Assez de souffrance à Gaza

le 12 juin 2010

La levée du blocus contre le territoire palestinien de Gaza devient une exigence mondiale des peuples. Elle doit le devenir pour tous les gouvernements et l’ONU. Grâce aux flottilles humanitaires, la situation inhumaine des habitants est revenue sur le devant de la scène et oblige les chancelleries et les gouvernements à bouger.

Ces familles enfermées dans un immense ghetto, une prison à ciel ouvert, privées d’une alimentation normale, d’eau, de logement pour beaucoup d’entre elles, ne laissent personne indifférent. L’attitude du gouvernement israélien devient de moins en moins supportable après le crime d’Etat commis contre des ressortissants turcs, dans les eaux… internationales.

La direction israélienne refuse une enquête internationale pour cet acte de piraterie et de barbarie. Les dirigeants de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la France et des pays arabes ne doivent faire preuve d’aucune lâcheté, d’aucune complicité. Se contenter de condamner vaguement ce qui s’est passé revient à continuer à laisser, en sous-main, carte blanche à un Etat, qui, depuis trop longtemps, se place en dehors de tout droit international.

Laisser faire le militarisme politique israélien reviendrait à conforter l’idée de destruction de la Nation palestinienne. Dans cet objectif, le pourrissement de la situation à Gaza est une étape d’une stratégie globale consistant à diviser les palestiniens, à les discréditer, à les anéantir pour occuper définitivement tout leur territoire, à l’opposé de toutes les résolutions votées à l’Organisation des Nations-Unies. Le maintien du blocus de Gaza est devenu un enjeu politique pour le pouvoir de Tel-Aviv. Sa levée doit être le nôtre. L’arraisonnement des flottilles humanitaires et l’assassinat organisé de citoyens turcs sur l’un de ces bateaux n’est pas un hasard, mais un acte délibéré contre la Turquie, membre de l’OTAN, qui était hier l’alliée d’Israël.

C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire de l’Alliance atlantique qu’un pays extérieur à celle-ci agresse l’un de ses membres. C’est plus qu’un bouleversement. Pourtant, les Etats-Unis et l’Union européenne, qui a inscrit dans son traité de Lisbonne qu’elle est liée à cette alliance militaire, sont d’une incroyable mollesse vis-à-vis de l’agresseur. Ceci tend à prouver que l’OTAN n’est vraiment pas une organisation de défense de ses membres, mais plutôt un instrument au seul service de la mise en œuvre de la politique de l’impérium nord-américain.

Le fond de l’affaire provient du rôle joué par Ankara dans la négociation sur l’uranium iranien, en lien avec le Président du Brésil, Lula. Cela a réduit l’un des arguments de tension dans la région. Le pouvoir de l’ultra-droite de Tel-Aviv veut dénier à la Turquie le droit d’y  jouer un nouveau rôle autonome, dont celui d’aider à fédérer des nations qui la composent en faveur d’une solution de sécurité et de paix. Ce qui induirait évidemment l’arrêt de la colonisation, du système d’apartheid, d’étouffement du peuple palestinien. L’attitude agressive des autorités israélienne est liée à leur volonté de rester la base avancée du gouvernement des Etats-Unis dans cette région du monde. Cela rend ce pays encore plus dominateur, voulant démontrer par tous les moyens aux dirigeants nord-américains qu’il est « prêt à tout ». La situation n’en est que plus dangereuse dès lors que les Etats-Unis et l’Union européenne laissent faire. Elle peut conduire à des engrenages provocateurs et guerriers que plus personne ne maîtriserait. Il faut éviter ce scénario. C’est la levée immédiate du blocus sur Gaza qui peut le permettre. Une alliance nouvelle pour la sécurité, la paix, la création d’un Etat palestinien devrait être relancée entre les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays arabes pour obtenir qu’Israël respecte le droit, tout le droit international.

