel Berdagué 7 février 2015 à 8 h 06 min

A Palais – Royal il y a deux soirs Manifestation importante devant le Conseil d’ Etat : un Collectif constitué PC,NPA,République et Socialisme,tout le fdg, assos., syndicats de luttes de classe , ATTAC et chaque de la citoyenneté qui ne se réduit pas à un seul jour du 11/1/15 , tous les jours à chaque instant de manifester la citoyenneté en s’ engageant dans une orga. car pour être au parfum des actions multiples et nombreuses ce n’ est pas la bourgeoisie et les 1 % qui te les diront , ni les médias à leurs ordres mais le Collectif qui ne peut que grandir , gros potentiel avec les plus de 99 %… . Sous le froid intense , la semaine prochaine actions comme tout le mois de février et aussi en mars à Frankfürt devant la B.C.E. et pourquoi pas si tout le monde s’ y met de virer les crapules et la crapulerie des mécanismes morbides et pervers .

Michel Berdagué 7 février 2015 à 8 h 17 min

Au métro Charonne le 8 février 2015 à 11 h 30 Rassemblement contre la répression mortelle du sieur Papon et ses brigades spéciales qui le 8 février 1962 ont massacré des camarades qui manifestaient pour la paix en Algérie et contre les attentats de l’ OAS . 9 morts tous et toutes CGT dont 8 communistes du Parti .

Michel Berdagué 7 février 2015 à 8 h 51 min

A Charonne c’ est ce samedi 7 février le Rassemblement .

Michèle Marlier 7 février 2015 à 14 h 54 min

Je vous communique cet article du Monde, que j’ai trouvé intéressant par son rappel historique
L’ Allemagne a-t-elle une dette de guerre envers la Grèce ?http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2012/02/17/l-allemagne-a-t-elle-une-dette-de-guerre-envers-la-grece_1644633_3214.html
Le Monde.fr | 17.02.2012 à 18h03 •

“Les Allemands, qui rechignent à financer un second plan de sauvetage pour la Grèce, devraient se souvenir de tout ce qu’ils ont pillé dans ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale […] Avec les intérêts, ce sont 81 milliards d’euros qui sont dus à Athènes. C’est là une autre façon de voir l’Europe et son histoire.”
L’homme qui s’exprime ainsi n’est pas un ancien résistant grec, ni même un membre de l’opposition grecque, il n’est pas grec du tout. Il s’agit de l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, interpellant mercredi 15 février les responsables allemands au Parlement européen au lendemain du refus de la troïka européenne d’octroyer un deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros à Athènes.
“ILS ONT PRIS L’ARGENT GREC ET NE L’ONT JAMAIS RENDU”
L’Allemagne a-t-elle une dette de guerre non réglée envers la Grèce ? La question peut sembler saugrenue, mais elle a le mérite de replacer la crise de la dette que traverse le continent européen dans un temps long. Montrés du doigt comme de mauvais payeurs, étranglés par plusieurs plans de rigueur, excédés par le “diktat” allemand, les Grecs sont de plus en plus nombreux à renvoyer Berlin aux ardoises du passé.
Début 2010, lors d’un voyage en Allemagne, Theodoros Pangalos, alors vice-premier ministre, avait lancé une bombe sur les ondes de la BBC : “Ils ont pris les réserves d’or de la Banque de Grèce, ils ont pris l’argent grec et ne l’ont jamais rendu. C’est un sujet qu’il faudra bien aborder un jour ou l’autre.” En décembre de la même année, le secrétaire d’Etat aux finances hellènes, Philippos  Sahinidis, était allé plus loin en chiffrant la dette allemande envers son pays à 162 milliards d’euros, à comparer au montant de la dette grecque qui s’élevait à 350 milliards d’euros fin 2011.

