Changer les politiques agricoles

le 9 mars 2010

Le Président de la République a fini par venir au Salon de l’Agriculture mais… quand il était encore…fermé ! Il n’a pas été très rassurant puisqu’il a déclaré à plusieurs reprises : « Je ferais pour l’agriculture française  et européenne ce que nous avons déjà fait pour sauver la finance ». De deux choses l’une : soit il compte sauver les productions agricoles et industrielles soit la finance. Mais pas les deux en même temps.

Puis il a lancé à qui voulait l’entendre qu’il « ne reculerait plus d’un pouce » pour défendre les agriculteurs. Le problème c’est qu’il a déjà reculé et beaucoup reculé avec les déréglementations de toutes sortes, la démolition du système de quotas laitiers, de prix minima, conformément au principe de « concurrence libre ». Aujourd’hui il propose de jeter les agriculteurs, sans pouvoir se défendre, dans la gueule des quelques centrales d’achat qui imposeront encore plus leur loi. C’est le sens du projet de « contractualisation ». Poursuivre ainsi c’est pousser à nouveau plus d’un tiers d’exploitations familiales agricoles à la ruine.

Et  quand M. Sarkozy déclare qu’il va défendre les agriculteurs à Bruxelles, il ment effrontément. Dans un document remis le 13  janvier dernier à la Commission de Bruxelles où le pouvoir devait donner son opinion sur « l’après stratégie de Lisbonne », il n’y a pas une ligne sur l’agriculture et la politique agricole commune.

En fait, M. Sarkozy est finalement venu au salon de l’agriculture pour tenter de limiter les dégâts de la défaite cinglante qu’il va subir dimanche prochain. Les agriculteurs, comme les autres catégories sociales ne sont pas dupes. Elles savent que le pouvoir de l’ultra-droite actuelle va aggraver encore considérablement leur situation. Toutes les rencontres, tous les témoignages que nous avons recueillis sur le salon de l’agriculture l’ont largement confirmé. Répétons-le ! Il n’y a pas d’avenir pour l’agriculture française et européenne sans revenir à une politique de prix public de base contrôlé, au moins pour une quantité donnée de production, sans revenir à un mécanisme de préférence communautaire. Mais ceci est totalement contraire au traité de Lisbonne. Ce traité dont M. Sarkozy se vante d’être le père.

La grave crise actuelle en Europe et ailleurs montre à quel point il est indispensable d’inventer une nouvelle Europe, sur une base sociale, solidaire et de la sécurité alimentaire. Voilà pourquoi nous réitérons notre proposition de réunir une conférence européenne de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement. C’est d’autant plus urgent que les attaques contre l’agriculture se multiplient

Cette même semaine, la Commission européenne a annoncé qu’elle autorisait la culture d’une variété de pomme de terre génétiquement modifiée pour la fabrication de…papier. D’un autre côté était relancée cette campagne totalement absurde contre la production de viande bovine, sous prétexte que cette production serait néfaste pour l’environnement. Si le mode de production doit faire l’objet d’un débat, les éleveurs ne sont en rien responsables des problèmes environnementaux actuels. Si on importe du soja du Brésil c’est bien parce qu’il n’y a jamais eu de plan protéines en Europe. Et s’il n’y a plus de bovins, il n’y aura plus non plus de lait. Alors que la France devient déficitaire pour son approvisionnement en viande bovine au service de qui sont menées ces campagnes ?

Le vote pour les listes de la gauche de transformation dimanche ou comportant des candidats de cette mouvance dans l’unité sera un atout pour faire des conseils régionaux des leviers utiles pour un mode de développement agricole favorable à l’agriculture paysanne, à une rémunération correcte du travail paysan, au développement harmonieux, solidaire et durable des territoires. Des conseils régionaux bien ancrés à gauche peuvent être des atouts pour développer des projets nouveaux d’installation de jeunes agriculteurs et de contrats territoriaux d’exploitation. Le vote dimanche va être utile pour battre la politique sarkozyste et préparer un nouvel avenir pour l’agriculture, les services publics ruraux, les communes rurales. Cet avenir passe par l’ancrage à gauche des conseils régionaux.


0 commentaires


BoBW 9 mars 2010 à 11 h 58 min

D’accord et Bravo pour certte conclusion mobilisatrice: “Le vote dimanche va être utile pour battre la politique sarkozyste et préparer un nouvel avenir pour l’agriculture, les services publics ruraux, les communes rurales. Cet avenir passe par l’ancrage à gauche des conseils régionaux.”
A ce sujet Nous avons rédigé un nouveau post sur Spartakoïd :
” Aux urnes citoyens”!

Appli jardin 9 mars 2010 à 12 h 32 min

Permettez moi de rappeller que la région ile de France est a gauche depuis 2 mandatures et que l’industrialisation de l’agriculture intensive polluante et aux mains des grands groupes que vous dénoncer par ailleurs y est plus qu’ailleurs source de déséquilibre. Ils se sont réveillés l’année dernière et on édite un plan bio, mais on ne rattrappe pas le retard pris en publiant des rapports. Le vote socialiste est a mettre au conditionnel d’un pouvoir largement partage avec les écologistes qui sont eux pour un respect des équilibres tradition/modernité

juraver jacqueline 10 mars 2010 à 8 h 57 min

c’est le Président de l’arrogance. Il agit comme un monarque qui se moque de tout. Ce qui compte c’est la finance et son enrichissement personnel. Chirac venait au début de chaque salon de l’agriculture sans contrainte. lui vient quand tout est fermé. Si on continue ainsi notre agriculture surtout pour les petites exploitations va disparaitre. s’est-l exprimé sur le thon rouge, sur les personnes privées d’emploi à cause de la fermeture ou de de la délocalisation de leurs usines, des gens qui souffrent du froid, qui n’ont plus de quoi nourrir leurs enfants, qui sont assaillis par les huissiers, qui sont sur le point dêtre expulsés etc….J’espère que les français vont comprendre enfin et vont voter pour les forces de gauche . Même en cas de défaite, ce Price là ne se remettra jamais en question, il dira “vous ne m’aimez pas”. Non, Sarko, je t’aime pas car tu nous a plongé dans les ténèbres, nous, les gens de la France d’en bas comme tu dis.Notre belle France est devenue à l’agonie mais toi et tes acolytes ne manquent de rien, bien au contraire.

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