A bien y réfléchir, les américains et l’Union européenne ont aidé Israël à assiéger Gaza. Ils doivent d’urgence changer d’attitude comme le réclament les opinions mondiales.

Pourquoi, dans l’immédiat, ne propose-t-on pas de placer les entrées sur Gaza en Egypte et en Israël, sous le contrôle d’une force multinationale de paix, sous l’égide de l’ONU ?

Pourquoi l’Union européenne ne dénonce-t-elle pas immédiatement l’accord d’association qui la lie à Israël, tant que ce pays ne respecte pas le droit international ?

Pourquoi ne cesse-t-on pas les ventes d’armes à Israël et ne bloque-t-on pas tous les investissements et l’achat de leurs produits tant que le gouvernement israélien ne s’assoit pas à la table de discussions ?

Pourquoi ne donne-t-on aucune suite au rapport Goldstone ?

L’impunité maintenant ça suffit ! Que faut-il de plus pour que les Etats-Unis et l’Union européenne agissent ? Nous saluons le courage de celles et ceux qui en Israël même appellent à la levée du blocus contre Gaza et à la reconnaissance d’un Etat palestinien, dont la députée arabe israélienne Haneen Zoubi.   

Les attaques contre les flottilles humanitaires ont provoqué une onde de choc parmi les peuples du monde, y compris chez des amis d’Israël qui se remobilisent.

L’Union européenne, la France, doivent l’entendre et décider d’actes clairs, efficaces pour lever le siège de Gaza, faire cesser la colonisation, restituer leur terre aux palestiniens, abattre le mur de la honte en Cisjordanie et permettre au peuple palestinien d’accéder à sa souveraineté politique, économique, alimentaire. Le dialogue et des actes pour la sécurité, la paix, la reconnaissance d’un Etat palestinien doivent venir.

C’est le moyen de faire reculer l’impasse de certains extrémismes, de préserver la sécurité pour le peuple israélien, de défendre les libertés et la paix mondiale. Les enjeux sont cruciaux et urgents.


0 commentaires


alain surmely 13 juin 2010 à 2 h 43 min

Si une idée pouvait sauver des êtres humains il faudrait la diffuser…

Le mutisme des élites dirigeantes occidentales sur la « diplomatie » israélienne est non seulement consternant mais aussi complice.Approuver la « diplomatie » israélienne,conduite par M.Lieberman,revient à admettre que le règlement de ce conflit doit se faire par le seul rapport de force.Cela reviendrait à abandonner les Gazaouis.C’est contraire à la raison et c’est un crime contre l’esprit.Car des idées permettant de sortir de l’impasse existent.Parmi celles-ci on peut avancer celle qui consisterait à placer les entrées(voire le territoire tout entier car il n’est pas très étendu)de la bande de Gaza sous l’autorité provisoire de l’ONU afin de garantir la sécurité et des conditions de vie meilleures aux Gazaouis.Cette idée,émise dans cet article, a été également avancée par Paul Quilès récemment sur une chaîne de radio.Ce serait une solution transitoire permettant aux habitants de ce territoire de respirer un peu et de construire peu à peu l’Etat qui leur fait défaut.Placer la bande de Gaza sous mandat international et confier à l’ONU(à laquelle il revient la mission de maintenir la paix dans le monde) le soin d’organiser une force d’interposition:voilà une issue réaliste à un conflit qui fait peser sur le monde une lourde menace et le sentiment diffus mais non moins réel d’une complicité,d’une lâcheté auxquelles nous ne pouvons nous résoudre.C’est une question d’humanité.

Colvert 14 juin 2010 à 20 h 02 min

Hélas de nombreux français réagissent encore comme certains sous Vichy , lorsque les miliciens ou les “vert de gris” effectuaient leurs rafles ou fusillaient israélites et partisans:”Si tu veux la tranquillité surtout ne fait rien et tais toi”…

Wassyla DOUMANDJI 13 juin 2010 à 10 h 01 min

Un seul mot : MERCI.

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