NE PAS SE LAISSER DEPOSSEDER

le 24 février 2011

Le débat politique dans notre pays serait-il tombé si bas que la dame, devenue porte-paroles de l’extrême-droite, peut déclamer avec assurance, sans être contredite à droite : « Encore un effort Monsieur Copé ! Encore un petit débat, un petit blabla sur l’islam, la laïcité, et je pense effectivement que nous pourrons terminer à la présidentielle à  25% » (France-Info, le 18 février 2011). Le même jour, un quotidien publiait sur commande un sondage qui, par hasard, montre que dame Le Pen arriverait en troisième position à l’élection présidentielle. Qui joue ? Qui a intérêt à jouer ainsi avec le feu brunâtre dégageant une puante fumée ?

Faute d’apporter des solutions aux difficultés des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des mal logés, des petits paysans, des retraités, M. Sarkozy a décidé depuis des mois de cultiver le fumier de la sinistre extrême-droite. A-t-on d’ores et déjà décidé en haut lieu de jouer un coup de poker en utilisant et en rendant toujours plus visible l’épouvantail de l’extrême-droite ? Après le débat sur l’identité nationale, l’agitation de la burqua, les grossières manœuvres racistes contre les Roms, la fabrication d’une multitude de lois sécuritaires qui n’ont pas fait reculer l’insécurité, puis les attaques contre les enseignants ou les magistrats, voilà que l’on nous concocte de toutes pièces un débat sur l’islam et la laïcité. Tout ceci se déroule avec un fond de tableau, où mois après mois, au sommet de l’Etat, on se comporte comme une caste défigurant la République. L’hôte de l’Elysée s’est rendu, il y a quelques jours, à une réception d’un club dit du « premier cercle », qui est le rassemblement de tous les fortunés de ce pays qui versent de l’argent à l’UMP. Ce soir là M. Sarkozy leur a redit à quel point ils étaient ses amis, leur a promis de passer un coup de rabot sur l’impôt sur les grandes fortunes. Puis après le scandale Woerth-Bettencourt, la ministre des affaires étrangères est empêtrée dans des histoires de voyage en Tunisie, payé par des proches de M. Ben Ali, avec qui la famille faisait des affaires.

Au-delà les mensonges répétés depuis des années et des années sur le travail, les salaires, les impôts, la croissance, produit des désastres. Une majorité de nos concitoyens a de plus en plus conscience qu’au-delà des discours de campagne électorale, la politique se fait sans eux, mais surtout contre eux. Les sociétés cotées en Bourse annoncent encore cette semaine des records de profits pendant que celle ou celui qui n’a que son travail pour vivre, qu’il soit cadre, ouvrier, employé, paysan ou artisan, s’appauvrit chaque jour un peu plus et est menacé par le chômage et  la précarité qui touchent plusieurs millions de personnes. Autant de marques d’un déclassement social d’un monde du travail et de la création  qui cherche des issues progressistes à sa situation. Ce n’est pas l’actuel méli-mélo médiatico-politique des élections présidentielles qui peut aider à en trouver les indispensables chemins. On ne peut accepter ce détournement, ce  vol du débat. Au moment même où les peuples arabes revendiquent avec courage leur liberté, leur émancipation, la création d’états de droit, sans domination religieuse, M. Sarkozy et Mme Le Pen, créent artificiellement ce débat sur l’Islam en France comme dans une compétition où le choix ne serait qu’entre eux. D’un autre côté, les moulins à vent médiatiques ont tourné toute la semaine autour d’un nouveau concept, celui d’un « candidat non déclaré »d’un virtuel candidat socialiste. Il a la particularité de ne pas parler de cela et d’être le directeur général du Fonds Monétaire International, qui, de connivence avec l’actuel président du G20, M. Sarkozy, gère paraît-il les affaires du monde avec le succès que l’on sait. Un chômage mondial et des inégalités qui explosent, une spéculation monétaire qui tue l’industrie et affame les peuples. M. Strauss-Kahn peut bien parler de “monsieur tout le monde”, évoquer « les souffrances sociales », il ne nous a pas échappé que le FMI est associé, voir pilote des plans d’austérité partout et est un fervent défenseur de ces traités européens qui au nom de la concurrence et de la compétitivité démolissent les services publics, détruisent l’emploi, et serrent la vis aux rémunérations salariales. Il est sûrement d’accord avec M. Trichet, le président de la Banque centrale européenne, qui n’a pas de problèmes de fin de mois et explique  que «augmenter les salaires serait la dernière bêtise à faire ».

