Bouclier rural !

le 5 avril 2011

Le groupe des députés socialistes, soutenu par toute la gauche, a mis en débat la semaine dernière au Parlement le projet d’un bouclier rural pour une égalité réelle des territoires.

Cette proposition, que la droite a refusée à l’Assemblée nationale, peut être liée aux initiatives d’André Chassaigne et de Jean Lassalle, il y a quelques mois. Ces initiatives et les idées qui y sont émises sont précieuses au moment où la mondialisation capitaliste déchire les territoires, démolit la production agricole familiale, réduit les services publics, met à mal le petit commerce et l’artisanat et appauvrit les familles populaires.

Un bouclier serait un outil de protection des populations et de la vie des territoires. Un bouclier signifierait que le pouvoir défend les services publics comme les hôpitaux, les lignes de chemin de fer, les tribunaux, les écoles, les services de la poste. Ce serait donc le retour de l’État dans toutes ses dimensions dans les campagnes. Un bouclier rural et social devrait aussi être un moyen pour obtenir une politique européenne et nationale qui maintienne la petite et moyenne agriculture, riche en emplois, productrice d’une alimentation de qualité, qui impulse de nouveaux projets d’installation de jeunes. C’est donc contradictoire avec le traité de Lisbonne qui prône l’Euro fort et le libre échangisme mondial, qui détruit les territoires et appauvrit les êtres humains.

Évidemment cela passe par une rémunération du travail grâce à des prix de base. Défendre les services publics et donner un nouvel élan à l’agriculture appelle donc de tourner le dos aux orientations du traité de Lisbonne et aux critères du nouveau projet dit « pacte pour l’euro » qui porte en germe une aggravation considérable de la vie à la campagne.

Les élus locaux agissent sans relâche pour faire vivre la ruralité. Mais sans acte politique volontaire fort, il sera impossible de revitaliser les campagnes, tout en ré-humanisant les villes.

Des efforts considérables et volontaires doivent être en effet développés pour que les populations, les collectivités, les artisans ou les petites entreprises accèdent partout aux nouvelles technologies, ou encore pour inventer des systèmes nouveaux, incitatifs à l’installation d’activités économiques valorisant les productions agricoles et des aides au mouvement coopératif et associatif.

Mais une donnée nouvelle extrêmement importante doit être prise en compte. Celle qui fait que désormais des territoires ruraux deviennent des zones de relégation. Des travailleurs, des familles populaires ne pouvant plus vivre en ville, s’installent à la campagne. Ils peuvent être évalués à onze millions, quasiment « invisibles » et qui sont parmi les plus pauvres. Ceux qui travaillent paient au prix fort leur carburant pour aller au travail, faire les courses. Pour un retraité le carburant et l’alimentation coûtent toujours plus cher. Se soigner devient plus difficile, se loger coûte de plus en plus cher. Les collectivités territoriales, à commencer par les communes, ont des moyens insuffisants.

Le monde rural, les populations vivant à la campagne dans leur diversité, doivent être respectés et écoutés. Les choix politiques européens et nationaux doivent être mis en conformité avec ces choix. L’idée d’un bouclier rural pourrait faire l’objet d’un rassemblement large pour faire vivre le monde rural.

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6 commentaires


LANDES 5 avril 2011 à 6 h 30 min

Promouvoir les circuits courts de commercialisation des produits agricoles et former les jeunes et tous ceux qui le souhaitent à ces savoirs faire , ce serait bien aussi.

Canelle 5 avril 2011 à 11 h 33 min

Après avoir tout mis en place pour détruire les services publics, on va maintenant coller des
rustines !

Les USA arrosent le marché d’argent artificiel, au Japon on arrose en espérant que…et en Europe on colle des rustiques en espérant que…….. !!

Le système de la mondialisation est mort, il va s’écrouler, mais tout le monde raccommode, raccommode, dans l’espoir que tout continue comme avant sur une planète épuisée par l’homme, qui court à sa perte.

A un moment donné il faudra passer à la caisse pour rembourser une dette ignoble, et rustines ou pas, la pauvreté sera là.

Je vais sortir ma boite à couture

Merci pour tout ce travail Patrick.

dominique 7 avril 2011 à 15 h 34 min

j’approuve ; et j’attends des initiatives politiques pour surmonter tous les clivages , d’André Chassaigne à Jacques Lassalle pour faire reculer le libéralisme , l’UMP et le FN . Réfléchissons à ce qui a réussi à La Réunion lors des cantonales …..

lefevre michel 10 avril 2011 à 0 h 10 min

je suis d’accord pour ce qui est des gens qui sont “invisibles” dans la France rurale.c’est le cas de ma fille cadette et de son compagnon qui n’ont pas de revenu suffisant.
pour ce qui me concerne ainsi que ma femme nous constatons une perte de pouvoir d’achat depuis 10 ans.Cela je pense en grande partie dû a l’Euro !
tout les prix ont explosé !

Thoré Reine 6 juin 2014 à 9 h 19 min

Communiste, avec mon association, nous défendons pied à pied tous les ingrédients qui permettent un aménagement du territoire harmonieux et humain. Surtout humain.
Je me retrouve tout à fait dans cet édito de la Terre, même si je le lis en 2014.
Sur le Canton de pleine-Fougères, le conseiller général MRG, vice président du Conseil Général d’Ille et Vilaine, dit impulser un bouclier rural sur le Canton. Chiche à de vraies mesures, nous sommes force de propositions. Il commence mal et petit bras avec un sondage téléphonique réalisé par des étudiants auprès de 200 personnes.
Je suis demandeur de ce qui s’est fait dans le Puy de Dôme, du contenu de la proposition de loi de A Chassaigne…Nous voulons relever le défi dans un esprit qui consiste à conserver mais aussi créer une ruralité d’aujourd’hui et de demain.
Merci

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