Plus récemment, c’était au tour du héros de la Résistance Manolis Glezos, 89 ans, connu pour avoir décroché le drapeau nazi de l’Acropole en 1941, deréclamer le remboursement du prêt imposé à la Grèce par le régime nazi.”Avec les dommages de guerre”, qu’Athènes se réserve toujours le droit de revendiquer, “c’est 162 milliards d’euros, sans les intérêts”, estime-t-il.
BATAILLE DE CHIFFRES
Conbien doit l’Allemagne ? 81 milliards, comme le dit Cohn-Bendit ? 162 milliards, à en croire les revendications grecques ? 68 milliards comme l’affirme Le Point ? ou rien du tout, comme le soutient Berlin ? La bataille de chiffres qui entoure cette question est à la mesure de la complexité de la situation.
Nous sommes en 1941. Le 6 avril, la Wehrmacht envahit la Grèce. Elle y restera jusqu’en 1944. Dans son ouvrage Dans la Grèce d’Hitler, l’historien Mark Mazower estime que la Grèce est le pays qui a le plus souffert du joug nazi – derrière la Russie et la Pologne – et qu’elle a subi un “pillage systématique de ses ressources”. En 1941, les nazis imposeront en outre à la Banque centrale grecque, comme ils l’ont fait dans d’autres pays, un prêt de 476 millions de reichsmarks au titre des contributions à l’effort de guerre.
Cet “emprunt” ne sera jamais remboursé, pour la simple raison qu’il ne figure pas dans l’accord de Londres de 1953 qui fixe le montant des dettes extérieures contractées par l’Allemagne entre 1919 et 1945. Afin de ne pas répéter les erreurs du traité de Versailles et de ménager ce nouvel allié de l’Ouest face à la menace communiste, les Etats-Unis consentent à réduire la dette de l’Allemagne de moitié. Les victimes de l’Occupation sont priées d’oublier leurs demandes de réparation. L’objectif stratégique des alliés est d’édifier une Allemagne forte et sereine, plutôt que ruinée par les dettes et humiliée.
Washington obtient surtout des pays bénéficiaires du plan Marshall qu’ils renoncent à exiger immédiatement leur dû, repoussant d’éventuelles réparations à une réunification de l’Allemagne dans le cadre d’un “traité de paix”. “A partir de là, l’Allemagne s’est portée comme un charme pendant que le reste de l’Europe se saignait aux quatre veines pour panser les plaies laissées par la guerre et l’occupation allemande”, résume l’historien de l’économie allemand Albrecht Ritschl, professeur à la London School of Economics, dans un entretien à Der Spiegel (en version française dansCourrier international).
L’ALLEMAGNE A FAIT TROIS FOIS DÉFAUT
Ce sursis permettra à la RFA de connaître un véritable “miracle économique”, le fameux Wirtschaftswunder pendant quatre décennies. Et au moment de passer à la caisse, Bonn s’arrangera pour ne pas honorer ses engagements. Le chancelier Helmut Kohl obtient en effet que le traité de Moscou de 1990 entérinant la réunification ne porte pas la mention “traité de paix”, une des conditions figurant dans l’accord de 1953 pour d’éventuels remboursements. “C’était un moyen de continuer à fuir les réparations”, souligne le Süddeutsche Zeitung (article traduit en français). En approuvant ce traité, la Grèce a perdu, aux yeux de Berlin, toute légitimité à réclamer des réparations. “Dans la pratique, l’accord de Londres de 1953 libéra les Allemands de leur obligation de rembourser leurs dettes de guerre”, résume le quotidien allemand.
En d’autres termes, l’actuel champion économique de la zone euro a fait trois fois défaut au cours du XXe siècle : dans les années 1930, en 1953 et en 1990. “L’Allemagne n’a pas réglé ses réparations après 1990 – à l’exception des indemnités versées aux travailleurs forcés, poursuit Albrecht Ritschl dans Der Spiegel. Les crédits prélevés de force dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale et les frais liés à l’Occupation n’ont pas non plus été remboursés. A la Grèce non plus.” Or”personne en Grèce n’a oublié que la République fédérale devait sa bonne forme économique aux faveurs consenties par d’autres nations”, insiste-t-il.

En tout et pour tout, la République fédérale n’a dédommagé qu’une fois la Grèce : 115 millions de deutsche Marks (environ 58 millions d’euros). C’était en 1960, dans le cadre d’un accord global avec plusieurs pays européens et Israël. Depuis cette date, l’Allemagne estime s’être acquittée de sa dette. Mieux encore, elle n’hésite pas à rappeler qu’elle a “payé depuis 1960 environ 33 milliards de deutsche Marks d’aides à la Grèce, à la fois de façon bilatérale et dans le cadre de l’Union européenne”. A quoi il faut ajouter que la Grèce a bénéficié de plus de 700 millions de dollars de l’époque dans le cadre du plan Marshall.
COHN-BENDIT : UNE QUESTION “MORALE”
Sauf qu’en cette période de crise continentale, tout le monde, y compris en Allemagne, ne se satisfait pas des immenses faveurs accordées à Berlin au lendemain de la guerre. Asphyxiés par leurs dettes et pressés par Berlin d’enchaîner les plans d’austérité, les Grecs sont de plus en plus nombreux à vouloir faire partager une partie de leur fardeau à leurs anciens envahisseurs.
La somme de 162 milliards d’euros évoquée va ainsi bien au-delà du seul remboursement du prêt forcé, qu’on estime dans une fourchette comprise entre 54 milliards et 81 milliards d’euros. Elle englobe en outre les 108 milliards évalués lors de la Conférence internationale de paix à Paris pour la réparation des dommages causés par les troupes nazies sur l’infrastructure économique du pays.
Daniel Cohn-Bendit, lui, se place sur un “plan moral” : “Les Allemands, qui se disent vertueux, estiment que les Grecs ont péché et qu’ils doivent payer. Or, ceux qui ont le plus péché, ce sont tout de même les Allemands, dont la dette a pourtant été effacée parce que les Américains y voyaient un intérêt stratégique. Pourquoi ne pas considérer que sauver la Grèce est stratégique, au lieu de mettre ce pays à genoux ?” 
Soren Seelow

LAURENT 10 février 2015 à 9 h 06 min

Il convient d’ouvrir les yeux sur cette fameuse “dette” grecque et sur ce qu’elle représenterait pour chaque citoyen français (mais c’est valable pour chaque citoyen européen) : ce n’est pas une dette remboursable demain mais sur 10 ans, 20 ans, 50 ans. Cz qui change tout à fait le poids pour chacun de nous. Des spécialistes honnêtes pourraient nous éclairer avec des chiffres objectifs.
Qu’il faille rembourser le capital de la dette, on peut l’envisager mais on doit cesser de payer les intérêts exorbitants qui ne font qu’alourdir la charge pour la Grèce et écraser son peuple qui ne peut rebondir.
Les investisseurs français, allemands et autres qui ont placé de l’argent en Grèce à des conditions qu’ils n’auraient jamais trouvées dans leur pays d’origine, sont condamnables d’avoir encouragé et utilisé le laxisme des institutions grecques. Leurs profits sont bien supérieurs au montant de la “dette” officielle grecque. QU’ILS PAIENT MAINTENANT.
c.LAURENT
PS : je ne suis pas économiste mais ce sont des reflexions de bon sens que chacun peut avoir s’il ne se laisse pas embobiner par les commentaires orientés de toute la presse corrompue (sauf la nôtre, bien évidemment)

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