Enfermer le débat dans un cercle infernal, c’est boucher tout avenir à notre peuple et à la société.

Les forces progressistes, associatives, syndicales, celles du Front de Gauche d’abord ont une grande responsabilité. Elles doivent refuser de laisser enfermer le débat politique dans le cadre d’un tripartisme avec comme seul arbitre épouvantail, l’extrême-droite, pour pousser au vote utile. Autant dire à tuer tout débat et toute alternative. Elles doivent parallèlement aider nos concitoyens à se mobiliser afin de  défendre leurs droits sociaux et démocratiques, sans cesse menacés et pour élaborer un programme de changement qui doit commencer par revenir sur toutes les décisions négatives prises par la droite ces dernières années. En soi, c’est déjà un énorme chantier. Il ne serait possible de le mener à bien que dans le cadre d’un nouveau rapport de force au service des travailleurs, des privés d’emploi, contre le caste de l’argent et pour commencer à agir pour changer les politiques européennes qui constituent des carcans contre tout changement progressiste.

Ceci commence dés les prochaines élections cantonales dont le premier tour aura lieu dans un mois. Celui-ci sera l’occasion,  avec le bulletin de vote des candidats du Front de gauche, pour dire ce qu’on a sur le cœur, pour crier sa révolte, son désir de se débarrasser de la droite, de  barrer la route à l’extrême-droite et peser pour un nouveau pacte social et progressiste d’une gauche ancrée sur les réponses à apporter aux attentes et espoirs populaires. Aidons partout à ne pas se tromper de colère.

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0 commentaires


renault 24 février 2011 à 8 h 35 min

” se mobiliser afin de défendre leurs droits sociaux et démocratiques, sans cesse menacés et pour élaborer un programme de changement”

Concrètement : un gouvernement transitoire gauche/droite de résistance mettant en oeuvre le nouveau programme du CNR “pour notre siècle”.

Jacques 24 février 2011 à 9 h 13 min

Je suis tout à fait d’accord avec ton analyse seulement depuis 1981 les syndicats refusent toutes alliance dans les luttes avec les politiques, c’est que l’on continue de séparer mouvement social et traduction politique.
Le mouvement social d’une ampleur majeure sur les retraites devrait interroger tous les particpants ou ceux qui l’ont soutenus  sur les raison de l’échec de ce mouvement puisque sarkozy est passé en force.

BOUDET Pierre 24 février 2011 à 14 h 35 min

Les tenants du CAC 40, sentent bien que leur poulain {Sarko} est en perte de vitesse, il sont confrontés à la nécessité de trouver un autre canasson pour sauver leur écurie, de plus en plus discréditée dans l’opinion publique, pour y parvenir ils sont prêts à tous les coups tordus.

Soit ils trouvent un poulain dans leurs rangs, le pari semble difficile tant la droite OFFICIELLE est discréditée, ce qu’ils savent.

Il leur reste le choix de parier sur un candidat {réputé} de gôche !!! comme DSK, qui les as bien servis au FMI, avec lequel le capitalisme n’a rien à craindre.

Si ce type de choix échoue, ils sont prêts à promouvoir la fille lepen, fidèles à leurs traditions historiques du { PLUTÔT HITLER QUE LE FRONT POPULAIRE} c’est pour cette raison que les médias aux mains des Bouyghes, dassault, bolloré, Lagardère et autres grands capitalistes ouvrent grandes les antennes à la fille le pen afin qu’elle répande son venin de division des exploités les dressant les uns contre les autres, à la grande joie des vrais exploiteurs, ce qui est sensé les sauver du nauffrage,

Comment des travailleurs et des populations en situation de souffrance sociale peuvent ils croire un instant que l’extrème droite puisse être un recours à leur situation ? Tout au long de l’histoire et dans tous les pays, la où les fascistes ont été au pouvoir, les plus modestes ont été écrasés par la misère et la destruction physique, réduits en esclavage au service des riches, des industriels et des financiers, milieu auquel appartiennent lepen et sa fille

lolio 25 février 2011 à 8 h 46 min

je suis d’accord avec vous mais il faudrait envoyer se messa dan les boites au lettres ou le distrbué dan la rue en sachant quon peut le faire pour le moment et sa permettrais de montré se qui se passe dan notres pays au lieu de montré se qui se passe ailleurs car tout est calculeés pour que les gens se sentesz bien ici par a ports des autres pays

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